La justice dans la divergence. La divergence d’opinion est une des caractéristiques de l’humanité : Et si ton Seigneur l’avait voulu, Il aurait fait de l’humanité une seule communauté. Or, ils ne cessent d’être en désaccord (entre eux,) sauf ceux que ton Seigneur a touché de Sa miséricorde… [11;118-119].
Un grand savoir et une bonne compréhension de la religion sont nécessaires pour appréhender les divergences d’opinions. Celles-ci peuvent être dues à des différences d’intentions, de buts, d’aptitudes intellectuelles, de façon de percevoir les choses, ou du niveau d’information dont dispose l’individu.
Certains appellent à s’unir coûte que coûte, à oublier les conflits internes, sans explication ni précision. Mais le fait de mettre tout le monde d’accord sur tout est chose impossible et irréaliste. D’autres exagèrent sur les conditions de l’union, au point de vouloir que les gens s’accordent avec eux sur le moindre détail, allant jusqu’à faire preuve d’inimitié et d’irrespect envers leurs interlocuteurs. La divergence juste, permise, consiste à accepter les efforts d’interprétation dépassionnés des savants sur des questions d’ordre secondaire, à la lumière des textes et de leur bonne compréhension. En revanche, les innovations majeures concernant le dogme ne peuvent être acceptées sous prétexte d’unifier les rangs de la communauté.
La justice dans l’évaluation des ouvrages. Mentionner les défauts d’un livre – faiblesse des hadiths, opinions non argumentées – en omettant de préciser ses qualités, relève d’un manque d’objectivité et est injuste.Beaucoup rejettent une production dans son entier à la moindre erreur détectée (ou du fait de certains avis contestés de l’auteur), et mettent en garde contre celle-ci, alors que plus de respect s’impose envers les gens de science.
La justice dans le jugement des méthodes de communication. Inviter les gens à découvrir l’Islam et revivifier la Tradition musulmane en général sont des objectifs nobles. Pour les atteindre, les méthodes diffèrent, et certains sont plus proches que d’autres de la méthodologie enseignée par le Coran et la Sounnah. Encenser une méthode ou attribuer tous les défauts à une autre n’est pas juste. Entre ces deux attitudes, la vérité se perd.
Allah l’Élevé aime la justice et n’aime pas l’injustice. Les bonnes œuvres ne peuvent être oubliées du fait des défauts – et des péchés qui en découlent – d’une personne ou d’un groupe. Certains vont même jusqu’à diaboliser ceux dont la méthode de da’wa diffère de la leur. Or, le fait de généraliser est une erreur : le positif et le négatif méritent tous deux d’être évalués.
Ch. S. Al ‘Awda – les commentaires du journal Alkahf sont en italiques et entre parenthèses