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- 19. Jumādā al-Ūlā 1446

Le Coran : description générale (1/2)


Après avoir introduit notre nouvelle rubrique en expliquant ce que sont les sciences du Coran et en présentant les principaux aspects du miracle coranique, nous nous arrêterons ici incha Allah sur une description générale du Livre de   Dieu afin d’évoquer par la suite la manière dont il fut préservé et transmis (jam’ al Qor’an).

Les noms du Coran : le mot Qor’an dans la langue arabe dérive de la racine qara’a (lire). Il signifie étymologiquement lire ou réciter mais est utilisé plus largement pour désigner la Révélation (wahy) faite à Mohammad (paix et salut sur lui). Le Coran est également désigné sous d’autres noms dans le Texte tels que fourquan (le Discernement entre le vrai et le faux), tanzil (un Livre descendu), dhikr (le Rappel), kitab (le Livre), houda (une Guidée), rahma (une Miséricorde),Nour (une Lumière) ou encore chifa’ou (une Guérison).

Les premières révélations : La première révélation eut lieu dans la grotte de Hira où Mohammad s’adonnait à la méditation et à l’adoration de l’Unique, sous une forme que Seul Dieu connait, au cours de la nuit de la grande valeur(laylat al qadr) du mois de Ramadan aux environs de l’année 610 EC. Le Prophète (paix et salut sur lui) était alors âgé de quarante ans et il reçut la visite de l’ange Jibril (Gabriel) qui lui apporta les premiers versets révélés : Lis (iqra) au nom de ton Seigneur qui a créé * Qui a créé l’homme d’une adhérence * Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble * qui a enseigné par la plume * a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas [96;1-5]. La première révélation fut donc le début de la sourate al ‘alaq, L’adhérence, le reste de la sourate fut révélé plus tard. S’en suivirent d’autres révélations tels que les sept premiers versets de la sourate al mouddathir : ô toi qui es recouvert d’un manteau ! Lève-toi et avertis !… [74;1-7],qui furent révélés tandis que le Prophète (paix et salut sur lui) était profondément troublé suite à sa première rencontre avec l’ange Gabriel et qu’il demanda à sa femme Khadija de le couvrir d’un manteau afin d’atténuer les tremblements résultants des sueurs froides qui parcouraient son corps. Nous pouvons aussi citer la sourate al mouzzammil [73] ou encore la plus importante sourate du Coran, la fatiha[1].

L’interruption : Suite à cela, la Révélation marqua une pause (fatra), qui dura vraisemblablement quelques semaines ou mois, et au cours de laquelle le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) s’appliquait à la prière et à la purification de l’âme. Comme la Révélation tardait à venir, on fit remarquer au Prophète (paix et salut sur lui) dans le but de l’affecter que son Seigneur l’avait abandonné. Ce à quoi Dieu répondit par la révélation de la sourate ad-douha : Par le Jour Montant ! Et par la nuit quand elle couvre tout ! Ton Seigneur ne t’a ni abandonné, ni détesté… [93]. Après cette interruption, la Révélation continua régulièrement et s’étala en tout et pour tout sur vingt-trois années.

La dernière révélation : la plupart des savants s’accordent sur le fait que le verset 281 de la sourate al baqara [2] fut la dernière révélation : Et craignez le jour où vous serez ramenés vers Allah. Alors chaque âme sera pleinement rétribuée de ce qu’elle aura acquis et nul ne sera lésé. D’autres considèrent que c’est le verset 3 de la sourate al ma’ida [5] : aujourd’hui j’ai parachevé pour vous votre religion…, révélé à l’occasion du pèlerinage d’adieu au cours de la dixième année de l’Hégire, qui constitue la dernière révélation. L’imam Al Souyouti dans son livre al itqan fi ‘ouloum al Qor’an explique simplement que le verset précité dans la sourate al ma’ida est en fait la dernière révélation se rapportant à la législation (ahkam) et au domaine du licite (halal) et de l’illicite (haram) en Islam, d’où l’utilisation du terme ‘parachevé’ (akmaltou). Néanmoins la clôture de la Révélation devient effective avec la descente du verset 281 de la sourate al baqara, ce que confirme Abdallah Ibn ‘Abbas [Ibn Jarir].

L’ordre des sourates et des versets : L’ordre des sourates dans le Coran n’est pas chronologique. L’ordre final des sourates a été indiqué par l’ange Gabriel, pour l’essentiel, et a été fixé d’après l’effort d’interprétation (ijtihad) du Prophète (paix et salut sur lui), et enfin d’après celui des compagnons pour quelques unes d’entre elles. Par contre l’ordre des versets au sein des sourates est une Révélation et ne relève aucunement d’un choix humain, sans aucune divergence sur ce sujet.

Le nom des sourates : Il n’y a pas de texte qui désigne chacune des sourates du Coran par un nom spécifique. Néanmoins, de nombreux hadiths ont donné à plusieurs sourates leur nom comme al baqara, al fatiha, al ‘imran. Par ailleurs, certaines d’entre elles étaient désignées par les compagnons d’un nom différent de celui indiqué dans le Coran. C’est le cas par exemple de la sourate al Isra [le voyage nocturne, 17] qui était appelée sourate banou israïl [Al Boukhari].

La basmala : la basmala est la phrase introductive se trouvant au début de chaque sourate, exception faite de la sourate tawbah [9], et qui évoque le nom de Dieu : au nom de Dieu, le Clément, Miséricordieux. Les savants de l’Islam se sont accordés pour dire que la basmala est bien une partie d’un verset coranique concernant la sourate naml [les fourmis,27] :[la reine de Saba dit :] une noble lettre vient de me parvenir ; elle me vient de Salomon, et porte l’en-tête ‘Au Nom de Dieu Clément et Miséricordieux. Ils s’accordent aussi pour dire que la basmallah ne figure pas dans la sourate tawbah [le repentir,9]. Cependant, s’agissant des autres sourates et plus particulièrement concernant la fatiha, ils ont divergé quant à savoir s’il s’agissait d’un verset et donc d’une part de la Révélation ou s’il s’agit simplement d’un point de repère qui marquerait le début d’une sourate.

Et Allah est plus savant !


Rubrique: Les sciences coraniques