10:55 - Jeudi 21 novembre, 2024

- 19. Jumādā al-Ūlā 1446

L’amour de la famille du Prophète & de ses Compagnons


Nous savons d’après les enseignements du Coran que l’amour d’Allah, Exalté soit-Il, est conditionné à l’amour de Son Messager (paix et salut sur lui): Dis : Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors, et vous pardonnera vos péchés [3;31]. Le Messager (paix et salut sur lui) étant celui que Dieu a choisi afin de porter Son Message à l’Humanité entière et qui a été décrit au sein du Livre comme un excellent modèle pour les croyants, jouissant d’une haute moralité ; il n’est pas concevable pour un musulman sincère de ne pas aimer le Prophète (paix et salut sur lui), car cela reviendrait à rejeter la foi. De la même manière, l’amour du Messager (paix et salut sur lui) ne se limite pas à sa propre personne mais il concerne aussi l’ensemble de sa famille (ahl al bayt) ainsi que ses compagnons(sahaba) et plus généralement les pieuses et les pieux qui ont suivi son chemin de la meilleure manière (al awliya)Que nous incombe-t-il alors concernant les compagnons et les gens de la maison ?

En premier lieu, la foi musulmane exige du croyant qu’il entretienne de bons sentiments à leur égard et ne les évoque qu’en bien, en usant de termes respectueux comme les expressions bien connues ‘Dieu l’agréé’, ‘les nobles compagnons’, etc. Le Coran a loué à travers de nombreux versets leur sincérité et leur sacrifice pour la cause de l’Islam et a porté leur mérite à la postérité : Les tout premiers (croyants) parmi les émigrés et les Auxiliaires et ceux qui les ont suivis dans un beau comportement, Allah les agrée, et ils l’agréent [9;07]. Le Prophète (paix et salut sur lui) a mis en garde contre le fait de dire du mal de ses compagnons et de sa famille. Il dit (paix et salut sur lui): N’insultez pas mes compagnons [Al Boukhari & Mouslim]. Et les gens de ma maison (ma famille)! Je vous rappelle Dieu concernant (les droits des) gens de ma maison [idem]. Il dit notamment (paix et salut sur lui), à propos de sa fille Fatima, Dieu l’agréée : elle sera la maîtresse des femmes du Paradis [idem] et de ses petits-fils, Al Hassan et Al Houssayn, les maîtres des jeunes gens du Paradis [Al Tirmidhi & Al Hakim Sahih]. Et ceci, car dire du mal des compagnons ou des membres de sa famille ou entretenir une rancœur vis-à-vis d’eux, relève de l’hypocrisie et revient en réalité à remettre en cause celui(paix et salut sur lui) qui fut leur maître et donc par analogie à mettre en doute le témoignage du Coran en leur faveur.

En second lieu, nous devons veiller à ce que cet amour ne devienne pas excessif au point de les considérer comme infaillibles, de leur vouer un culte ou de leur attribuer une place que l’Islam n’a pas établie, comme de leur accorder par exemple plus de mérite qu’à l’un des prophètes de Dieu. Le Messager (paix et salut sur lui) dit : il ne convient à personne de dire qu’il est meilleur que (le prophète) Jonas fils de Mata [Al Boukhari], nous rappelant ainsi que le juste milieu consiste à mettre chaque chose à sa place. Il nous a également défendu de faire des éloges excessives sur sa personne comme le firent les gens du livre avec Jésus, nous rappelant son statut de serviteur de Dieu et de Messager[Al Boukhari].

Par ailleurs, nous ne devons pas faire de distinction entre les compagnons, préférant les uns au détriment des autres ou mettant en concurrence leurs qualités et leur mérite. Abdallah ibn Omar disait : du temps du Prophète (paix et salut sur lui), nous ne trouvions pas d’égal à Abou bakr (parmi les compagnons), puis Omar, puis Othmân, ensuite nous ne faisions aucune comparaison entre eux [Al Boukhari]. Il existe toutefois un ordre entre les compagnons en termes de degré auprès de Dieu. Allah dit dans Son Livre : On ne peut comparer cependant celui d’entre vous qui a donné ses biens et combattu avant la conquête. Ces derniers ont un degré plus grand que ceux qui ont dépensé et combattu après. Mais pour tous, Allah a promis la plus belle récompense [57;10]. Ainsi, les plus méritants auprès du Très Haut sont tout d’abord les Emigrés (al mouhajiroûn), au premier rang desquels les dix auxquels le Prophète (paix et salut sur lui) a annoncé le Paradisà savoir Abou Bakr, Omar, Othmân, Ali – qui sont les quatre califes bien guidés – Talha, Zoubayr, Sa’d ibn Abi Waqqas, Saïd ibn Zayd, Abderrahman ibn ‘Aouf et Abou ‘Oubayda Ibn Al Jarrah, puis les Auxiliaires (al Ansâr),puis ceux qui ont assisté à la bataille de Badr, puis ceux qui ont assisté à la bataille d’Ohod, puis ceux qui ont prêté serment sous l’arbre (ahl al bay’a) et enfin ceux qui ont embrassé l’Islam après la conquête de la Mecque (al Fath).

Et Allah sait mieux !


Rubrique: La foi du musulman