Après les prophètes, ce sont les savants qui ont la charge de la législation Divine. Le Prophète (paix et salut sur lui) a mentionné ce lien fort qui unit les prophètes et les savants en qualifiant ces derniers d’héritiers des prophètes : Les savants sont les héritiers des prophètes. Ceux-ci n’ont en effet laissé en héritage ni dinar ni dirham mais ils ont laissé le savoir [prophétique] [Abou Dawoud, Al Tirmidhi : hassan]. Il n’est donc pas étonnant que le diable tente de tromper les gens au sujet des savants. Ses ruses consisteront, entre autres, à nous pousser à ne pas les estimer à leur juste valeur et à nous détourner d’eux dans l’apprentissage du savoir.
Le statut des savants. Satan tentera volontairement de remettre en cause le rang des savants, les faisant apparaître comme des êtres tout à fait ordinaires ne méritant aucun respect particulier. Or, Dieu a élevé leur rang en les faisant témoigner sur ce qu’il y a de plus grand, à savoir Son Unicité : Allah atteste, et aussi les anges et les doués de science qu’il n’y a point de divinité à part Lui, Le Mainteneur de la justice. Point de divinité à part Lui [3;18]. Al Qourtoubi dit : Ce verset est la preuve du mérite et de la grandeur des savants.
Les savants ont un droit. Dès lors qu’ils pratiquent et propagent le savoir dont ils sont dépositaires, nous devons les honorer et les respecter. Le Prophète (paix et salut sur lui) a évoqué cela en disant : N’est pas des nôtres celui qui ne respecte pas nos aînés, n’est pas miséricordieux envers nos jeunes et ne reconnaît pas le droit de nos savants [Al Tabarani : hassan]. Cependant, contrairement aux prophètes, les savants ne sont pas infaillibles. Ils restent des humains et, par conséquent, peuvent se tromper et commettre des erreurs. Dans ce cas, c’est aux savants de se reprendre les uns les autres. L’imam Malik disait : La parole de tout un chacun est susceptible d’être acceptée ou rejetée sauf celle du Prophète r. De plus, les savants ne sont pas tous du même niveau. Certains font partie de l’élite tels les imams du hadith ou des grandes écoles. D’autres ont éclairé leur entourage et ont œuvré sincèrement pour leur religion. D’autres encore, fussent-ils savants, ont été injustes envers eux-mêmes en ne pratiquant pas leur savoir, en le dissimulant ou en cherchant la satisfaction d’autre qu’Allah.
La science des savants. Les textes islamiques sont clairs sur ce point. Le savoir religieux s’apprend auprès des savants, des institutions ou des personnes compétentes ayant appris auprès d’eux. En effet, Dieu dit : ‘Demandez aux gens du savoir si vous ne savez pas’ [21;7]. Satan souhaite nous faire dévier de cette voie légale d’acquisition du savoir en nous incitant à apprendre auprès de personnes non qualifiées, voire même autodidactes. Pour éviter de tomber dans ce piège, le musulman doit se renseigner sur le cursus et les diplômes de la personne auprès de laquelle il souhaite apprendre le savoir religieux. Cette démarche est tout à fait légitime et justifiée car comme l’a dit Ibn Sirine : cette science est une religion, vérifiez (bien) auprès de qui vous la prenez. Que le musulman prenne garde à ce piège du diable, car les personnes compétentes se font de plus en plus rares. Ibn Mas’oud disait en son temps : Vous êtes à une époque où les savants sont nombreux et les prédicateurs peu nombreux, mais après, viendra une époque où les prédicateurs seront très nombreux et les savants peu nombreux [Al Tabarani : Sahih]. Le Prophète (paix et salut sur lui) a également mentionné l’importance de se référer aux savants pour être sur la bonne voie : s’accrocher à l’ensemble des savants est un moyen de guidance et le fait de se détourner d’eux est une cause d’égarement.
D’après Abdoullah ibn Amr, le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : Dieu ne retirera pas la science en dépouillant les serviteurs mais Il la retirera en reprenant les âmes des savants. Il ne restera alors parmi les hommes que des chefs ignorants. Questionnés, ils donneront des fatawas sans science, ils s’égareront et égareront autrui [Al Boukhari & Mouslim].