Il est souhaitable que le lecteur récite en embellissant sa lecture (Al Tartil). Comme le disait Ali, le tartil c’est « l’embellissement des lettres et la connaissance des arrêts », c’est-à-dire la connaissance des arrêts qui n’altèrent pas le sens des versets. Oum Salama disait de la récitation du Prophète (paix et salut sur lui) qu’elle était claire, limpide et que chaque lettre y était distinctement prononcée. Il est également préférable de réciter peu, mais de façon parfaite, car la perfection (Al Tartil) induit la méditation et le recueillement. Ibn Abbas disait à ce sujet : ‘Lorsque je récite une sourate, je m’applique. Cela m’est préférable à la lecture complète du Coran (sans m’appliquer)’.
Durant cette lecture appliquée, il arrivait que le Prophète (paix et salut sur lui) répète plusieurs fois d’affilée un passage du Coran comme dans l’une de ses prières nocturnes durant laquelle il répéta jusqu’à l’aube le verset : ‘Et si tu les châties, ce sont tes serviteurs, et si Tu leur pardonnes, c’est Toi le Puissant, le Sage’ [5;118]. On a rapporté le même type de récit concernant les Compagnons et les Suivants. Cette pratique, montre une haute relation spirituelle avec le Seigneur et témoigne également d’une bonne méditation du Coran.
Dans le même esprit, il est normal qu’à la récitation de passages évoquant la Miséricorde, la Grâce, ou le Châtiment, lecteur et auditeur réagissent en demandant de bénéficier des faveurs ou de la protection. Cette Sounnah a été pratiquée par le Prophète (paix et salut sur lui). Bien sûr, il est à noter que ceci doit être fait de façon silencieuse et discrète durant la prière.
La lecture et l’écoute appliquées du Coran peuvent également provoquer une forte émotion. Certes, les larmes versées lors de la lecture du Coran sont une des caractéristiques des gens du savoir et de piété comme le confirme Allah le Très Haut : ’Ils tombent sur leur menton, pleurant, et cela augmente leur humilité.’ [17;109]. Les larmes versées sont un témoignage de ce que renferme le cœur, que les larmes soient dues à la crainte ou à l’espoir, à la prise de conscience de nos propres erreurs ou des bienfaits innombrables de Dieu. Il est ainsi rapporté dans les sounan d’Abdallah Ibn Chikhir qu’il entendait le Prophète (paix et salut sur lui) sangloter durant sa récitation. On rapporte également qu’il arrivait à Abou Bakr et à Omar de pleurer en dirigeant la prière. Ceci dit, il conviendra d’éviter l’ostentation et l’exagération en la matière.