Dans nos articles précédents, nous avons évoqué la croyance au destin en Islam qui constitue, après la croyance en Allah, aux anges, aux messagers, aux livres révélés et au Jour dernier, le sixième et dernier fondement de la foi musulmane. Se faisant, nous avons vu l’essentiel du crédo auquel est tenu de croire tout musulman et qui lui est impossible d’ignorer. Dès lors, il est important de nous demander comment protéger cette foi si précieuse de ce qui pourrait lui nuire voire pire l’annuler (Que Dieu nous en préserve !).
Les branches de la foi.
L’unicité ou tawhid, à laquelle appelèrent tous les prophètes et qui consiste à vouer un culte exclusif à Allah sans rien lui associer, constitue l’assise de notre foi et l’origine de tout bien. En outre, celle-ci comporte de nombreuses ramifications. Le Prophète, paix et salut sur lui, dit en effet : La foi compte soixante-dix et quelques branches, la branche la plus haute étant la parole ‘lâ ilaha illa Allah’ (il n’y a de Dieu qu’Allah) et la plus basse le fait d’écarter quelque chose de nuisible se trouvant sur le chemin. La pudeur (haya) est (aussi) une branche de la foi [Al Boukhari].
On trouve aussi au sein du Livre l’énumération de quelques-unes de ces occurrences : La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quel qu’amour qu’on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l’aide et pour délier les jougs (affranchir les esclaves), d’accomplir la Salat et d’acquitter la Zakat. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu’ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage [2;177]. Toutefois, même si certains savants tel que l’imam Al Bayhaqi ont tenté de les dénombrer, il n’y a pas de texte qui les énumère de manière exhaustive. Par ailleurs l’imam Ibn Hibban a divisé ces branches en trois groupes : les œuvres du cœur, les œuvres de la langue et les œuvres du corps.
Les œuvres du cœur.
Celles-ci concernent les convictions et les intentions qui se situent au sein du cœur telles que la foi, l’amour d’Allah et de Son messager, paix et salut sur lui,, le fait d’aimer ou de détester pour Dieu, la sincérité et le fait de délaisser l’hypocrisie et l’ostentation, la crainte pieuse, l’espoir de la récompense, la repentance, la gratitude, la confiance en Allah, la patience, la clémence, l’humilité, le délaissement de l’orgueil, de la jalousie et de la haine, etc.
Les œuvres de la langue.
D’après Ibn Hajar dans fath al bari, celles-ci sont au nombre de sept : la proclamation de l’unicité, la lecture du Coran, l’apprentissage de la science (ta’alloum) et la transmission de celle-ci (ta’lim), l’invocation (do’a) et le rappel de Dieu (dhikr), et le fait de préserver sa langue des futilités.
Les œuvres du corps.
Parmi elles, les ablutions, la prière obligatoire ou surérogatoire, la zakat, le hajj, la ‘omra, le tawaf, le jeûne, nourrir les pauvres, honorer son voisin ou son invité, la retraite spirituelle, la bonté envers les parents, l’éducation des enfants, la préservation des liens de parenté, réconcilier les gens, ordonner le bien, interdire le mal, etc. Ainsi, nous voyons que la foi est une conviction profonde se situant au sein du cœur, dont on témoigne avec la langue et qui se confirme avec les actes. Néanmoins, la foi ne peut être restreinte à des définitions, aussi pertinentes soient-elles. Et bien que cela soit nécessaire afin de faciliter la compréhension de notre religion, on ne peut goûter à la douceur de la foi qu’en concrétisant ce savoir par des œuvres sincères.
Et Allah est plus Savant !