7:32 - Mercredi 27 novembre, 2024

- 25. Jumādā al-Ūlā 1446

Chouaïb, prophète de Madyan.


 

 

Le peuple de Madyan vécut dans le Shâm (la grande Syrie), à la frontière du Hijaz, peu de temps après le peuple de Loth. Ils étaient un peuple idolâtre, et aussi étrange que cela puisse paraitre, ils vouaient leur culte à un arbre situé dans un bois nommé Al Aykah.

En plus de leur dénégation, c’était un peuple corrompu, pratiquant la tricherie dans leurs relations commerciales, et le brigandage.

C’est dans ce contexte qu’Allah leur envoya Son prophète Chouaïb pour les appeler à n’adorer qu’Allah, et à l’honnêteté. Mais ils rejetèrent son message : Et aux Madyan, leur frère Chouaïb : Ô mon peuple, dit-il, adorez Dieu. Pour vous, pas d’autre divinité que Lui… [7;85] ; Donnez donc la pleine mesure et le poids et ne donnez pas aux gens moins que ce qui leur est dû. Et ne commettez pas la corruption sur Terre après sa réforme. [7;85]

Malgré le rejet de son peuple, Chouaïb poursuivit son appel avec la patience, la persévérance et la bienveillance propre aux prophètes d’Allah. Il les exhorta à se contenter de ce qu’Allah leur accordait par des voies licites, et à abandonner leurs gains illicites, acquis de façon injuste, que ce soit par le mensonge, la violence, ou la tromperie.

Mais comme leurs prédécesseurs, ils préférèrent se soumettre à leurs passions qu’aux recommandations pleines de justice et de sagesse émanant de leur Seigneur : Ô mon peuple, faites équitablement pleine mesure et plein poids, ne dépréciez pas aux gens la valeur de leurs biens et ne semez pas la corruption sur Terre. Ce qui demeure auprès de Dieu est meilleur pour vous si vous êtes croyants ! [11;85]. Et son peuple de répondre : Ô Chouaïb ! Est-ce que ta prière te demande de nous faire abandonner ce qu’adoraient nos ancêtres, ou de ne plus faire de nos biens ce que nous voulons ? Est-ce toi l’indulgent, le droit ? [11;87].

Voyez la réponse des injustes, qui pour justifier leur situation se réfugièrent derrière la croyance des anciens, et accusèrent leur prophète d’aller à l’encontre de coutumes établies, aussi mauvaises soient-elles, et même si ce dernier les appelaient à la réforme et à l’équité : Est-ce toi l’indulgent, le droit ?

Devant tant de défiance, Chouaïb rappela à son peuple le sort des générations qui les ont précédées  et qui comme eux persistaient dans leur égarement : Et l’exemple du peuple de Loth n’est pas éloigné de vous.

Là encore son peuple fit preuve d’ignorance et de dénie. En effet, ils affirmèrent qu’il ne devait son salut qu’à son clan, autrement ils auraient déjà sévit contre lui. Ainsi, les Madyanites élevèrent le clan de Chouaïb au-dessus d’Allah, alors qu’il n’y a de force et de puissance qu’en Allah : Ô mon peuple, mon clan est-il, à vos yeux, plus puissant que Dieu à qui vous tournez ouvertement le dos ? [11;92].

Après toutes ces moqueries et insultent envers leur prophète, et ce manque total de considération envers leur Seigneur, Allah châtia ce peuple impie et sauva Son prophète et ceux qui crurent en lui : Et les voilà étendus, gisant dans leurs demeures. Ceux qui traitaient Chouaïb de menteur (disparurent) comme s’ils n’y avaient jamais vécu. [7;91-92]

 

Ce que nous retenons de ce récit :

1. Méditer sur le sort des générations précédentes pour ne pas reproduire leurs erreurs, et ainsi s’éloigner du châtiment : Ô mon peuple, que votre répugnance et votre hostilité à mon égard ne vous entraînent pas à encourir les mêmes châtiments qui atteignirent le peuple de Noé, le peuple de Houd, ou le peuple de Salih, et (l’exemple du) peuple de Loth n’est pas éloigné de vous. [11;89].

2. Le peu que Dieu nous accorde de licite est meilleur que l’abondance de biens illicites. En effet, ce genre de richesse acquise par des voies illégales nous est totalement interdit, et plus encore, cela nous est néfaste ici bas comme dans l’au-delà. La satisfaction que l’on tire par l’accumulation de gains illicites n’est que l’embellissement d’une chose hideuse opéré par notre ennemi Iblis. Dis : Le mauvais et le bon ne sont pas semblables, même si l’abondance du mal te séduit [5;100].

3. Dans leur appel à Dieu, les prophètes étaient les meilleurs des modèles, et les premiers à accomplir ce à quoi ils exhortaient leur peuple. Je ne veux nullement faire ce que je vous interdis [11;88]


Rubrique: Les histoires des prophètes