(…) Sache que la prière comporte des fondements, des obligations et des règles relevant de la sounnah, et que son esprit se trouve dans l’intention, la sincérité, le recueillement et la présence du cœur. En effet, la prière renferme des récitations, des dialogues intimes et des actes. Aussi, en cas d’absence du cœur, le but recherché par les invocations et les conversations intimes ne se réalise plus parce que l’articulation des mots devient du simple délire lorsqu’elle n’exprime pas ce qu’il y a dans la conscience. De même que le but recherché par les gestes n’est pas atteint non plus : si le but de la posture debout est le service Divin, si par l’inclinaison et par la prosternation on recherche l’humilité et la vénération et si le cœur n’est pas présent, le dessein visé à travers tout cela n’est pas atteint. En effet, lorsque l’acte dépasse le but recherché, il devient une forme sans valeur. Dieu exalté a dit : Ni leur chair, ni leur sang n’atteindront jamais Dieu ; mais c’est votre crainte révérencielle qui L’atteindra [22;37]. Le dessein visé, c’est ce que tu fais parvenir à Dieu exalté, c’est cette qualité qui s’empare du cœur au point de l’amener à se conformer aux commandements exigés. Donc la présence du cœur dans la prière est nécessaire. On note que, la Loi religieuse a toléré les moments d’inadvertance car ceux-ci n’annulent pas la prière, à condition que le cœur soit présent lors du premier takbir de sacralisation. Plus la présence du cœur sera longue et plus la prière sera vivifiée.
Extrait de La revivification de la spiritualité musulmane de Ibn Qoudâma al Maqdissi : Le recueillement dans la prière 2/2.