19:09 - Samedi 21 décembre, 2024

- 19. Jumādā al-Ākhira 1446

La prière du Prophète


Allah a dit : certes, la prière est une lourde obligation, sauf pour les humbles, qui ont la certitude de rencontrer leur Seigneur et de revenir à Lui [2 ; 45-46]. Ainsi la prière est une obligation certes, mais elle doit revêtir des qualités de cœur telles que l’humilité, la sincérité et le recueillement comme nous l’avons déjà évoqué auparavant. Pour y parvenir, le croyant humble doit donc s’efforcer à appliquer l’exemple du Prophète (paix et salut sur lui) en répondant à son injonction : Priez comme vous m’avez vu prier [Al Boukhari].

L’intention est une condition de validité des actes d’adoration. Les savants musulmans sont unanimes quant à son caractère obligatoire et son importance est soulignée par le hadith de ‘Omar : Les actes ne valent que par les intentions [Al Boukhari & Mouslim]. Il n’est pas nécessaire de prononcer celle-ci avant d’entamer la prière selon l’avis le plus juste.

Le Prophète (paix et salut sur lui) entrait en prière en prononçant le takbir d’ouverture – Allahou Akbar – tout en levant les mains, les doigts bien allongés, les paumes en face de la Qibla à mi-hauteur entre les épaules et les oreilles. Ensuite, il (paix et salut sur lui) posait la main droite sur la main gauche au niveau de la poitrine. Ce premier takbir est indispensable à l’entrée dans toute prière. En effet, Abou Hourayra rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : Si tu accomplis la prière, fais parfaitement tes ablutions, dirige-toi vers la qibla et fais le tabkir… [Al Boukhari]. Après le takbir d’ouverture, il est souhaitable de réciter des invocations parmi celles que récitait habituellement l’Envoyé de Dieu (paix et salut sur lui) à ce moment, par exemple : Gloire et pureté à Toi, ô Allah, et à Toi la louange. Que Ton Nom soit béni et Ta Majesté soit élevée… [Abou Dawoud : Sahih]. Le Prophète (paix et salut sur lui) disait ensuite : Je prends refuge en Toi contre satan le lapidé, puis récitait la sourate de l’ouverture, la Fatiha, soit à haute voix, soit à voix basse selon la prière. Il (paix et salut sur lui) s’appliquait sur chaque verset, marquait un bref arrêt entre chacun d’eux afin de les méditer et allongeait la dernière voyelle. La récitation de la Fatiha est obligatoire dans chaque raka’a. Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : Point de prière pour celui qui n’a pas récité la Mère du Coran (la Fatiha) [Al Boukhari & Mouslim]. Abou Hourayra rapporte que lorsque le Prophète (paix et salut sur lui) terminait la récitation de la Fatiha, il levait la voix et disait : Amîn (Al Hakim, Al Daraqutny : hassan). Dans les deux premières unités de chaque prière, le Prophète (paix et salut sur lui) récitait en plus une autre sourate du Coran.

Quand le Prophète (paix et salut sur lui) terminait sa récitation, il levait les mains, comme lors de l’entrée en prière, prononçait le takbir et s’inclinait, le dos bien droit, la tête dans son prolongement et mettait la paume de ses mains sur ses genoux et arquait ses coudes en les éloignant de ses flancs et disait l’invocation suivante : Gloire à mon Seigneur le Sublime. Son inclinaison durait généralement le temps de dix glorifications. En outre, sa durée pouvait être identique à celle de la station debout mais, il (paix et salut sur lui)réservait cela à ses prières surérogatoires. En se relevant, il (paix et salut sur lui) élevait encore ses mains à hauteur des épaules, maintenait le dos bien droit et disait : Qu’Allah entende ceux qui Le louent et une fois redressé il disait Tu es notre Seigneur et à Toi la louange ! Il (paix et salut sur lui)restait un moment immobile puis prononçait le takbir et se prosternait. Abou Houmayd nous décrit le redressement du Prophète (paix et salut sur lui) en disant : quand il se relevait, il se redressait complètement jusqu’à ce que toutes les vertèbres se replacent [Al Boukhari & Mouslim].

Le Prophète (paix et salut sur lui) se prosternait ensuite en prononçant le takbir mais sans relever les mains. Il est rapporté que le Prophète (paix et salut sur lui) posait soit ses genoux en premier sur le sol, soit ses mains. Les deux manières sont justes, argumentées par des hadiths. Ibn ‘Abbas rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit :On m’a ordonné de me prosterner sur sept membres : la face – il fit un geste pour désigner le front et le nez -, les mains, les genoux et la pointe des pieds [Al Boukhari & Mouslim]. Durant sa prosternation, le Prophète écartait ses bras de ses côtes si bien qu’on voyait la blancheur de ses aisselles, posait ses mains au niveau de ses épaules et de ses oreilles et disait Gloire à mon Seigneur le Très Haut. Al Boukhari et Mouslim rapportent d’autres formules : Ô mon Dieu ! Je te glorifie, Seigneur par Ta Louange, Pardonne-moi ! Le Prophète (paix et salut sur lui) prolongeait la prosternation le temps de dix glorifications et formulait ses invocations à Dieu – il (paix et salut sur lui) le recommandait vivement en nous garantissant leur exaucement – selon Mouslim.

Le Prophète (paix et salut sur lui)relevait ensuite la tête et prononçait le takbir, puis s’asseyait, il (paix et salut sur lui)étendait son pied gauche et s’asseyait dessus, il (paix et salut sur lui)posait ses mains sur ses cuisses et disait : Mon Dieu pardonne-moi ! Il (paix et salut sur lui)prononçait ensuite le takbir et poursuivait ensuite par une deuxième prosternation identique à la première. Il (paix et salut sur lui) se relevait en prononçant le takbir, sans lever ses mains à hauteur des épaules, et commençait la deuxième unité de la même manière. À la fin de celle-ci, il (paix et salut sur lui) prononçait rapidement le tashahoud sans demeurer trop longtemps dans cette position. Lorsqu’il (paix et salut sur lui) récitait le tashahoud, ses mains étaient posées sur ses cuisses, il (paix et salut sur lui) faisait un signe avec l’index, légèrement oblique, sans le bouger, mais l’élevait lorsqu’il (paix et salut sur lui) faisait ses invocations tout en le fixant du regard et se relevait pour l’unité suivante en prononçant le takbir, une fois debout, et en levant une nouvelle fois les mains à hauteur des épaules. À aucun moment, il ne levait les mains à hauteur des épaules en étant assis, comme cela est confirmé par ‘Ali dans le hadith authentique. En ce qui concerne les dernières unités, il (paix et salut sur lui)récitait uniquement la Fatiha. À la fin de la dernière unité, il (paix et salut sur lui) prononçait une nouvelle fois le tashahoud, et le faisait suivre de la prière sur le Prophète (paix et salut sur lui) pour se conformer à l’ordre Divin et nous apprendre la prière. Il (paix et salut sur lui) faisait quelques invocations avant les salutations finales selon les hadiths d’Abou Hourayra et de Fadala, mais ne les faisait pas en dehors de la prière. Il (paix et salut sur lui) invoquait alors Dieu contre quatre épreuves : celles de la tombe, de la vie et la mort, des dettes et de l’antéchrist. Pour marquer la fin de la prière, il (paix et salut sur lui) procédait au salut d’abord par la droite et ensuite par la gauche en disant : Que le salut soit sur vous ainsi que la miséricorde d’Allah. Ali nous rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : La clé de la prière c’est la purification. Ce qui la rend sacrée c’est le takbir et ce qui vous en fait sortir c’est le taslim [Abou Dawoud, Ibn Majâh, Al Tirmidhi : hassan sahih]. Il enchaînait tous ces gestes avec humilité et recueillement, en se souvenant de Dieu et du Jour du Jugement, du Paradis et de l’Enfer, des bienfaits de son Seigneur. Voici donc résumée la manière de prier du Prophète (paix et salut sur lui), tâchons donc de le suivre dans le fond et dans la forme. Puisse Dieu faire que la prière soit pour nous un moment de détente et d’apaisement et un moyen de nous rapprocher de Lui !

 

Question pratique

Question : Est-ce une sounnah de lever ses mains en prononçant le takbir à la fin du premier tachahoud en étant assis, avant de se relever, comme on le fait au moment de rentrer dans la prière ?

Réponse : Ce qu’il ressort clairement de nombreux hadiths à l’authenticité avérée c’est que le Prophète (paix et salut sur lui) ne le faisait pas. Il est ainsi rapporté qu‘Ali Ibn Abi Taleb dit que le Prophète (paix et salut sur lui) levait ses mains à hauteur des épaules au moment du premier takbir de sacralisation, à la fin de sa récitation du Coran, avant de s’incliner, en se redressant de l’inclinaison. ‘Ali précise : à aucun moment le Prophète (paix et salut sur lui) ne levait ses mains ainsi en étant assis, il faisait à nouveau ce mouvement après s’être relevé du premier tachahoud (Ahmad, Abou Dawoud & Al Tirmidhi : auth.).Nafi’ rapporte ainsi qu’Abdallah Ibn ‘Omar – qui aimait pourtant suivre la Sounnah à la lettre – ne le faisait pas (cf. Al Boukhari).


Rubrique: La Sounnah du Prophète