Assia, fille de Mouzahim, était l’épouse du pire tyran, et du plus grand dictateur qui ait jamais régné sur Terre. Pourtant, Allah l’a choisie, l’a élue, et fit d’elle une sainte, un exemple et un modèle pour des millions, de femmes et d’hommes ; et aussi pour que nous nous souvenions que c’est Lui qui guide qui Il veut.
Assia crut en Moïse dès le début de sa prédication mais eut la sage idée de dissimuler sa foi. La domestique d’Assia qui cachait également sa foi, fut un jour découverte, par la fille de Pharaon, qui lui cracha alors au visage, la frappa, et la dénonça à son père. Celui-ci la fit venir et l’interrogea. Elle affirma alors fièrement sa foi en Allah et en Moïse. Pharaon la fit torturer, puis fit exécuter ces deux fils devant ses yeux, mais rien ne fit plier la foi de cette femme. A chaque fois, elle vit de ses yeux, l’âme de chacun de ses fils s’incarner devant elle, pour lui annoncer la bonne nouvelle du Paradis. Elle fut à son tour exécutée.
Face au courage et à la détermination de cette croyante d’une part, et face à la cruauté et l’inhumanité de son époux d’autre part ; Assia n’en pu plus et déclara ouvertement sa foi. Outrés, les ministres de Pharaon et ses proches lui conseillèrent de la tuer, et quels mauvais conseillers furent-ils ! Pharaon la fit arrêter puis emmener dans le désert. Elle fut mutilée au niveau des bras et des jambes et exposée au soleil ardent. Elle ne cessait d’invoquer son Seigneur dans son supplice. Les anges vinrent l’envelopper de leurs ailes pour la protéger du soleil et apaiser sa douleur. Elle dit : «Mon Dieu accorde moi auprès de Toi une demeure au Paradis, et sauve moi de Pharaon et de ses œuvres, et sauve moi d’un peuple injuste» (66;12). Les savants commentent cette invocation, en remarquant qu’elle a demandé le Voisin avant de demander la demeure, signe de son amour pour Allah et de sa foi profonde et sincère. Allah ordonna que soit ôté le voile des yeux d’Assia, qui vit sa maison construite au Paradis. Son visage s’illumina alors, et esquissa un beau sourire. Pharaon dit alors : Regardez cette pauvre folle qui sourit lorsqu’on la torture ! Il ordonna que l’on jette sur elle un gros rocher pour la tuer, mais Allah reprit l’âme de son élue avant que la pierre ne la touche.
Le Prophète, que le salut et la paix soient sur lui, l’a désignée, selon ce que rapportent Mouslim et Ahmad, parmi les quatre femmes parfaites du Paradis, avec Khadija, Fatima et la vierge Marie ; qu’Allah soit satisfait d’elles. Et il dit également que le meilleur Jihad est une parole juste prononcée à la face d’un tyran (Abou Dawoud, Ibn Majah, auth. Al Albani). Voilà donc comment une femme a atteint, le plus haut degré de la lutte pour la cause Divine.
Et Allah sait mieux !