Abou Hourayra rapporte que l’on demanda un jour au Prophète Mohammad, paix et bénédictions sur lui, qui était l’homme le plus noble. Ce à quoi il répondit, omettant sa propre personne par humilité, qu’il s’agissait de Joseph le prophète de Dieu, fils du prophète de Dieu (Jacob), fils du prophète de Dieu (Isaac), fils de l’Ami de Dieu (et prophète Abraham). L’authenticité de ce hadith fait l’objet d’un consensus.
Ainsi, Joseph naquit dans une famille bénie, onzième des douze fils de Jacob. Son petit frère, Benjamin (Binyamin) et lui, recevaient de leur père une attention et une affection particulières. Les fils aînés de Jacob en conçurent une jalousie et une rancœur. Se limitant à l’aspect des choses, ils dirent : Joseph et son frère sont plus aimés de notre père que nous, tandis que nous sommes un groupe d’hommes forts. Notre père se trompe lourdement (12;8). Or leur père était un vieil homme sage, et clairvoyant, éclairé par la lumière de la prophétie.
Un jour Joseph vit en rêve que le soleil, la lune, et onze étoiles se prosternaient devant lui. Ce rêve était annonciateur pour lui d’un bel avenir, et du fait que ses parents et ses onze frères seraient amenés un jour à s’incliner devant lui en raison du rang qu’il occupera alors. Pour les fils de Jacob s’en était trop, aussi décidèrent-ils de se débarrasser tout bonnement de Joseph, en l’assassinant ou en l’abandonnant dans un pays étranger ! Il s’agissait pourtant de leur frère de sang, et il n’était qu’un enfant innocent ; mais la jalousie pousse parfois l’homme à commettre les pires abominations : Caën, le fils d’Adam, n’avait-il pas tué son frère, Abel, par pure jalousie ?
Jacob refusait en principe que Joseph et son jeune frère ne s’éloignent du campement familial. Mais, ses fils aînés insistèrent auprès de lui, pour qu’il laisse Joseph venir avec eux, afin qu’il s’amuse et se distrait, jusqu’à ce que leur père accepte. Ils l’emmenèrent donc, puis l’abandonnèrent au fond d’un puits, pour qu’il meure sans qu’ils n’aient à se salir les mains avec son sang, ou pour qu’au mieux des voyageurs le trouvent et l’éloignent d’eux à jamais.
Joseph n’était qu’un enfant, et le voilà seul, au fond d’un puits en plein désert, trahi et humilié par ses propres frères, loin de son père, n’ayant que ses yeux pour pleurer et sa langue pour appeler Dieu à l’aide. Joseph était bien jeune, mais dans son cœur s’était enracinée profondément la croyance saine, que lui avait enseignée son père. Il savait avec certitude que Dieu voit tout, même si nous ne Le voyons pas, et qu’Il entend, même si nous ne pouvons L’entendre, et qu’Il délivre l’angoissé lorsqu’il L’appelle au secours.
Les frères de Joseph revinrent vers leur père, le soir, en pleurant et jouant la comédie, lui présentant le vêtement du petit trempé du sang d’un agneau et prétendant qu’il avait été dévoré par un fauve. Jacob ne les crut pas, et s’en remit alors à Dieu, s’armant du bouclier de la patience pour faire face à l’amertume et au chagrin.
Joseph fut secouru par un groupe de marchands qui s’était arrêté près du puits pour se désaltérer. Voyant qu’il n’était qu’un jeune enfant, ils le considérèrent avec mépris et le vendirent en Égypte comme esclave pour une somme dérisoire. Dieu voulut qu’il soit acheté par des gens nobles, qui le traitèrent avec bonté et s’occupèrent de lui comme s’il était leur propre enfant. Et il grandit, ainsi, loin de sa famille, dans un pays étranger.
Des points à retenir :
1) Nous ne devons pas nous opposer aux jugements de nos aînés en matière religieuse, une fois que Dieu à manifesté clairement leur prééminence spirituelle, comme l’ont fait les fils de Jacob avec leur père ;
2) Nous ne devons pas raconter les mauvais rêves, qu’il peut nous arriver de faire, et chercher refuge auprès de Dieu car ils viennent du diable, comme l’a dit le Prophète (Mohammad). Les beaux rêves viennent de Dieu, mais nous ne devons les raconter qu’aux gens pieux que nous aimons parmi nos proches et éviter que d’autres en soient informés ;
3) L’envie, qui consiste en ce que l’individu méprise son frère en raison d’une grâce qu’il a reçu et que lui n’a pas, est un grand péché, parmi les péchés du cœur. Elle conduit celui qui ne s’en purifie pas à commettre les grands péchés manifestes ;
4) Le mensonge est également un grand péché qui conduit celui qui en abuse à des péchés plus grands qui le conduiront en Enfer.
5) Les prophètes eux-mêmes ont été éprouvés par la perte d’êtres chers, comme celle de leurs jeunes enfants, ou de leurs parents ;
6) Parfois, l’épreuve peut venir de ses proches et des gens que l’on aime.
Et Dieu sait mieux !