12:17 - Jeudi 21 novembre, 2024

- 19. Jumādā al-Ūlā 1446

Le recueillement dans la prière et dans la lecture du Coran


Allah – Majestueux et Exalté – dit au sujet de la prière : Et cherchez secours dans l’endurance et la prière : certes, la Prière est une lourde obligation, sauf pour les [croyants] humbles, qui ont la certitude de rencontrer leur Seigneur et de retourner à Lui seul [2;45-46], Bienheureux sont certes les croyants, ceux qui se font humbles dans leur prière… [23;2], Soyez assidus aux Prières et surtout la Prière médiane ; et tenez-vous debout devant Dieu, avec humilité [2;238]. Ces versets nous démontrent que l’humilité, la concentration, le recueillement, sont tous ensembles, dans la prière, un objectif primordial à atteindre, afin de prier comme Dieu nous le réclame. Cela nous est également demandé dans la lecture du Coran, comme Dieu le dit : Un Livre béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin qu’ils méditent sur ses versets et que les doués d’intelligence réfléchissent ! [38;29], Ne méditent-ils pas sur le Coran ? Ou leurs cœurs sont-ils verrouillés ? [47;24]. En un autre lieu, Dieu interpelle celui dont le cœur est devenu insensible à Sa Parole, et qui n’est plus réceptif à Ses versets, en insistant sur la puissance théorique de ce Coran : s’il y avait un récit capable de mettre les montagnes en branle, de faire trembler la terre ou même de faire parler les morts [ce serait celui-ci] [13;31], Si Nous avions fait descendre ce Coran sur une montagne, tu l’aurais vu s’humilier et se fendre par crainte de Dieu. Et ces paraboles Nous les citons aux gens afin qu’ils réfléchissent |59;21]. Les montagnes immenses et imposantes s’affaisseraient si elles comprenaient le sens du Coran, la terre tremblerait, et les morts parleraient ; et pourtant, nous qui sommes musulmans, croyants, souffrons souvent de cœurs qui ne s’affaissent pas, ne tremblent pas, ne répondent pas à cette parole sublime et forte… et parfois même, le mal est si profond, qu’on ne ressent même plus sa présence… Pourquoi donc, dans la prière comme dans l’écoute et la lecture du Coran, nos cœurs sont-ils absents, distraits, ailleurs ? Pourquoi donc, notre prière censée nous détourner de la turpitude et du blâmable [29;45] ; pourquoi l’étude du Coran qui a bouleversé positivement la vie des premiers musulmans, n’ont plus sur nous l’effet escompté ? Voici des questions que l’on doit naturellement se poser, encore plus, durant ce mois de Ramadan, mois durant lequel les croyants redoublent d’efforts physiques, afin qu’à cet effort physique chacun de nous joigne l’effort spirituel, qui nous permettra, biidhniLlah, d’atteindre nos objectifs et de maximiser le gain escompté. Le problème est grave, et profond. Nous tâcherons en quelques lignes de proposer des pistes à approfondir, afin de redonner à nos cœurs la vitalité et la sensibilité qui nous font défaut.

La première piste, nous la trouverons, incha Allah, dans la Parole d’Allah : Ils n’ont pas estimé Dieu comme Il devrait l’être alors qu’au Jour de la Résurrection, Il fera de la terre entière une poignée, et les cieux seront pliés dans Sa [main] droite. Gloire à Lui ! Il est au-dessus de ce qu’ils Lui associent [39;67]. Malheureusement, à force de tomber dans le piège des polémiques stériles et des débats « techniques » sur des sujets d’ordre secondaire, on en vient à oublier la Toute Puissance, la Majesté, l’Immensité de Dieu, qui est l’Origine, et le Maître absolu, d’un univers – et peut-être plus encore – dont on peine encore aujourd’hui, malgré les moyens technologiques modernes, à évaluer la grandeur ; dont on ne sait de combien de milliards d’étoiles, de planètes, de galaxies, et de créatures il est composé. Or c’est devant Lui, Celui qui administre et domine absolument tout cela – et sûrement plus encore – que nous nous tenons lorsque nous célébrons notre prière. C’est Sa Parole révélée dans un langage compréhensible que nous récitons en lisant le Coran. Comment ne pas trembler devant Celui qui est si grand ?! Comment ne pas pleurer en lisant Ses paroles ?!

Quel remède à cela, sinon étudier les ayats de Dieu, dans Son Livre, et dans l’Univers qui nous entoure ? Une fois par semaine, être capable de prendre le Coran, en mettant toute son énergie à l’œuvre pour en faire résonner les versets dans nos cœurs, et  dans nos esprits, quitte à le lire silencieusement, ou très lentement ? Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l’oreille attentivement et observez le silence, afin que vous obteniez la miséricorde [7;204], Et récite le Coran, lentement et clairement [73;4]. Quant à l’observation du monde et à l’étude des sciences pourquoi donc les avoir délaissées, alors que Dieu nous dit : En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d’intelligence [3;190], Il y a sur terre des preuves pour ceux qui croient avec certitude ; ainsi qu’en vous-mêmes. N’observez-vous donc pas ? [51;20-21], N’as-tu pas vu que, du ciel, Dieu fait descendre l’eau ? Puis nous en faisons sortir des fruits de couleurs différentes. Et dans les montagnes, il y a des sillons blancs et rouges, de couleurs différentes, et des roches excessivement noires.. Il y a pareillement des couleurs différentes, parmi les hommes, les animaux et les bestiaux. Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Dieu. Dieu est, certes, Puissant et Pardonneur [35;27-28]. Ici, les savants sont les scientifiques et les gens qui étudient les lois physiques et naturelles qui régissent le monde. Or ces gens qui observent de près la création et la perfection de ses détails, lorsqu’ils ont conscience de l’existence du Créateur, sont plus emplis que quiconque de révérence à Son égard.

La seconde piste nous la trouvons dans la Parole d’Allah : Tu ne te trouveras dans aucune situation, tu ne réciteras aucun passage du Coran, vous n’accomplirez aucun acte sans que Nous soyons témoin au moment où vous l’entreprendrez. Il n’échappe à ton Seigneur ni le poids d’un atome sur terre ou dans le ciel, ni un poids plus petit ou plus grand qui ne soit déjà inscrit dans un livre évident [10;61]. Le fait d’avoir conscience du regard de Dieu sur soi, et en particulier sur son cœur, puisque Dieu ne regarde ni vos formes ni vos apparences, mais observe vos cœurs [Mouslim], devrait nous pousser à nous faire humble devant Lui. Si nous tournons nos visages vers la Qibla durant la prière, nos cœurs quant à eux devraient être tournés vers Lui : Je me tourne tout entier vers Celui qui a créé les cieux et la terre et ne suis point parmi les associateurs [6;79]. Et le remède à cela est de suivre la directive du Prophète (paix et salut sur lui) lorsqu’il dit : l’excellence sera atteinte lorsque tu adoreras Dieu comme si tu Le voyais, car si tu ne peux Le voir, Lui te voit (à chaque instant) [Al Boukhari & Mouslim].

La troisième piste nous est donnée par Sa parole : Et cherchez secours dans l’endurance et la Prière: certes, la Prière est une lourde obligation, sauf pour les [croyants] humbles, qui ont la certitude de rencontrer leur Seigneur et de retourner à Lui seul [2;45-46]. Or, l’insouciance vis-à-vis des situations et de la réalité de l’au-delà, qui souvent se traduit par un attachement excessif aux aspects matériels et creux de la vie présente est un mal qui nous prive de la saveur de la prière et de l’étude du Coran. Ils le voient bien loin (le jour du jugement), tandis que Nous le voyons bien proche [70;6-7]. Ici, le remède consiste à lire et relire les textes nous décrivant les scènes de la fin du monde, du séjour dans la tombe, de la résurrection, du jugement, de l’enfer et du paradis. Quand notre vision deviendra suffisamment claire vis-à-vis de ces situations, et que nous les aurons présentes à l’esprit, peut-être pourrons-nous nous figurer durant notre prière, debout sur le pont suspendu qui surplombe l’enfer et conduisant au paradis.

Enfin, nous pourrions et devrions évoquer, le fait de délaisser les péchés qui polluent le cœur, le fait de s’écarter des futilités qui le durcissent, le fait de se remémorer nos péchés afin de cultiver le regret à leur endroit, et de penser aux bienfaits innombrables d’Allah sur nous afin d’enraciner notre reconnaissance envers Lui. La place nous fait défaut et nous vous invitons à approfondir le sujet.

Ô Allah, fais de la prière la prunelle de nos yeux et du Coran le baume de nos cœurs, comble nous par le recueillement, et redonne vie à nos cœurs !


Rubrique: Bien comprendre l'Islam, Le culte, Spiritualité