Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : Les actes ne valent que par l’intention qui les inspirent. Chacun n’obtient de son œuvre que la valeur de son intention (…) [Al Boukhari]. Ce hadith sublime montre que les œuvres sont pesées à la balance de l’intention (niya) ; quand celle-ci est pure, l’œuvre devient bonne et lorsqu’elle est mauvaise l’œuvre s’en trouve corrompue. Or le siège de l’intention est le cœur, car c’est de là qu’elle émane. Abou Al Darda ajoute ces quelques paroles qui prouvent la compréhension parfaite qu’avaient les compagnons de la religion : Demandez protection à Allah contre le recueillement de l’hypocrite. – Et quel est donc le recueillement de l’hypocrite ? C’est de voir son corps se recueillir alors que son cœur ne se recueille pas [Sifat Al safwa, Ibn Al Jawzi]. Ibn Al Qayyim nous l’explique dans ses Méditations en disant : Sache donc que c’est par son cœur et son ambition que le serviteur gravit les échelons du cheminement vers Allah, et non par son corps. La piété en vérité est la piété du cœur, non celle du corps. Allah dit : ‘Voilà ce qui est prescrit. Et quiconque vénère les injonctions sacrées d’Allah, c’est là la preuve de la piété des cœurs [32;22]. Il ajoute : Par une volonté sincère, une grande ambition, une motivation franche, et une intention pure, couplées à une modération dans les œuvres, le serviteur clairvoyant parcourt une distance bien plus importante que celle parcourue par quiconque est dénué de ces qualités, mais qui pourtant s’épuise à œuvrer et dont le voyage est éprouvant. En effet, la volonté et l’amour dissipent la fatigue et rendent le voyage agréable. Avancer et s’empresser vers Allah ne se fait que par le biais de l’ambition, d’une volonté et d’un désir francs. Ainsi, malgré une certaine modération dans les œuvres, le serviteur ambitieux, dépasse de loin le serviteur dont les œuvres sont pourtant plus nombreuses. Et c’est seulement quand le dernier nourrira la même ambition que le premier, qu’il pourra espérer le dépasser par les actes. Ceci étant dit, les œuvres et le cœur peuvent être réunis avec force en la même personne. Ibn Al Qayyim le précise par ces paroles : Ainsi, la plus parfaite des voies est celle de Mohammad (paix et salut sur lui) qui donnait à son cœur et à ses membres leurs dus respectifs. Il est important donc de bien méditer ces paroles afin d’en tirer tout leur sens. Le plus juste étant de trouver un équilibre entre le cœur et les œuvres sans jamais les dissocier. Ibn Al Qayyim dit en effet : Allah a ordonné à Ses serviteurs de mettre en pratique les rites islamiques en apparence, et de réaliser les fondements de leur foi intérieurement. Allah n’accepte les uns qu’à condition que les autres se concrétisent.
Et toi lecteur, lectrice, quelle place accordes-tu aux actes du cœur ? Tes œuvres sont-elles en conformité avec ton cœur ? La sincérité de nos actes et l’acceptation de ceux-ci en dépend, alors corrigeons nos cœurs !