19:16 - Mardi 3 décembre, 2024

- 1. Jumādā al-Ākhira 1446

Conseils pour le Ramadan


Le Ramadan est pour le musulman le mois le plus important de l’année, il possède une charge spirituelle particulière, il est le mois de la miséricorde et du pardon. Durant ce mois Allah interdit à certains de Ses serviteurs l’enfer et accorde le paradis à d’autres. Il enchaîne les démons, facilite l’adoration, et y démultiplie les récompenses. Autant dire que l’on doit répondre à ce présent de la meilleure manière et porter une attention toute particulière à la réussite spirituelle de ce mois. Nous devons déployer tous nos efforts durant ce mois tout comme Allah y a déployé Ses bienfaits.

Au niveau individuel, il nous est demandé de renoncer à la satisfaction des besoins physiques du corps, afin de pouvoir mieux répondre aux besoins spirituels de l’âme. L’abstinence durant la journée, ne doit donc pas être comprise comme une privation cruelle, mais plutôt un cadeau inestimable nous permettant de revenir vers notre penchant spirituel et angélique par le détachement des choses matérielles. La première étape afin de préserver son jeûne est évidemment de délaisser les pêchés de quelque nature qu’ils soient, car ‘celui qui ne renonce pas au mensonge et aux mauvaises actions, alors Dieu n’a nul besoin qu’il renonce à s’alimenter’ [Al Boukhari]. Au delà de la nourriture et de la boisson, il faudra donc s’abstenir de prononcer toute mauvaise parole, médisance ou calomnie et préserver l’ensemble de ses organes vis-à-vis des actes répréhensibles.

Il convient également de rappeler que le mois de Ramadan n’est pas un mois de fêtes et de réjouissances, mais plutôt un mois de recueillement et de spiritualité, devant nous aider à atteindre la piété : ô croyants, le jeûne vous a certes été prescrit comme il fut jadis prescrit à vos prédécesseurs, ainsi donc atteindrez-vous la piété [2;183]. Pourtant, le Ramadan reste trop souvent synonyme de surconsommation et d’excès, tout à fait contraires à l’esprit de ce mois. Il n’est pas rare d’y faire des indigestions la nuit, et d’abuser du sommeil pendant la journée. Or de telles attitudes sont à bannir tout au long de l’année, qu’en est-il alors pendant le Ramadan ?

La bonne attitude serait plutôt de profiter de chaque minute de ce mois pour tenter d’atteindre l’équilibre qui nous échappe durant le reste de l’année. Lors de la rupture du jeûne par exemple il est certes nécessaire de reprendre des forces par un repas consistant afin de récupérer l’énergie nécessaire à une bonne adoration et à la lecture du Coran, car sans le corps, l’âme ne peut s’exprimer. Il faut cependant éviter de se gaver lors de repas sans fin pour éviter que la paresse nous empêche d’assister aux prières nocturnes du tarawih.

Chacun doit prendre en compte ses propres capacités pour agir au mieux durant ce mois. Il est évident que nous n’avons pas tous la même endurance et la même pratique. Ainsi, comme nous l’avons vu dans notre article sur les bien-aimés d’Allah, il faut prendre soin de donner la priorité aux meilleures actions, en préférant par exemple préserver la prière de sobh à la mosquée plutôt que de s’épuiser lors des tarawih, si le choix s’impose. Le Prophète (paix et salut sur lui) conseille par ailleurs de se lever avant l’aube pour prendre le repas du ‘sahour car c’est un repas béni’, et cela permet de ne pas négliger la prière de sobh.

Aussi, mieux vaut ménager son effort afin de rester constant tout au long du mois, plutôt que de donner le maximum lors des premiers jours et abandonner les mosquées dès la deuxième semaine, car le peu qui dure vaut mieux que l’important qui s’avère éphémère.

Il y a également une forte dimension collective dans le mois de Ramadan qu’il est important de ne pas négliger. Ainsi, le fait d’être généreux, de soulager le nécessiteux, de visiter les malades sont des choses généralement acquises. Mais en parallèle, les règles de base de la vie en communauté ne sont souvent pas respectées, il en va pourtant de la validité du jeûne. Les musulmans doivent alors redoubler d’effort pour ne pas céder à la colère et rester doux et bienveillants envers la famille, les voisins, les collègues, etc. ‘Lorsque l’un de vous jeûne, qu’il ne prononce pas de paroles obscènes et qu’il ne se mette pas en colère. Si quelqu’un l’insulte ou l’agresse, qu’il dise : Je jeûne ! Je jeûne !’ [Al Boukhari & Mouslim].

Nous n’insisterons jamais assez sur l’importance d’assister aux prières et autres activités à la mosquée durant ce mois. Mais encore une fois, il est essentiel de ne pas y bafouer les règles, à commencer par le problème récurrent du stationnement sauvage. Il est tout à fait inadmissible que celui qui se rend à la mosquée perturbe les riverains en stationnant sa voiture dans des endroits interdits. Il est préférable pour celui qui habite à proximité de s’y rendre à pied. Autrement, il vaut mieux favoriser le covoiturage, et prendre la route suffisamment tôt pour arriver sereinement à la mosquée. Quant aux retardataires, il est préférable pour eux de prendre le temps de se garer convenablement, quand bien même cela leur ferait manquer la prière. Par ailleurs, étant donné la fréquentation exceptionnelle de la mosquée, de nombreux frères et sœurs sacrifient leurs prières en groupe pour assurer le confort des fidèles. Or, ces bénévoles – Qu’Allah les récompense généreusement ! – sont trop souvent méprisés malgré leur rôle hautement profitable, chacun n’en faisant qu’à sa tête. Alors, à défaut de pouvoir participer à la bonne organisation de la mosquée, le minimum est de respecter ceux qui donnent de leur temps en suivant leurs consignes, et participer ainsi au bon fonctionnement de la mosquée. Enfin, lorsque les prières sont terminées, nous devrions tous rentrer nous reposer et ne surtout pas créer d’attroupements bruyants à la sortie de la mosquée, pour encore une fois éviter la gêne que cela peut susciter au niveau du voisinage.

Nous terminerons ces quelques conseils par cette parole de l’Envoyé de Dieu (paix et salut sur lui) qui dit : ‘Le Croyant atteint sûrement par sa bonne moralité et son affabilité le degré de celui qui jeûne toute l’année et passe toutes ses nuits à prier et à évoquer Dieu’. [Abou Dawoud : Sahih]


Rubrique: Le culte