Allah Le Très Haut dit : ‘Et faites le bien car Dieu aime les bienfaisants’ [2;195]. Cette incitation à faire le bien en échange de l’amour divin est particulière à l’Islam. On peut ainsi s’interroger sur les caractéristiques de la bienfaisance dans l’Islam pour en récolter son fruit suprême : l’Amour de Dieu.
À qui est destiné le bien ?
L’Islam désigne précisément les personnes à privilégier lors d’actes de bienfaisance. Ce sont tous ceux qui en ont le besoin quel que soit leur statut. Le musulman est donc miséricordieux envers tous comme le précise la parole du Prophète (paix et salut sur lui) : ‘N’entrera pas au paradis celui qui n’est pas miséricordieux.’ Les compagnons répondirent : ‘Ô Messager de Dieu, nous sommes tous miséricordieux !’ Il dit (paix et salut sur lui) : ‘Il ne s’agit pas de la miséricorde de l’un de vous envers son compagnon, mais la miséricorde envers les gens en général’ [Al Hakim, auth. Al Dhahabi].Ainsi, la bonté est dirigée de façon universelle envers tous, et même envers les animaux comme dans cet exemple rapporté du Prophète (paix et salut sur lui) lorsque celui-ci dit à ses compagnons que tout bienfait envers un être vivant est récompensé par Allah le Très Haut [Al Boukhari]. Toutefois, la bienfaisance envers les proches doit être privilégiée conformément à la parole d’Allah : ‘Dis : Ce que vous dépensez de bien devrait être pour les parents, les proches, les orphelins, les pauvres et les voyageurs indigents.’ [2;215]
Les multiples portes de la bienfaisance
La bienfaisance ne doit pas s’arrêter à un seul exemple, mais elle doit être diversifiée et s’adapter aux besoins du moment. En effet, le musulman doit œuvrer à répondre aux besoins aussi bien matériels qu’immatériels comme nourrir le pauvre, accueillir l’orphelin, vêtir les nécessiteux, enseigner la religion. Il doit répondre également aux besoins affectifs comme le fait de donner de la joie, du réconfort, soulager les peines, recommander le bien, interdire le blâmable et réconcilier les gens. Le Prophète (paix et salut sur lui) nous apprend que réconcilier deux personnes est une aumône, aider un individu à enfourcher sa monture ou à la charger est une aumône, une belle parole est une aumône, chaque pas fait en direction d’une mosquée est une aumône, retirer quelque chose de dangereux ou de nuisible de la voie publique est une aumône [Al Boukhari & Mouslim].
Le salut est dans la constance
La persévérance ou constance est également une autre spécificité de la bienfaisance. Le Prophète (paix et salut sur lui) nous incite à rester constant dans l’œuvre de bien fût-elle minime. Le Prophète (paix et salut sur lui) disait : Dieu ne se lassera pas de vous (combler) tant que vous ne vous lasserez pas (d’agir dans le bien). La meilleure œuvre est pour Lui, celle que vous faites avec constance [Al Boukhari & Mouslim].
Comment se motiver à faire le bien ?
L’Islam nous motive à faire le bien de plusieurs manières. Parmi les plus importantes, la recherche de la satisfaction Divine, du paradis et ce qu’il contient comme bienfaits qu’Allah Le Très Haut a décrit dans Sa parole : J’ai réservé pour Mes serviteurs pieux, ce qu’aucun œil humain n’a jamais vu, ce dont aucune oreille n’a entendu parler, et ce qu’aucun cœur n’a imaginé’ [Al Boukhari]. La description des qualités morales de celui qui agit dans le bien est aussi une source de motivation et est mise en valeur dans le Coran à travers divers termes tels que : pieux, croyants, doués d’intelligence, bienfaisants, gens de biens. Enfin, la bénédiction dans ses biens et son accroissement est aussi une motivation à l’action de bien. Ainsi la bénédiction octroyée à celui qui dépense dans le sentier d’Allah Le Très Haut peut se manifester dans sa santé physique ou son épanouissement spirituel, dans la réussite de sa famille, de ses enfants, ou dans sa vie sociale et professionnelle, tellement sa vie est emplie de bien comme dit Le Très Haut : ‘Quiconque, homme ou femme, fait une bonne œuvre tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie et Nous les récompenserons, certes, en fonction des meilleurs de leurs actions.’ [16;97]
La sincérité comme garantie du succès
Enfin, la sincérité de l’acte de bien est une des particularités les plus notoires de la bienfaisance. D’ailleurs, cet acte n’est accepté d’Allah Le Très Haut que s’il est fait sincèrement ‘Il ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer Dieu, Lui vouant un culte exclusif, d’accomplir la prière et de donner l’aumône. Et voilà la religion de droiture.’ [98;5] Il est donc primordiale, pour chacun d’entre nous, d’évaluer notre sincérité avant d’accomplir un acte de bienfaisance afin d’obtenir la récompense associée à cette action comme le confirme le Prophète (paix et salut sur lui) : ‘Les actions ne valent que par leurs intentions et chacun ne sera rétribué qu’à l’aune des ses intentions’ [Al Boukhari & Mouslim].
