13:44 - Samedi 23 novembre, 2024

- 21. Jumādā al-Ūlā 1446

L’équité, la bienfaisance et l’assistance aux proches


 Certes, Allah commande l’équité, la bienfaisance et l’assistance aux proches et Il interdit la turpitude, l’acte répréhensible et la rébellion. Il vous exhorte afin que vous vous souveniez. [16;90]

Abdoullah Ibn Massoud a dit : « Ce verset est celui qui a le mieux synthétisé le bien [auquel appelle l'Islam] et le mal [contre lequel il met en garde] » et Othman Ibn Madh’oun a dit : « Au début, je ne m’étais converti que par respect vis-à-vis du Messager d’Allah. Ce verset fut révélé, alors que je me trouvais chez lui et c’est à  ce moment là, seulement, que la foi s’est installée  en moi ».

Ibn ‘Arabi a également interprété ce verset, disant : « L’équité entre la créature et son Créateur est qu’elle préfère le droit de son Seigneur à son propre plaisir, qu’elle devance Sa Satisfaction sur sa propre passion et qu’elle s’éloigne de ce qu’Il a interdit et mette en exécution Ses prescriptions.

L’équité de l’individu envers lui-même, consiste en ce qu’il s’interdise ce qui est susceptible de causer  sa perte, Allah dit : Et celui qui a préservé son âme de la passion [79;40] ; et qu’il soit satisfait de ce qu’il possède dans toutes les situations.

Et l’équité des individus entre eux, c’est de se donner le bon conseil, sans se trahir en quoique ce soit, d’être toujours juste et de ne causer aucun tort à autrui, que se soit par une parole ou par un acte,  secrètement ou publiquement, c’est aussi le fait de supporter patiemment leurs torts ».

Quant à Sa Parole – exalté soit-Il : « Et l’assistance aux proches » ; Allah a certes spécifié et mis en avant le droit des proches et des membres de la famille, pour quiconque voudrait faire un don généreux. Cela car leurs droits sont les plus solides et que [le maintien des] liens [avec eux] est une obligation et aussi, afin de rappeler la sacralité du lien de parenté, surtout si ceux-là sont pauvres. Cette sacralité est établie par le hadith Qoudsi, rapporté par Al Boukhari, dans lequel, Dieu le Majestueux s’adresse au lien de parenté qu’Il vient de créer, [Lui qui peut donner l’usage de la parole à toute chose] et établit la règle suivante : ‘Te satisfais-tu du fait que J’entretienne [Mon Lien] avec celui qui t’entretient et que Je [le] rompe avec celui qui te rompt ?

Aussi l’Imam Al Boukhari rapporte selon Aïcha la célèbre histoire de Labid Ibn Asam, qui ensorcela le Prophète, paix et salut sur lui. Lorsque celui-ci fut guéri et qu’il connu l’auteur de ce mal, il dit : Certes Allah m’a guérit, tandis que moi je déteste semer le mal et les conflits entre les gens. Le Prophète, paix et salut sur lui, a certainement réagi de cette manière prenant ainsi en considération le verset suscité [‘Allah commande l’équité et la bienfaisance…’], faisant preuve de bonté à l’égard de celui qui lui avait fait du mal et renonçant à réclamer que justice soit faite ici-bas.

Enfin, on rapporte qu’un groupe de gens s’était plaint au Calife Abou Jafar Mansour l’Abbassite, des mauvais traitements que leur infligeait le gouverneur de leur région. Celui-ci fut alors convoqué pour s’expliquer. Il se défendit et argumenta avec tant d’éloquence qu’il réussi à convaincre la Calife. Alors, qu’il allait être congédié sans blâme, un jeune homme se leva et dit : Ô Prince des Croyants ! Certes Allah ordonne l’équité et la bienfaisance, et lui est peut-être équitable mais n’est certainement pas bienfaisant. Abou Jafar considéra alors la justesse de l’argument et destitua finalement le gouverneur. Et Allah sait le mieux…

Source : A partir du Tafsir de l’Imam Al Qourtoubi


Rubrique: Exégèse du Coran