14:53 - Samedi 23 novembre, 2024

- 21. Jumādā al-Ūlā 1446

Job [Ayyoub]


Job est issu de la descendance d’Abraham comme l’affirme le Coran : Nous lui avons donné [à Abraham] Isaac et Jacob et Nous les avons guidés tous les deux. Et Nous avions guidé Noé auparavant, et parmi la descendance [d'Abraham] David, Salomon, Job, Joseph, Moïse et Aaron. C’est ainsi que nous récompensons les bienfaisants [6;84]. Selon Ibn Ishaq, il serait plus précisément de la descendance d’Esaw fils d’Isaac et frère de Jacob. Il était un prophète selon la parole du Très Haut : Nous révélâmes à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux tribus, à Jésus, à Job, à Aaron et à Salomon, et nous donnâmes à David le Zabour [4;163].

Dieu avait comblé Job sur les plans spirituel et matériel, faisant de lui un homme pieux, riche et humble, qui nourrissait l’affamé, habillait le dénudé, entretenait les meilleurs relations avec ses proches, affirmait sa foi et sa reconnaissance en Dieu et y appelait les gens. A l’âge de quatre-vingt ans, Job fut frappé d’une terrible maladie qui n’épargna pas un centimètre de sa peau. Il perdit alors sa fortune puis ses enfants. Son peuple le mit en quarantaine, l’abandonnant en dehors de la ville.

Tout ce qu’il restait à Job, était un cœur sain, plein d’espoir et de certitude en Allah, une langue reconnaissante pour L’évoquer et une épouse vertueuse, pieuse et dévouée. En effet, malgré son âge avancé, la femme de Job travaillait pour les gens afin de gagner ce qui leur permettrait, à son époux et à elle, de survivre. Chaque matin et chaque soir, l’épouse vertueuse visitait son mari et s’occupait de lui. Elle admirait sa patience et sa grande détermination. Un jour, elle lui fit part de son étonnement, du fait qu’il n’implorait pas son Seigneur, pour qu’Il l’apaise et le guérisse. Job lui répondit alors que s’il avait jouit de la santé et de l’aisance pendant soixante-dix années, alors devrait-il être capable de supporter la maladie et l’adversité sans se plaindre pendant une période similaire.

Craignant d’être contaminés par la maladie de Job, les gens cessèrent d’employer sa femme. Les jours passèrent, et ne trouvant de quoi manger, cette noble femme ne trouva d’autre chose à vendre que les nattes qui ornaient sa tête. Lorsqu’elle retourna auprès de son époux, celui-ci lui retira son voile, découvrit alors son crâne rasée, et ne put s’empêcher de s’exclamer : Le mal m’a touché [ô Dieu], mais Toi Tu es Le plus miséricordieux des miséricordieux ! [21;83].

Le Prophète Mohammad, que Dieu le bénisse et le préserve, a rapporté, d’après Ibn Jarir, qu’un jour, alors qu’il était seul, Job entendit deux de ses frères qui passaient par là, parler de lui, remettant en cause sa vertu et sa piété, en disant : Quel péché énorme Job a dû-t-il faire pour que Dieu le punisse de la sorte ?! Ses paroles affligèrent profondément Job qui implora alors son Seigneur disant : Le diable m’a infligé malheur et souffrance [38;41], puis il ajouta : O mon Dieu, si Tu sais que je n’ai jamais passé une nuit rassasié, sachant qu’il y avait près de moi un affamé, ô mon Dieu alors approuve-moi ! O mon Dieu si Tu sais que je n’ai jamais porté une chemise sachant qu’il y avait près de moi un dénudé, alors, ô mon Dieu approuve-moi ! A deux reprises, une voix se fit entendre du ciel approuvant Job devant ses deux détracteurs.  Alors Job tomba prosterné suppliant : O mon Dieu, par Ta puissance, je ne relèverai plus ma tête jusqu’à ce que Tu me sauves de ma souffrance.  Alors Allah lui révéla de donner un coup de talon sur le sol duquel Il fit jaillir une source d’eau fraîche, avec laquelle le prophète se désaltéra, se lava et fut guérit de sa maladie. Dieu lui rendit sa beauté et sa force, fit pleuvoir sur lui une pluie de criquets d’or, et un vêtement du Paradis duquel il se parât [Sahih Al Boukhari].

Quand sa femme revint, elle fut surprise de ne pas trouver son mari à sa place habituelle et craignit qu’il n’ait été mangé par des chiens affamés. Elle trouva à sa place un bel homme, bien vêtit qui l’observait. Elle l’interrogea alors, pour savoir s’il savait où était le prophète de Dieu. Il sourit et lui annonça qu’il était Job et qu’Allah l’avait guérit. Il retrouva bientôt ses enfants et ses biens dédoublés et mourut des années plus tard comme il avait vécu : en serviteur reconnaissant et bienfaisant. Allah a perpétué sa renommée disant dans le Coran : Nous le trouvâmes réellement patient, quel excellent serviteur, il n’avait de cesse de se repentir [38;41]Que la paix soit sur lui et les siens !

Des points à retenir :

1- Chaque homme riche et bien portant devrait profiter de ses bienfaits comme il se doit pour se rapprocher d’Allah en se souvenant que nul n’est à l’abri de la maladie et de la misère.

2- La foi, comme le disait Al Ghazaly, se manifeste par la reconnaissance dans l’aisance et par la patience dans l’adversité.

3- La femme vertueuse est attentionnée vis-à-vis de son mari, demeure à ses côtés pour le meilleur et pour le pire, dans la limite de l’obéissance à Allah bien sûr, l’encourage dans le bien, le conseille et le console.

4- On peut dans certaines circonstances invoquer Allah en mettant en avant ses bonnes œuvres, à condition que cela soit fait sans fatuité et en pure sincérité.

5- C’est dans la prosternation que l’on est le plus proche d’Allah et en meilleure position pour L’invoquer.

6- Allah étend ses bienfaits aux gens reconnaissants.

Et Allah sait mieux !


Rubrique: Les histoires des prophètes