On rapporte, dans les deux Sahih, d’après le hadith transmis par Abou Hourayra que le Prophète, que Dieu lui accorde la grâce et la paix, a dit : Dieu, Exalté et magnifié soit-Il, a dit : « Je suis selon l’opinion que Mon serviteur se fait de moi ». Dans une autre version : « Qu’il pense de moi ce qu’il veut ».
Moujahid disait à ce sujet : On ramènera au jour de la résurrection, le serviteur [musulman désobéissant] en enfer. Il dira : Ce n’était pas ce que je croyais. Dieu lui demandera : Quelle était ta croyance ? Le serviteur répondra : Que tu me pardonnerais. Dieu ordonnera aux anges : Laissez-le !
Sache que le remède de l’espérance est nécessaire pour deux catégories d’hommes : un homme qui est tellement dominé par le désespoir qu’il abandonne l’adoration, et un homme qui est tellement empli de crainte qu’il cause du tort à sa propre personne et à sa famille.
Quant au pécheur qui se leurre et qui souhaite le pardon Divin tout en se détournant de l’adoration, il convient de n’appliquer à son égard que les remèdes de la crainte. Car les remèdes de l’espérance se transformeraient à son endroit en poisons, au même titre que le miel, qui peut-être un remède pour celui qui a attrapé froid devient nuisible pour celui qui est dominé par la fièvre [selon les connaissances de l'époque].
Voilà pourquoi celui qui exhorte les hommes doit être attentif et bienveillant en scrutant les origines des maux qui les touchent et en soignant le mal avec le remède approprié. Ainsi, à notre époque [celle de l’auteur], on ne doit pas utiliser avec les créatures les motifs de l’espérance mais plutôt exagérer l’intimidation. Car le prédicateur ne doit évoquer la vertu des motifs de l’espérance que s’il cherche à attirer les cœurs vers lui pour soigner les malades.