Fatima (Que Dieu lui accorde entière satisfaction) était la dernière des quatre filles du Prophète (paix et salut sur lui) et de sa femme Khadija, les trois autres étant Zaynab, Rouqaya et Oum Kalthoum. Elle eut également deux frères, Al Qassim et Abdallah, tous deux morts en bas âge. Elle est née l’année de la reconstruction de la Kaaba, soit environ cinq ans avant le début de la révélation.
Ses sœurs aînées se marièrent alors qu’elle était encore toute jeune, et quittèrent la maison du Prophète (paix et salut sur lui) pour vivre avec leurs époux. Fatima en éprouva une certaine solitude, mais cela lui permit de se rapprocher davantage de son père et de développer avec lui une relation particulière, basée sur un amour profond et une réelle complicité. Ali Ibn Abi Talib et Zayd Ibn Haritha faisaient également partie de l’entourage de la jeune fille au sein de cette maison bénie dans laquelle elle reçut la meilleure éducation et de laquelle elle tira des qualités sublimes qui feront d’elle au Jour du Jugement Dernier la maîtresse des croyantes, et l’une des meilleures femmes au Paradis avec Khadija (sa mère), Marie (mère de Jésus) et Assia (la femme de pharaon) [Al Tirmidhi – sahih].
Fatima est celle qui ressemblait le plus au Prophète (paix et salut sur lui), tant au niveau physique que moral. Ainsi, si le Prophète (paix et salut sur lui) est le meilleur modèle à suivre pour quiconque veut parfaire ses qualités, Fatima est très certainement la version féminine la plus aboutie du modèle prophétique. ‘Aïcha nous rapporte qu’elle n’a ‘jamais vu personne qui ressemblait plus au Messager d’Allah (paix et salut sur lui) dans ses propos, sa façon de parler et de s’asseoir que Fatima. Lorsqu’elle entrait auprès de lui, il se levait pour l’embrasser et l’accueillir, puis la prenait par la main et la faisait asseoir dans son assise. Et vice versa’ [Ibn Hibban – hassan]. Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit également : ‘Fatima est une partie de moi-même, ce qui la réjouit me réjouis également, et ce qui la met en colère me met aussi en colère.’ [Ahmad, Al Tirmidhi – sahih]
Fatima n’était âgée que de cinq ans lorsque son père reçu les premières révélations. Elle dut alors supporter avec lui les difficultés et les humiliations auxquelles il était exposé avec autant de patience que lui. Un jour, alors qu’elle accompagnait le Prophète (paix et salut sur lui) qui priait devant la Kaaba, un stupide parmi les qorayshites déversa sur lui les viscères d’un animal. L’Envoyé de Dieu (paix et salut sur lui) poursuivit néanmoins sa prière tandis que Fatima se précipita pour le débarrasser de ces immondices et le nettoyer, malgré les moqueries des qorayshites. Elle se tint ensuite devant eux les défiant et leur lançant des reproches alors qu’ils restaient stupéfaits devant le courage de cette petite fille d’à peine dix ans [Al Boukhari].
Alors qu’elle avait quinze ans, Fatima perdit sa mère, Khadija, qui mourut des suites d’une maladie contractée pendant la période de boycott dont furent victimes le Prophète (paix et salut sur lui), sa famille et ses alliés. Fatima fut profondément attristée par cette perte, mais bien loin de se laisser abattre, elle redoubla de bienveillance envers son père, qui, la même année, perdit son oncle Abou Talib, l’un de ses principaux soutiens. Sans protection à la Mecque, la situation devenait de plus en plus éprouvante pour le Prophète (paix et salut sur lui), qui trouvait chez Fatima toute la tendresse et le réconfort dont il avait besoin, à tel point qu’on surnomma cette dernière ‘Oum abiha’ qui signifie ‘la mère de son père’.
Quelques temps après leur émigration à Médine, Fatima épousa ‘Ali avec qui elle vécut dans le voisinage du Prophète (paix et salut sur lui) une vie simple et dépourvue de tout superflu. Ils eurent ensemble deux garçons, Al Hassan et Al Houssein, et deux filles, Zaynab et Oum Kalthoum qui apportèrent une joie immense au Prophète (paix et salut sur lui).
À la dixième année de l’hégire, alors que le Prophète (paix et salut sur lui) était gravement malade il reçut sa fille Fatima à qui il fit une confidence à l’oreille qui la fit d’abord pleurer. Puis, il lui chuchota autre chose qui lui rendit le sourire. Aïcha adjura Fatima de lui dévoiler ce que lui avait confié le Prophète (paix et salut sur lui) ; mais Fatima refusa, car ce n’est pas l’éthique du croyant que de révéler les secrets qu’on lui confie. Fatima expliquera finalement après le décès de son père, que celui-ci lui avait annoncé la première fois sa mort imminente, et la deuxième fois, qu’elle serait la première personne de sa famille à le rejoindre, d’où ces réactions.
Après la mort de son père, Fatima vint réclamer des terres dont elle pensait pouvoir hériter de son père à Abou Bakr qui venait d’être élu Calife. Ce dernier lui apprit alors que cela n’était pas possible puisqu’il avait entendu – comme bon nombre de compagnons parmi lesquels Ali – le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) dire que tout ce que laisse un prophète comme bien matériel est une aumône, ce dont Fatima n’avait pas eu connaissance. Elle demanda donc au plus fidèle compagnon de son père, qu’était Abou Bakr, de leur laisser, à son mari Ali et à elle-même, la gestion de ces terres, chose que le Calife ne put non plus accepter, car celles-ci devaient être gérées par l’état selon la Sounnah du Prophète. Il apparaît de certains récits, que la fille du Prophète (paix et salut sur lui) ressentit une certaine vexation face à ces refus du Calife ; chose qui peut se comprendre ; cependant les historiens chevronnés comme Ibn Kathir ont démontré textes et récits authentifiés à l’appui que cette déception ne fut que passagère et que Fatima n’en tint pas rigueur à Abou Bakr dont elle accepta les décisions. Le récit qui mentionne que Fatima n’aurait plus jamais adressé la parole à Abou Bakr est faux. Nous ne mentionnons ce différend d’interprétation qui survint entre ces deux personnes bénies, que Dieu a choisi pour être les soutiens indéfectibles de son Prophète sa vie durant, qu’afin d’informer nos lecteurs et les mettre à l’abri de ce que les gens qui ont une maladie au cœur ont pu propager depuis plusieurs siècles comme récits aberrants dans le seul but de diviser les musulmans, de briser leur unité, de les affaiblir et contenir la diffusion du Message Divin !
Quelques mois après le décès de son père, Fatima (Que Dieu lui accorde entière satisfaction) – conformément à la prophétie du Messager – fut à son tour rappelée à son Seigneur, souriante et heureuse, alors qu’elle n’avait pas trente ans !
Il est difficile de prendre toute la mesure du statut de cette femme exceptionnelle qui a été nommée à juste titre Fatima Al Zahra (la resplendissante), du fait de la lumière spirituelle qui émanait d’elle. Elle est le symbole de la perfection féminine. Héritière d’une lignée de prophètes (Ibrahim, Ismaïl et Mohammad), elle est la fille du meilleur d’entre eux. Elle est également celle par qui Allah a assuré la descendance du Messager de Dieu (paix et salut sur lui). Une telle particularité la place d’emblée à un rang privilégié auquel personne ne pourrait prétendre. Ceci est confirmé par le Prophète (paix et salut sur lui) à qui un ange a annoncé ‘qu’Al Hassan et Al Houssein sont les maîtres de la jeunesse du Paradis et que Fatima est la maîtresse des femmes du Paradis.’ [Ahmad ; sahih].
Que la paix et le salut soient sur le Prophète, sur les gens de sa maison [ahl al bayt] et sur ses compagnons !