12:52 - Mardi 16 juillet, 2024

- 9. Muḥarram 1446

Prendre en compte le regard d’autrui


عَنْ صَفِيَّةَ بِنْتِ حُييٍّ رضيَ الله عَنْهَا قَالَتْ: كَانَ رَسُوْل الله صلى الله عليه وسلم مُعْتَكِفاً في المَسْجِدِ، فَأَتَيْتُهُ أَزُورَهُ لَيْلاً، فَحَدَّثْتُهُ. ثُمَّ قُمْتُ لأَنْقَلِبَ فَقَامَ مَعِي لِيَقْلِبَنِي – وَكَانَ مَسْكَنُهَا فِي بَيْتِ أُسَامَةَ بْنِ زَيْدٍ. فَمَرّ رَجُلانِ مِنَ الأنْصَارِ، فَلَمَّا رأَيَا رَسُوْلَ اللّه صلى الله عليه وسلم أسْرَعَا في المَشْي.فَقَالَ صلى الله عليه وسلم :عَلَى رِسْلِكُمَا، إنًهَا صَفِيَّةُ بِنْتُ حُيَيٍّ ! فَقَالا: سُبْحَانَ الله يَا رَسُولَ الله ! فَقَالَ إنَّ الشَّيْطَانَ يَجْرِي مِن ابْنِ آدَمَ مَجْرَى الدَّمِ وَإنِّي خِفْتُ أَنْ يَقْذِفَ في قُلُوبِكُمَا شَرَّاً أو قال: شَيْئاً

رواه البخاري ومسلم

La mère des croyants, Safiyya bent Houyay, rapporte : Je rendis une visite de nuit au Prophète, paix et salut sur lui, qui observait une retraite spirituelle à la mosquée, afin de m’entretenir avec lui. Lorsque je me levai pour partir, l’Envoyé de Dieu, paix et salut sur lui se leva également afin de me raccompagner [elle habitait alors chez Oussama Ibn Zayd]. Sur le chemin, nous croisâmes deux médinois qui pressèrent le pas en nous voyant. Le Prophète, paix et salut sur lui, les interpella alors en disant : Pas si vite, il s’agit de (ma femme) Saffiya Bent Houyay ! Eux de répondre : Grand Dieu ! Ô Envoyé de Dieu (tu n’as pas à te justifier) ! Et le Prophète, paix et salut, sur lui de reprendre :

Le diable circule certes dans [l’esprit] des fils d’Adam comme le sang circule [dans leurs veines]. Aussi, ai-je craint qu’il ne jette dans vos cœurs un mal ou bien : quelque chose.

[Al Boukhari & Mouslim]

Les leçons du hadith :

1- La retraite spirituelle [i’tikaf], à la mosquée, en état de jeûne, est une sounnah, surtout durant les dix derniers jours de Ramadan.

2- Parler un peu [sans évoquer Dieu], durant la retraite, n’est pas interdit, d’autant plus lorsque la discussion est nécessaire.

3- La galanterie du Prophète, paix et salut sur lui, et son égard vis-à-vis de son épouse, qu’il avait honte de laisser rentrer seule chez elle, une fois la nuit tombée. Le meilleur des vôtres est le meilleur avec sa femme, disait-il par ailleurs [Al Tirmidhi, Sahih].

4- Bien que tout musulman doit veiller à conjecturer favorablement à l’égard de ses frères ; il est cependant de notre devoir de dissiper le soupçon, par une bonne communication, lorsqu’une situation ou un évènement peut prêter à confusion. Cela vaut en particulier pour les responsables et les dirigeants de la communauté.

5- Le fait que le diable est un ennemi pour l’être humain, tandis que son pouvoir se limite aux waswas : à souffler de mauvaises idées dans nos esprits et à nous appeler à mal agir ; mais il ne peut en aucun cas nous y contraindre. Il dira à ses détracteurs le Jour du Jugement : Je n’avais aucun pouvoir sur vous, si ce n’est que je vous ai appelés et que vous m’avez répondu [14;22].

6- L’attention du Prophète, paix et salut sur lui, à l’égard de sa communauté, en veillant à dissiper tout doute de leur cœur.

7- Le souci des compagnons de rapporter à la lettre le hadith du Prophète, paix et salut sur lui, de peur de mentir à son sujet, comme le prouve le doute du rapporteur [un mal ou quelque chose.]. Et Dieu sait mieux !

 

من تيسير العلام شرح عمدة الأحكام

 

 


Rubrique: Oumdat-al-ahkam