J’ai médité sur la convoitise de l’âme pour ce qui lui est interdit, et j’ai constaté qu’elle augmente en fonction de la force de l’interdiction. J’ai vu parmi les premiers que lorsqu’Adam se vit interdire l’arbre, il le convoita malgré la multitude d’arbres qui pouvaient l’en dispenser. La sagesse dit : ‘L’homme convoite ce qu’on lui interdit et brûle de désir pour ce qu’il n’a pas.’ On a également dit : ‘Ce que l’homme aime le plus est ce qu’on lui interdit.’
[ …] J’ai constaté que les penchants de l’âme pour les désirs augmentaient jusqu’à ce qu’elle s’y abandonne par le cœur, la raison et l’esprit. A ce moment, l’homme est pratiquement incapable de tirer profit d’aucun conseil ! [ …]La force de la domination des passions comporte une jouissance qui surpasse toute délectation. Ne vois-tu pas combien est humilié celui qui est vaincu par les passions ? Car il est dominé. Au contraire, celui qui domine ses passions aura un cœur fort et noble car c’est lui qui les aura dominées ! Prends donc bien garde de regarder ce que tu convoites avec l’œil du désir, comme le cambrioleur qui voit le plaisir de prendre l’argent dans la cachette, mais ne voit pas avec l’œil de sa pensée, la peine qu’il encourt pour son crime. […]Combien de regards n’ont pas été contrôlés, alors que les choses qui méritent le plus d’être dominées et maitrisées sont la langue et l’œil. […]Celui qui médite un temps soit peu, sur le caractère éphémère des plaisirs, constatera qu’ils sont bien souvent mélés à des troubles. Par conséquent, la jouissance que l’on en tire, n’est que temporaire et continuellement contrastée.Par Allah, prenons garde à ne pas être dominés par les passions éphémères, et lorsque ces dernières cherchent à bondir, empêchons-les, et comparons ce qui est éphémère à ce qui est éternel.