إِنَّ اللَّهَ لَا يَسْتَحْيِي أَنْ يَضْرِبَ مَثَلًا مَا بَعُوضَةً فَمَا فَوْقَهَا فَأَمَّا الَّذِينَ آَمَنُوا فَيَعْلَمُونَ أَنَّهُ الْحَقُّ مِنْ رَبِّهِمْ وَأَمَّا الَّذِينَ كَفَرُوا فَيَقُولُونَ مَاذَا أَرَادَ اللَّهُ بِهَذَا مَثَلًا يُضِلُّ بِهِ كَثِيرًا وَيَهْدِي بِهِ كَثِيرًا وَمَا يُضِلُّ بِهِ إِلَّا الْفَاسِقِينَ
Certes, Allah ne se gêne point de citer quoi que ce soit en exemple fut-ce un moustique ou ce qui est supérieur. Quant aux croyants, ils savent bien qu’il s’agit de la vérité venant de la part de leur Seigneur ; tandis que les négateurs se demandent : « Mais qu’aurait donc voulu dire Dieu par un tel exemple ? ». Par cela, nombreux sont ceux qu’Il égare et nombreux sont ceux qu’Il guide ; mais Il n’égare par cela que ceux qui Lui désobéissent [2;26].
Dans ce verset Allah informe Ses créatures qu’Il ne s’embarrasse pas de donner en exemple toute chose qu’Il a créée, qu’elle soit importante ou insignifiante. Ce verset fut révélé pour répliquer à ceux qui raillaient les paraboles Divines prétendant que celles-ci ne seyaient pas à la sagesse du Créateur. Or Allah peut évoquer le moustique, les abeilles, l’araignée, ou les fourmis, qui sont des éléments de sa création afin de nous inviter à la réflexion et à la méditation. Dans chacun de ces exemples, Il y a en fait une sagesse de Sa part. En effet, le moustique, entre autres organismes vivants, bien que d’une taille et d’un poids insignifiants, se révèle en fait, pour qui étudie sa composition et son fonctionnement, bien plus « sophistiqué » que les technologies les plus en pointe, micro-processeurs, drone miniature ou autre… Ainsi, ceux parmi les croyants qui prennent le temps de réfléchir attesteront sans rechigner qu’il s’agit bien de la parole Divine et cela ne fera qu’augmenter leur foi. Moujahid précise : Les croyants croient en les exemples et paraboles et savent qu’il s’agit d’une vérité émanant de leur Seigneur qui les guide grâce à eux.
Quant à « ceux dont les cœurs renferment un penchant à l’égarement », ils demeureront comme bloqués sur ces exemples, qui leur semblent ridicules, se focalisant finalement sur quelques sujets ou passages équivoques, et fermant les yeux sur la plus grande partie du Coran pourtant claire et éloquente. Dans un autre verset, le Très Haut nous dit : C’est Lui qui fit descendre sur toi le Livre au sein duquel se trouvent des versets clairs, qui composent sa majeure partie, tandis que d’autres versets peuvent prêter à des interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au cœur une inclinaison vers l’égarement, mettent l’accent sur les versets équivoques, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n’en connaît l’interprétation, si ce n’est Dieu. Ceux qui ont bien assimilé le savoir (religieux) affirment quant à eux : « Nous y croyons : tout (dans le Livre) provient de notre Seigneur ! » Mais, seuls les doués d’intelligence se souviennent [3;7].
Les paraboles ont donc pour objectif de pousser à la réflexion sur les éléments qui nous entourent. Un des pieux anciens disait : Lorsque j’entends une parabole citée dans le Coran et que je n’en comprends pas le sens, je pleure, car Allah dit: « ces exemples, Nous les destinons aux hommes, mais seuls les savants sont à même d’y réfléchir ». [29;43].
Finalement, mis côte à côte, ces deux versets nous laissent comprendre que Dieu cite volontairement de tels exemples afin que ceux-ci jouent un rôle de filtre, entre d’une part, les croyants justes, qui se focalisent sur les versets clairs et ne s’attardent pas trop sur les quelques textes équivoques pour celui qui ne connaît pas le contexte de leur révélation, ou qui n’en saisit pas le sens profond ; et d’autre part, ceux qui, croyants ou non-croyants, s’arrêtent sur cette catégorie de textes, se focalisent dessus, au point d’en oublier l’essentiel. Par cela, nombreux sont ceux qu’Il égare, en augmentant leur égarement pour avoir nié ce qu’ils savent être la vérité à travers les exemples donnés par Allah ; et nombreux sont ceux qu’Il guide parmi les gens en renforçant leur foi pour avoir cru en cela.