Les louanges sont à Allah. Nul autre que Lui ne mérite d’être adoré. Que les prières et le salut soient sur notre prophète Mohammad, le Messager et Serviteur d’Allah ; ainsi que sur sa famille, ses compagnons et ceux qui le suivent jusqu’au Jour de la Résurrection.
Ceci étant, Allah dit : Vos biens et vos enfants sont une source de tentation tandis qu’auprès de Dieu est une récompense immense. Craignez Dieu donc, autant que vous le pouvez, obéissez (à Ses commandements), tendez l’oreille (à Ses enseignements), et dépensez (de votre énergie, de votre temps et de votre argent), cela est meilleur pour vous… [64;15-16].
Le mois de Ramadan est sans contestation possible, « un mois béni », comme l’a dit notre Prophète (paix et salut sur lui) [Al Boukhari & Mouslim], un mois durant lequel tout croyant, aimant et craignant son Seigneur, désirant Sa grâce et Sa récompense, désire, bien entendu, prendre sa part de bonnes actions, étant donné que la valeur de celles-ci y est démultipliée.
Pour autant, le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui impose à la partie active de notre communauté de nombreuses contraintes et difficultés. Celles-ci empêchent beaucoup d’entre nous de répondre comme ils le souhaiteraient à l’invitation de leur Seigneur.
La durée du jeûne et les horaires de démarrage et de rupture, la chaleur, venant s’ajouter à de longues journées de travail, ou d’études et de temps passé dans les transports en commun ou sur les autoroutes bondées, ne laissent à beaucoup d’entre nous que peu d’énergie et énormément de fatigue. Comment faire alors ?
Idéalement, il serait bien sûr souhaitable de prendre des congés légaux durant cette période, quitte à « sacrifier » une partie de ses projets de vacances. Cependant, la limitation de ces congés et les contraintes du travail en équipe ne permettent pas toujours de poser les jours que nous voudrions. Négocier des aménagements horaires ou profiter de la pause du midi pour se reposer, se détendre, afin de prendre des forces pour les prières de la nuit ou pour lire le Coran, sont aussi des pistes à explorer.
Quoi qu’il en soit, les croyants nombreux vivant cette situation devraient essayer de travailler la qualité de leurs œuvres, à défaut de pouvoir jouer sur leur quantité. En effet, il est possible que le peu d’œuvres faites avec une grande sincérité et avec application pèse plus lourd que des œuvres en grand nombre ne respectant pas ces règles. L’idéal étant bien sûr de travailler à la fois les deux aspects.
Les croyants vivant ces contraintes devraient concentrer leurs efforts pour assumer au moins le minimum de leurs obligations, priant à l’heure, si possible en groupe, les cinq prières et veiller à s’abstenir de tout comportement grossier, violent ou mensonger. Autant dire, qu’en agissant ainsi le croyant accomplit un jeûne parfait ; quand bien même il est privé des actions surérogatoires, voire très recommandées que d’autres pratiquent. Par ailleurs, il faut considérer que par son travail, ou ses études, par lesquels il escompte le bien pour ses proches, sa communauté et la société en général, et en honorant ses engagements, il fait du bien, dès lors qu’il ne néglige pas pour cela aux obligations et ne viole pas les interdits.
Par ailleurs, le croyant vivant ces contraintes devrait veiller à profiter de chaque moment de libre pour essayer de « rattraper son retard » par rapport à ceux qui passent leurs journées et leurs nuits à prier et/ou à lire le Coran. L’évocation de Dieu, la lecture ou la simple écoute du Coran, en marchant, dans les transports, les bonnes paroles aux gens ; sont des moyens simples, non liés à un créneau ou un lieu particulier, par lesquels il peut se rapprocher d’Allah. Avec cela, le croyant devra veiller à marquer un effort particulier lors des dernières nuits impaires du mois sacré afin de ne pas être privé du mérite de veiller Laylat al Qadr.
Nous demandons à Allah qu’Il nous comble et ne nous prive pas, qu’Il nous honore et ne nous humilie pas, et qu’Il nous accorde de Sa grâce immense !