8:58 - Dimanche 22 décembre, 2024

- 20. Jumādā al-Ākhira 1446

Laisser un héritage à ses descendants


عَنْ سَعْدِ بْنِ أَبِي وَقَّاصٍ رضي الله عنه قَالَ : قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم : ‏الثُّلُثُ وَالثُّلْثُ كَبِيرٌ (أَوْ كَثِيرٌ) إِنَّكَ أَنْ تَذَرَ وَرَثَتَكَ أَغْنِيَاءَ خَيْرٌ مِنْ أَنْ تَذَرَهُمْ عَالَةً يَتَكَفَّفُونَ النَّاسَ، وَإِنَّكَ لَنْ تُنْفِقَ نَفَقَةً تَبْتَغِي بِهَا وَجْهَ اللَّهِ إِلاَّ أُجِرْتَ بِهَا، حَتَّى مَا تَجْعَلُ فِي فِي امْرَأَتِكَ (…)‏ إِنَّكَ لَنْ تُخَلَّفَ فَتَعْمَلَ عَمَلاً صَالِحًا إِلاَّ ازْدَدْتَ بِهِ دَرَجَةً وَرِفْعَةً، ثُمَّ لَعَلَّكَ أَنْ تُخَلَّفَ حَتَّى يَنْتَفِعَ بِكَ أَقْوَامٌ وَيُضَرَّ بِكَ آخَرُونَ، اللَّهُمَّ أَمْضِ لأَصْحَابِي هِجْرَتَهُمْ، وَلاَ تَرُدَّهُمْ عَلَى أَعْقَابِهِمُْ

البخارى و مسلم

Sa’d Ibn Abi Waqqas dit : ‘Le Messager de Dieu vint me rendre visite alors que j’étais gravement malade dans l’année du pèlerinage d’adieu. Je lui dis : ‘O Messager de Dieu ! Ma maladie a atteint le degré que tu vois cependant que j’ai de l’argent et n’ai qu’une fille pour m’hériter. Puis-je faire aumône des deux tiers de ma fortune ?’ Il dit : ‘Non’ (…) Je dis : ‘Et du tiers ? O Messager de Dieu !’ Il dit : « Vas pour le tiers mais c’est déjà beaucoup. Il vaut mieux que tu laisses tes héritiers riches plutôt que les laisser à la charge des autres, tendant la main aux gens. Jamais tu ne feras une dépense désirant par elle le Visage de Dieu sans que tu en aies la récompense, même pour une simple bouchée que tu mets dans la bouche de ta femme ». Je repris : ‘O Messager de Dieu ! Est-ce que Dieu va me laisser à la Mecque après le départ de ces compagnons ?’ Il répondit : « Aussi longtemps que tu y seras laissé et que tu y feras une action pour le Visage de Dieu, cela t’élèvera d’un degré. Puis qui sait ? Peut-être vivras-tu encore longtemps et que tu seras une source de bien pour certains et une source  mal pour d’autres ? » Il ajouta : « Seigneur Dieu ! Accepte de mes compagnons l’émigration [qu’ils ont faite pour Toi], et garde-les de revenir sur leurs pas ! »  [Al Boukhari et Mouslim]

 

Les leçons du hadith :

1- Il est une bonne action de visiter les malades. C’est même un devoir religieux lorsqu’il s’agit de nos proches ou de nos amis.

2- Il est permis au malade de décrire son état ou sa souffrance, sans exagérer, à qui le visite. Cela ne constitue ni une manière de se plaindre de l’épreuve qui le touche ni une remise en cause de la Volonté Divine.

3- Il est souhaitable de consulter les gens du savoir, avant de s’engager dans quelque chose d’important, même si cela nous semble une bonne action.

4- Il n’y a pas de mal à épargner de l’argent acquis par une voie légale.

5- Répartir son héritage entre ses proches, lorsqu’ils en ont besoin, est mieux que d’en faire aumône aux autres, car ce sont les proches qui ont la priorité.

6- Le don fait à sa femme ou à ses enfants, est une grande adoration, lorsque l’intention est vouée à Dieu.

7- L’homme riche peut faire une aumône avant de mourir mais dans la limite du tiers de sa richesse. Ibn Abbas préconisait même de fixer la limite du don au quart de sa fortune [Cf Al Boukhari n°2743 & Mouslim n°1629].

8- Celui qui quitte un lieu de résidence pour un autre lorsque sa religion lui impose de le faire, n’a pas le droit de revenir habiter plus de trois jours dans le premier lieu de résidence, tant que la situation n’a pas changé, sauf s’il est contraint d’y rester. Le statut de l’Hégire des compagnons était différent : même après la victoire et la conquête de la Mecque, revenir y habiter n’était pas licite pour eux.

9- Le miracle du Prophète r qui a indiqué à Saad qu’il guérirait et servirait l’Islam. En effet, Saad vécu encore 50 ans et s’illustra dans de nombreux évènements au service de l’Islam.

10- Dieu a agrée l’Émigration des compagnons du fait de leur motivation, de leur bonne intention et des invocations de Son Prophète (paix et bénédictions sur lui).

 

[À partir de تيسير العلام,]

 

 

 


Rubrique: Oumdat-al-ahkam