5:34 - Dimanche 22 décembre, 2024

- 20. Jumādā al-Ākhira 1446

Le début des persécutions


La Révélation concernant Ibn Oum Maktoum

Un jour, tandis que le Prophète (Paix et Salut sur lui)  entreprit de convaincre des notables de la Mecque, un pauvre aveugle du nom d’Ibn Oum Maktoum vînt humblement à lui en vue de chercher un peu de Science que Dieu avait accordée à Son Messager. Peut-être allait-il se purifier au moyen d’un savoir prophétique ou bien profiter d’un rappel bénéfique. Mais absorbé par la discussion et sentant que ses arguments commençaient à ébranler ses interlocuteurs, le Prophète manifesta de la contrariété à l’égard d’Ibn Oum Maktoum lui signifiant ainsi que le moment était mal choisi. Ce dernier repartit donc déçu et frustré sans avoir pu être éclairé. A la suite de cet évènement, des versets furent révélés, reprochant au Prophète (Paix et Salut sur lui)  son attitude : Il s’est renfrogné et il s’est détourné ; parce que l’aveugle est venu à lui ; Qui te dit : peut-être [cherche]-t-il à se purifier ?; ou à se rappeler en sorte que le rappel lui profite ? ; Quant à celui qui se complaît dans sa suffisance (pour sa richesse) ; tu vas avec empressement à sa rencontre ; Or, que t’importe qu’il ne se purifie pas ; Et quant à celui qui vient à toi avec empressement tout en ayant la crainte ; tu ne t’en soucies pas ; N’agis plus ainsi ! Vraiment ceci est un rappel [80,1-11]. Ainsi Allah rappela au Messager mais également aux croyants que l’origine, ethnique ou sociale, ne détermine en aucune manière le Jugement de Dieu à l’encontre de Ses serviteurs. Seule la piété permettra à l’être humain de se prémunir du Courroux de son Seigneur et d’entrer par Sa miséricorde au Paradis. Comme le dit le Messager d’Allah(Paix et Salut sur lui) : Celui que ses mauvaises actions retardent (dans son cheminement vers Dieu), son  lignage ne lui permettra pas d’arriver plus vite [Mouslim].

Ahad, Ahad…

Après avoir tenté d’enrayer le Message de l’Islam par divers moyens s’avérant jusqu’alors inefficaces, les Quraychites se montrèrent de plus en plus hostiles et de plus en plus violents.  Leur animosité allait surtout toucher les plus faibles, ceux ne trouvant rien ou personne pour les défendre. Il serait trop long ici d’énumérer l’ensemble des persécutions dont furent victimes les premiers musulmans. Nous nous contenterons donc d’un petit aperçu sur cette période difficile. Ibn Hicham rapporte que lorsqu’Oumayya Ibn Khalaf s’aperçut de la conversion de son esclave Bilal, il se mit à le martyriser. On attachait une corde à son cou et  les enfants le tiraient dans la rue. Il fut aussi soumis à des privations prolongées de nourriture et d’eau ; une autre fois on l’attacha sur le sol brûlant à l’heure du zénith et de lourdes pierres étaient posées sur lui. Mais loin de renier sa foi, il ne cessait de répéter «Unique, Unique !» (Ahad, Ahad) faisant référence à l’Unicité de Dieu. Il en fut ainsi jusqu’à ce qu’Abou Bakr le rachète moyennant une somme d’argent et l’affranchisse par la suite. Mais pour d’autres, l’issue ne fut pas aussi favorable. Ainsi, Soumaya la mère d’Ammar Ibn Yassar fut poignardée au cœur par Abou Jahl et devint ainsi la première martyre de l’Islam. Pour rassurer les croyants qui sous la torture renieraient leur foi, Allah révéla un verset à leur sujet : Quiconque a renié Allah après avoir cru… sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi [16,106]. Même le Messager le Dieu (Paix et Salut sur lui)  fut victime de brimades et fut violenté. Sa position éminente ne lui épargna pas les épreuves les plus pénibles. Al Boukhari a ainsi rapporté qu’un jour, tandis qu’il était prosterné auprès de la Kaaba, Abou Jahl  déversa sur lui le placenta d’une chamelle. Au quotidien, le Prophète était constamment harcelé, malmené, insulté, parfois par des membres de son clan ou de sa propre famille.

Les persécutions et le sens de l’épreuve

Il n’est pas à s’étonner des épreuves pouvant survenir dans la vie du croyant. Le mérite de quelque serviteur que ce soit n’y change rien. Les prophètes sont d’ailleurs les personnes qui ont été le plus éprouvées. L’épreuve bien qu’aillant un goût amer forge la foi du croyant et permet d’éprouver la sincérité de ce dernier. Et si l’Islam ne se résumait qu’à des paroles alors plus rien ne différencierait l’hypocrite du croyant. L’épreuve, petite ou grande provient de Dieu selon Sa Sagesse et Son Savoir. Et Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité [2,286]. Un jour, suite à l’oppression des polythéistes, Khabbab Ibn Al-Arat vînt au Prophète (Paix et Salut sur lui)  qui se reposait auprès de la Ka’aba. Que n’es-tu en train d’implorer Allah de nous épargner toutes ces souffrances, lui dit-il, sur un ton frôlant le reproche. Le Prophète (Paix et Salut sur lui)  s’assit alors le visage rouge de colère et lui rappela que parmi les communautés passées, certaines avaient subi des supplices bien plus terribles sans que cela ne les pousse à renier leur foi. Par Allahreprit-ilAllah fera bientôt triompher cette religion jusqu’à ce que le cavalier allant de Sanaa à Hadramout n’aura rien à redouter sinon Lui [Boukhari]…  Est-ce que les gens pensent qu’on les laissera dire : «Nous croyons !» sans les éprouver ? [29,2]. A côté de la difficulté est, certes, une facilité ! A côté de la difficulté est, certes, une facilité !  [94;5&6].

Et Allah sait mieux


Rubrique: La vie du Prophète (psl)