4:46 - Dimanche 22 décembre, 2024

- 20. Jumādā al-Ākhira 1446

Le reniement [koufr] dans le Coran


Ayant pour but de présenter ce qui s’oppose à notre foi et pourrait donc l’annuler, nous avons introduit le mois précédent une nouvelle série d’articles et tenté d’exposer tout d’abord ce qu’est la foi. Nous avons vu que la foi associe le témoignage à l’action. Celle-ci est en effet en premier lieu une parole ; parole du cœur qui consiste à tenir pour véridique le Message Divin en son for intérieur et parole de la langue, communément appelée chahada, qui consiste à témoigner de cette foi ; puis en second lieu une œuvre ; une œuvre du cœur qui renvoie aux intentions et à la sincérité et une œuvre de la langue et du corps dans son entier qui englobe tous les actes d’obéissance (salat, zakat, dhikr, etc.).

Quand cesse la foi ? Si la parole et l’œuvre du cœur, la parole de la langue (chahada) et l’œuvre du corps cessent toutes ensembles, alors la foi n’est plus. De même, sachant que le cœur est le point central de la foi, si ce dernier ne croit plus au Message dans sa globalité, alors tout le reste est annulé. Il en est ainsi par exemple de celui qui traiterait un seul des Prophètes de Dieu de menteur tout en continuant d’affirmer l’unicité d’Allah et la véracité de Mohammed (paix et salut sur lui). Les savants sont également unanimes pour dire que celui qui croit en l’Islam mais qui rejette les œuvres du cœur, qui renvoient comme nous l’avons vu à la soumission et à la pureté de l’intention, alors celui-là n’a pas de foi. C’est le cas d’Iblis qui croit en l’existence d’Allah mais qui a refusé de se soumettre à Lui, Exalté soit-Il.

De quelle manière l’Homme renie-t-il Dieu ? Le reniement du Message Divin (koufr) peut être divisé d’après nos savants en deux catégories : l’incroyance majeure et l’incroyance mineure. Nous nous intéresserons à cette terminologie plus tard inch Allah. Concernant la première catégorie qui entraine le rejet total du Message, le Coran l’a décrite sous quatre formes. Il y a tout d’abord un reniement par ignorance qui consiste à démentir sans réserve le message prophétique (koufr jahl wa takdhib) comme ce fut le cas des polythéistes à la Mecque avec le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) : Ceux qui traitent de mensonge le Livre et ce avec quoi Nous avons envoyé Nos messagers; ils sauront bientôt [40;70]. Il y a également un reniement en toute connaissance de cause (koufr al jouhoud)autrement dit une personne qui manifeste en l’apparence son rejet du Message mais qui en fait y croit fermement au fond d’elle. C’est le cas de Pharaon et de son peuple après que Moïse leur ait apporté des preuves évidentes venant du Seigneur : Ils les nièrent (les Signes) injustement et par orgueil tandis qu’en eux-mêmes ils y croyaient avec certitude [27;14] ; ou encore certains érudits qui refusèrent de reconnaitre Mohammed (paix et salut sur lui) bien qu’il soit le Prophète illettré mentionné au sein de leurs Livres [7;157]. Vient ensuite un reniement par obstination et par orgueil (koufr al istikbar) comme cela est décrit au travers du Livre concernant Satan : à l’exception d’Iblis qui refusa, s’enfla d’orgueil et fut parmi les infidèles [2;34]. Enfin on trouve un reniement qualifié d’hypocrisie (nifaq). Ce type de non croyance a été longuement mentionné dans le Coran. On remarque d’ailleurs que sur les vingt premiers versets de la sourate al baqara décrivant simultanément les croyants, les incroyants puis les hypocrites, treize versets concernent ces derniers, ce qui donne matière à méditer pour quiconque se montre attentif aux œuvres du cœur. L’hypocrisie est le fait de manifester les aspects extérieurs de la foi par ostentation tout en reniant celle-ci dans son cœur et ce dans un intérêt lié au bas du monde ou dans le but de porter atteinte à l’Islam, comme ce fut le cas de Abdallah Ibn Saloul qui était connu pour être le chef des hypocrites à Médine.

Et Allah est plus Savant.


Rubrique: La foi du musulman