Allah Élevé et Exalté dit : Allah est Doux avec ses serviteurs [42;19]. Il se décrit Lui-même au sein du Coran par des attributs de douceur et de miséricorde : Al Rahman [le Clément], Al Rahim [le Miséricordieux], Al Halim [le Compatissant], Al Latif [le Doux], Al Wadoud [L’Affectueux], Al Rafiq, Al Ra’ouf. Un jour, observant une mère qui était affolée par la perte de son nourrisson, qui le cherchait partout inquiète, et qui finalement, lorsqu’elle le retrouva dans les bras d’une autre femme, le lui prit et le serra tendrement contre elle ; le Prophète, paix et salut sur lui, dit à ses compagnons : Imaginez-vous cette jeune femme jeter son enfant dans un brasier ? Ceux-ci répondirent : O que non ! Et bien sachez, reprit le Prophète, qu’Allah est plus compatissant envers ses serviteurs que cette femme ne l’est avec son bébé [Al Boukhari & Mouslim].
Allah décrit également son Prophète, qu’Il le bénisse et le préserve, dans un témoignage éternel : C’est par quelque miséricorde de la part d’Allah que tu as été si doux envers eux ! Mais si tu avais été rude, au cœur dur, ils t’auraient fuit. Pardonne-leur donc, et implore pour eux le pardon (…) [3;159]. Allah lui a également ordonné de faire preuve de mansuétude dans sa prédication aux croyants et aux incroyants : Par la sagesse et la bonne exhortation appelle au sentier de ton Seigneur et discute avec eux de la meilleure façon, c’est-à-dire avec politesse, douceur et courtoisie ; quels qu’en soient les résultats car c’est ton Seigneur qui sait le mieux qui s’égare de son sentier, et qui connaît mieux les bien-guidés [16;125].
Tous les prophètes ont emprunté la méthode de la douceur : Ô mon peuple, que votre répugnance et votre hostilité à mon égard ne vous entraînent pas à encourir les mêmes châtiments qui atteignirent le peuple de Noé, le peuple de Houd, ou le peuple de Salih et (l’exemple du) peuple de Lot n’est pas éloigné de vous. Et implorez le pardon de votre Seigneur et repentez-vous à Lui. Mon Seigneur est vraiment Miséricordieux et plein d’amour [11;89-90]. Chacun d’eux avait nécessairement de la compassion pour ceux auxquels il était envoyé, et mettait en avant ce qui les rapprochait d’eux, et ne cherchait pas à se distinguer d’eux, afin de gagner leur attention : Je ne suis qu’un homme comme vous. Il m’a cependant été révélé que votre Dieu est un Dieu Unique, cherchez le droit chemin vers Lui et implorez son Pardon [41;6]. Lorsqu’Allah envoya Moïse et son frère, que la paix soit sur eux, les deux meilleurs hommes de leur époque, vers Pharaon, le tyran, orgueilleux et cruel, Il leur ordonna : Parlez-lui d’une façon conciliante, peut-être sera-t-il amené à réfléchir ou prendra-t-il peur ? [20;44]. Et l’attitude clémente doit accompagner celui qui appelle à Allah tout au long de son parcours. Ibn Massoud rapporte que l’Envoyé d’Allah évoqua un jour l’un des prophètes qui battu par son peuple, disait en essuyant le sang de son visage : Ô mon Dieu pardonne à mon peuple, ils ne savent pas ce qu’ils font [Al Boukhari & Mouslim].
Et c’est par douceur envers les croyants, qu’Allah a réparti la Révélation coranique sur vingt-trois années, afin de les former progressivement, étape par étape, et afin que ceux-ci prennent goût à Son service : Et ceux qui ne croient pas demandent : Pourquoi n’a-t-on pas fait descendre sur lui le Coran en une seule fois ? – Nous l’avons révélé ainsi pour raffermir ton cœur. Et Nous l’avons récité soigneusement [25;32].
Le Prophète nous a appris qu’Allah est Doux [lit. Al Rafiq], qu’Il aime la douceur en toute chose [Al Boukhari], que celle-ci n’est présente dans quoi que ce soit sans l’embellir, tandis que son absence enlaidit [Mouslim], et qu’Allah permet d’obtenir par la douceur ce qu’Il ne donne pas par la violence et les méthodes équivalentes [Mouslim]. La douceur est un cadeau d’Allah et un signe de Son amour : Lorsqu’Allah aime un de ses serviteurs, Il lui accorde la douceur ; et celui qui se l’est vue interdire a certes été privé du bien, a dit le Prophète, paix et salut sur lui [Mouslim]. La douceur, c’est de faire ou de dire les choses avec tact, avec finesse, avec sagesse, sans précipitation, sans violence, et sans brutalité.
Cette douceur et cette mansuétude prophétique s’exprimait quotidiennement, que ce soit au sein de son foyer, lorsqu’il s’enquerrait du bien-être de ses épouses, qu’il plaisantait avec elles, et partageait avec elles les tâches ménagères ; elle s’exprimait aussi envers les enfants, les siens et ceux des autres et avec ses petits-enfants, qu’il embrassait ou desquels il caressait la tête, et avec lesquels il n’avait pas honte de jouer. Il était clément envers ses proches compagnons, qu’il rencontrait le plus souvent en souriant, et au sujet desquels il ne souhaitait rien entendre de déplaisant afin de les rencontrer le cœur serein. Il l’était avec les ignorants d’entre les musulmans comme lorsque l’un d’entre eux le saisit très violement par son vêtement, pour lui demander quelque aumône, et qu’il répondit par un éclat de rire, et en lui donnant son propre manteau [Al Boukhari & Mouslim] ou encore lorsqu’un autre vint uriner dans sa mosquée, par ignorance et non par provocation, et qu’il ne le brusqua pas mais lui apprit avec douceur, que ce comportement n’était pas correct et que les mosquées étaient sacrées et vouées au culte d’Allah [Al Boukhari]. Il était ainsi également avec les non-musulmans, de sa famille, comme lorsqu’il se rendit auprès de la tombe de sa mère Aminah, et qu’il s’y recueillit et y pleura longuement, ou à l’égard de son oncle Abou Taleb auprès duquel il demeura jusqu’au bout, l’appelant sans relâche à embrasser l’Islam et à se préserver ainsi de l’Enfer. Et il était doux et clément avec les non-musulmans, qui n’étaient pas de sa famille, comme lorsque l’un d’entre eux le secoua violement pour réclamer la restitution d’une avance qu’il avait faite, et que le Prophète ordonna à Omar de la lui rendre avec un supplément pour s’excuser du retard [Al Tabarani] ou encore quand il partit visiter l’enfant agonisant de son voisin, alors que ce dernier venait déverser régulièrement ses ordures devant la demeure du Prophète [Al Boukhari]. Sa clémence s’exprimait également à l’égard des animaux, qu’Allah le bénisse et le préserve ! Il interdit que l’on effraie ou fasse souffrir la bête avant de l’abattre ; il interdit que l’on prenne des animaux pour cible que ce soit pour s’entraîner au tir ou pour s’amuser ; il interdit que l’on sépare le petit de sa mère, et interdit enfin que l’on brûle des insectes ou toute autre créature. Il nous a appris, paix et salut sur lui, que l’on peut être châtié dans l’au-delà ou pardonné, pour un comportement cruel, ou à l’inverse compatissant que l’on a eut envers un animal.
Voici donc quelques exemples de la douceur et de la clémence du Prophète et de ceux qui l’ont suivi. A nous, de nous en imprégner le plus possible d’en faire notre éthique, avec l’aide d’Allah et la réussite provient de Lui.
Et Allah seul sait !