Allah le Majestueux décrit ses bons serviteurs disant d’eux : ‘Ont certes réussi les croyants, ceux qui se font humbles dans leurs prières (…) qui sont scrupuleux dans leurs prières, ils seront les héritiers, les héritiers du haut-Paradis pour l’éternité’ (23;1 à 11), et aussi : ‘mis à part ceux qui prient, et sont assidus dans leurs prières’ (70;22-23). Il décrit ses mauvais serviteurs et les hypocrites, disant d’eux : ‘Malheur à ceux qui prient, négligents dans leurs prières !’ (107;4-5) et ‘lorsqu’ils se lèvent pour prier, ils ne le font qu’avec paresse et parce que les gens les regardent, à peine évoquent-t-ils Dieu’ (4;142). La prière est l’offrande que le serviteur croyant vient offrir cinq fois par jour à Son Seigneur, et c’est avec cela qu’Il espère gagner sa Miséricorde, se rapprocher de Lui, et échapper à sa colère. Or pour que cette offrande soit acceptée, il y a des conditions à respecter.
L’humilité est le cœur de la prière, Allah dit : ‘Soyez assidus aux prières et persévérez dans la prière médiane (celle de l’après-midi selon l’avis le plus fondé) et faîtes vous humbles devant Allah’ (2;238). La prière était pour notre Prophète, prières et salut sur lui, une retraite spirituelle, un moment où il se libérait des soucis mondains pour se souvenir d’Allah et de l’au-delà. Or pour beaucoup d’entre nous, la prière aujourd’hui est vécue comme un fardeau que peu acceptent de porter et dont beaucoup se débarrassent en la bâclant dès qu’ils en trouvent un moment. Allah parle de ce phénomène et de son origine : ‘Cherchez secours dans la patience et dans la prière. Certes la prière est une obligation lourde, sauf pour les humbles qui sont convaincus qu’ils rencontreront Allah et retourneront seuls à Lui’ (2;45-46). Le problème de ceux-là n’est-il pas qu’au fond d’eux ils ne sont pas sûrs et certains qu’ils devront retourner à Allah et comparaître seuls devant Lui ?! Peut-être qu’en méditant plus sur ce grand jour où notre sort sera scellé pour l’éternité, en méditant plus sur les bienfaits d’Allah, sur sa grandeur et sur ses signes arriverons-nous à acquérir cette humilité sans laquelle notre prière n’a que peu ou pas de valeur auprès de notre Maître, ‘et vraiment Allah n’accepte que de la part des pieux’.
Il y a un minimum de savoir que le musulman et la musulmane doivent absolument acquérir afin de célébrer correctement leur prière, conformément à la pratique de l’Envoyé d’Allah, prières et salut sur lui,. Ils doivent en connaître les conditions, les fondements, ce qui l’annule et comment la réparer en cas d’oubli. Ils doivent chercher à imiter la prière du Prophète, prières et salut sur lui, selon leur capacité, en se souvenant que des divergences existent au niveau de points secondaires, selon qu’un compagnon a pu voir ce qui a échappé à un autre. On ne peut, par exemple, pas blâmer ou accuser une personne qui place ses mains sous son nombril ou détend ses bras, même s’il est plus juste de mettre sa main droite sur la gauche au niveau de la poitrine. Il faut faire attention à ne pas tomber dans le piège qui consiste à être obnubilé par l’apparence extérieure de la prière au point de négliger l’essentiel qui est d’orienter son cœur vers Allah. Il dit à propos des offrandes animales : ‘Ni leur chaire ni leur sang n’atteignent Allah, mais c’est votre piété qu’Il reçoit de vous’ (22;37).
Les prières doivent être accomplies dans des intervalles de temps précis comme l’affirme le Coran : ‘la prière a été prescrite aux croyants à des heures déterminées’ (4;103) et le mieux est de l’accomplir dès la première heure. La prière du matin (Sobh) doit être accomplie avant le lever du soleil, celle du midi (dhor) avant le milieu de l’après-midi, celle de l’après-midi (‘asr) avant que le soleil ne se couche, celle du coucher du soleil (maghreb) pendant le crépuscule et celle de la nuit (‘icha) pendant la première moitié de la nuit ou avant l’aube. C’est au croyant d’aménager sa journée en fonction des heures de prière et non l’inverse ! Le Coran a relaté, dans la sourate Sâd (38) l’histoire du prophète d’Allah, Salomon, lorsqu’il s’est complu à monter ses chevaux et à les admirer jusqu’à ce que le soleil se couche et a, par inattention et non intentionnellement, laissé passer le temps de sa prière rituelle de l’après-midi. Il s’est repenti sincèrement en faisant sacrifier ses chevaux pour donner leur viande aux pauvres : Rien ne peut et ne doit s’interposer entre le croyant et son rendez-vous avec Celui qu’il adore ! Ainsi, Allah a-t-il légiféré d’accomplir la prière en toute circonstance : le voyageur pendant son trajet ou le soldat sur le champ de bataille doivent célébrer leurs prières -avec des allègements- (Voir 4;101&102), celui qui ne peut prier debout, prie assis, et s’il ne le peut, alors allongé. Les savants ont établi que le paraplégique doit accomplir la prière avec ses yeux ou avec son cœur, celui qui ne trouve aucun vêtement doit faire sa prière dans son temps en cachant sa nudité du mieux qu’il le peut, et celui qui ne trouve de quoi se purifier doit en dernier recours prier même sans ses ablutions. Nous parlons de ces cas extrêmes pour que chacun prenne bien conscience de l’importance qu’Allah a donné à ces prières, et qu’il n’y a aucun prétexte, parce qu’elle peut être accomplie [presque] n’importe où, en évitant tant que possible ce qui pourrait être perçu comme de la provocation. Nous pouvons compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où le Prophète, prières et salut sur lui, a manqué involontairement le temps d’une prière et le faire délibérément est un acte grave qui nécessite un grand repentir. A chacun de prendre ses dispositions pour se préserver du châtiment d’Allah : ‘Voilà les directives d’Allah, ne les transgressez pas ! Et ceux qui transgressent les limites d’Allah sont vraiment injustes !’ (2;229)
Le croyant doit embellir sa prière par des invocations et des louanges et la prolonger comme il le peut dès qu’il a l’occasion de prier seul, en évitant toute ostentation. Sayyed Sabiq rapporte d’après Ibn Al Qayyim que le Calife Umar récitait les louanges dites thana à haute voix, entre le premier takbir et le début de la récitation du Coran pour inciter les gens à le faire. Et l’on doit embellir sa voix en récitant le Coran, en s’appliquant dans la prononciation des Paroles d’Allah, sans exagérer, et profiter des inclinaisons pour louer Dieu et Le glorifier, et des prosternations pour L’invoquer et Lui demander de Sa grâce puisque c’est la position dans laquelle le serviteur est le plus proche de Lui ; et prier sur son Prophète, Muhammad , prières et salut sur lui ; et implorer protection contre les châtiments de la tombe, de l’Enfer, les épreuves de la vie et de la mort et la grande épreuve du faux-Messie, avant la clôture de la prière.
Enfin, celui qui a le souci de la prière se doit d’y habituer ses enfants et de leur transmettre son importance, d’y exhorter sans relâche sa famille et ses proches, comme Allah l’a ordonné à son Prophète , prières et salut sur lui : ‘Commande à ta famille la prière et persévère dans sa pratique’ (20;132) et comme Il a fait l’éloge d’Ismaël : ‘il commandait à sa famille de faire leurs prières et de donner l’aumône et il était agrée auprès de son Seigneur’ (19;55). Puisse Allah mettre en nos cœurs le souci de la prière et faire que nous nous y appliquions et y demeurerions constants jusqu’à la mort ! Et Allah sait mieux !