La pratique et la propagation du Bien, le bel agir, la bienfaisance, l’action caritative, l’œuvre au service d’autrui constituent un des principes fondamentaux de notre religion. Les premières générations de musulmans avaient parfaitement compris cette dimension de la religion, et l’ont mise en pratique de la meilleure manière. Ils se sont battus corps et âmes, contre leurs égos, en premier lieu, puis avec leurs proches, et leur société, pour propager le bien, les bonnes mœurs, la vertu ; et éradiquer, tant que faire se peut, le mal, l’injustice, le mensonge, et toutes les tares liées à la nature humaine. Ce n’est que par cela que l’Islam a réussi à s’enraciner dans le cœur des populations à travers les plaines et les vallées et bien au-delà des frontières du Hijaz. Puis avec les siècles, les musulmans délaissèrent peu à peu ces principes en même temps qu’ils s’éloignèrent de l’esprit et de la lettre de leur religion.
Allah Le Très Haut ordonne en effet à Ses serviteurs de faire le Bien autour d’eux : Ô vous qui croyez ! Inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur, et faites le bien, ainsi réussirez-vous ! [22;77]. Il les encourage à rivaliser dans le Bien : Rivalisez donc dans les bonnes œuvres [2;148]. Il leur réclame, qui plus est, de promouvoir le Bien là où ils sont : Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable car ce seront eux qui réussiront [3;104]. Le Coran nous invite encore à nous hâter de faire le bien : Et hâtez vous au pardon de votre Seigneur, et à un Jardin large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux, qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, dominent leur colère et pardonnent à autrui, car Allah aime les bienfaisants [3,133-134]. La pratique du Bien doit même être objet de concurrence entre les croyants, ce qui créera une véritable dynamique : Concurrencez-vous dans les bonnes œuvres [5;48]. Cette concurrence ne doit aucunement se faire dans un esprit de rivalité, mais au contraire dans une logique d’entraide : Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété [5;2]. À l’inverse, dès les premières révélations, le Coran a tenu à dénoncer ceux qui, non contents de ne pas pratiquer les principes humains de charité, de solidarité auxquels appelle l’Islam, s’appliquaient par ailleurs à les condamner : Vois-tu celui qui traite la rétribution de mensonge ? C’est bien lui qui repousse l’orphelin, et qui n’exhorte point à nourrir le pauvre [107;1-3], Et n’obéis à aucun grand jureur, méprisable, grand diffamateur, grand colporteur de médisance, grand empêcheur du bien, transgresseur, grand pêcheur [68;10-12].
Ceci étant dit, l’Islam nous a appris à ne négliger aucune occasion de faire le bien, et à ne mépriser aucune bonne action. L’une des premières sourates révélée nous informe ainsi que quiconque fait, ne serait-ce que, le poids d’un atome de bien, le verra [99;7]. La Sounnah nous confirme cela, comme dans cette parole du Prophète (paix et salut sur lui) : Protégez-vous du feu, ne serait-ce qu’en donnant la moitié d’une datte (en aumône). Et si vous n’en trouvez pas, alors faîtes-le au moins par une bonne parole [Al Boukhari]. Moins encore qu’une bonne parole, le Prophète (paix et salut sur lui) nous dit : Ne méprise aucune bonne action si petite soit-elle, comme le fait de rencontrer ton frère avec un visage souriant [Mouslim]. Moins encore qu’un sourire, le Prophète (paix et salut sur lui) nous apprend que la seule intention de faire le bien, pourvu qu’elle soit sincère, sera récompensée, comme dans sa parole : il y a quatre types de personnes dans la vie d’ici-bas : un serviteur à qui Allah a donné de l’argent et de la science. Il craint ainsi Dieu dans la façon de dépenser son argent. Il en donne à ses proches et il sait que Dieu a une part dans cette fortune. Cet homme occupe la position la plus enviable. Vient après lui, un serviteur à qui Allah a donné de la science mais pas beaucoup d’argent. Celui-ci dit alors sincèrement : Ah, si seulement, j’avais de l’argent j’aurais certes agis comme untel. Ainsi avec son intention, il a la même récompense que le premier… [Al Tirmidhi, Sahih].
Nous conclurons cette introduction en disant que l’Islam nous a appris mille et une manières d’agir en Bien, et nous y a motivé en nous informant des récompenses liées à chaque action faite pour le bien d’autrui. Aussi, tâcherons-nous cette année, à condition que Dieu nous accorde de vivre et nous assiste, de présenter quelques-unes des bonnes actions mises en valeur par notre religion, en mentionnant les textes qui s’y rapportent et des exemples historiques de leur mise en pratique par les musulmans.