Allah le Très Haut dit dans Son Livre dans la sourate de l’Aube : Dis : Je cherche protection auprès du Seigneur de l’aube naissante (al falaq), contre le mal des êtres qu’Il a créés, contre le mal de l’obscurité (ghassiqin) quand elle s’approfondit, contre le mal de celles qui soufflent (les sorcières) sur les noeuds, et contre le mal de l’envieux quand il envie [113;1-5]. Puis Il dit -Exalté soit-Il- dans la sourate dite des hommes : Dis : Je cherche protection auprès du Seigneur des hommes. Le Souverain des hommes, Dieu des hommes, contre le mal du mauvais conseiller, furtif, qui souffle le mal dans les poitrines des hommes, qu’il (le mauvais conseiller) soit un djinn, ou un être humain [114;1-6].
Leur signification
Concernant la première sourate, d’après la majorité des exégètes tels Ibn Abbas, Moujâhid, Abdallah Ibn Joubayr, al Hassan, le terme al falaq désigne l’apparition de l’aube. On trouve d’ailleurs un verset dans la sourate Les Bestiaux qualifiant le Seigneur de « Fendeur de l’aube » (fâliqou al isbâh). Le verset contre le mal des êtres qu’Il a créés désigne le mauvais œil de toutes les créatures. Un autre avis, remontant notamment à Hassan Al Basri, considère qu’il s’agit de l’Enfer, du Diable et de toute sa progéniture. Puis Allah dit : contre le mal de l’obscurité quand elle s’approfondit. Pour de nombreux exégètes, le terme ghassiqin désigne l’obscurité accompagnant la tombée de la nuit après le coucher du soleil. Contre le mal de celles qui soufflent sur les nœuds désigne celles (et ceux) qui pratiquent la sorcellerie. A ce sujet, Al Boukhari rapporte d’après Aicha que le Prophète (paix et salut sur lui) a lui-même été victime d’une tentative d’ensorcellement. Allah lui révéla le nom de la personne qui avait voulu lui jeter un sort. C’est à cette occasion selon certains que cette sourate fut révélée.
Quant à la sourate les hommes, celle-ci débute en rappelant avec force, au moyen d’une épiphore dans les trois premiers versets -rabbi nas, maliki nas, ilahi nas- trois des attributs d’Allah, à savoir : la Seigneurie, la Souveraineté et la Divinité. Ainsi, Dieu recommande à celui qui recherche Sa protection, de la chercher auprès du Seul possédant ces attributs. Le mal du mauvais conseiller, furtif, qui souffle le mal dans les poitrines des hommes désigne le diable, assigné à chaque être humain depuis sa naissance, et qui lui embellit ses mauvaises actions. Le Prophète (paix et salut sur lui) dit en effet : il n’y a pas une personne parmi vous à qui un diable n’ait été assigné. Les compagnons lui dirent : même toi, ô Messager de Dieu ? Oui (même moi) sauf que Dieu m’a aidé contre lui en faisant qu’il accepte l’Islam et qu’il ne me commande que le bien [Mouslim]. Le Messager (paix et salut sur lui) dit également : certes, le diable circule au travers du fils d’Adam comme le sang qui coule dans ses veines [Al Boukhari]. D’après Said Ibn Joubayr, Ibn Abbas dit qu’il s’agit du diable qui est accroupi sur le cœur du fils d’Adam : ainsi, quand ce dernier se laisse distraire du souvenir de Dieu, le diable lui insuffle ses mauvais conseils (waswas) mais quand il se rappelle d’Allah alors il se retire. Concernant le verset qui souffle le mal dans les poitrines des hommes, Ibn Jarir dit que le terme les hommes (nas) concerne tous les êtres doués de raison comme le confirme le verset qui suit : qu’il soit un djinn, ou un être humain. Cependant, d’aucuns disent que ce verset revient à celui (le mauvais conseiller) qui souffle dans les poitrines des hommes.
Leurs mérites
Mouslim rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) dit à Oqba Ibn Amir : ne vois-tu pas qu’il y a des versets qui m’ont été révélés cette nuit dont on n’a jamais vu de pareil ? Il s’agit des versets : Dis : Je cherche protection auprès du Seigneur de l’aube naissante et Dis : Je cherche protection auprès du Seigneur des hommes. Al Nassa’i rapporte également de Oqba : certes, les gens n’ont jamais cherché la protection d’une meilleure manière qu’en récitant ces deux sourates. Une autre version rapporte aussi d’après le même Oqba : personne n’a supplié (Dieu) avec quelque chose de semblable à elles (ndlr : ces deux sourates). Enfin, Al Boukhari rapporte d’après Aïcha que le Prophète (paix et salut sur lui) les récitait chaque fois qu’il souffrait d’un mal et lorsque le mal s’aggravait, c’est elle qui les récitait pour lui. Enfin, on rapporte d’Abi Said que lorsque celles-ci furent révélées, le Messager (paix et salut sur lui) les utilisa pour demander protection et délaissa toutes les autres formules utilisées auparavant [Abou Dawud, Nassa’i, Tirmidhi, Sahih selon Tirmidhi].
Enfin, il est recommandé au vu de ce qui a été rapporté de la tradition prophétique de lire ces sourates particulièrement le matin après sobh, le soir après le maghreb mais aussi au réveil et au coucher.
Et Dieu est plus savant !