5:55 - Vendredi 22 novembre, 2024

- 20. Jumādā al-Ūlā 1446

Le sens des priorités


D’après Abou Houraïra, un bédouin vint trouver le Prophète (paix et salut sur lui) et lui dit : Indique-moi une œuvre qui, lorsque je l’aurai accomplie, me fera rentrer au Paradis. Adore Dieu, répondit le Prophète (paix et salut sur lui) ; ne Lui associe rien, observe les prières prescrites ; donne l’aumône, jeûne pendant le Ramadan. Par Celui qui détient mon âme ! Répliqua le bédouin, je ne ferai rien d’autre que cela. Puis, comme celui-ci s’éloignait, le Prophète (paix et salut sur lui), dit : qui veut avoir la joie de contempler un de ceux qui seront du nombre des habitants du Paradis, regarde cet homme [Al Boukhari & Mouslim].

 

C’est en fait une erreur que de se préoccuper, comme le font nombre de gens, des sounan et des actes surérogatoires en matière de prière, de jeûne et de pèlerinage, au détriment des obligations. Ainsi voit-on, parmi les fidèles, les gens qui veillent la nuit, à prier, puis dans la journée, se rendent à leur travail, qui est rémunéré, dans un tel état d’épuisement qu’il leur est impossible d’accomplir dûment leur devoir ! Or s’ils savaient que bien faire leur travail est un devoir : Dieu a prescrit l’excellence en toute chose [Al Tirmidhi] ; que la négligence est une trahison, une déloyauté qui rend illicite, immérité le salaire touché à la fin du mois, ils renonceraient à veiller la nuit pour la prière puisqu’il s’agit somme toute, d’un acte de dévotion purement surérogatoire que ni Dieu ni Son Prophète r n’ont imposé aux fidèles.

 

[…] Il en va autant du pèlerinage et de la ‘omra qu’on fait à titre volontaire. En effet, il est parmi les dévots, des gens qui accomplissent le rite du pèlerinage pour la cinquième, la dixième, la vingtième ou peut-être la quarantième fois. Ils accomplissent tous les ans le petit pèlerinage pendant le Ramadan dépensant de grosses sommes d’argent ; alors qu’il y a des gens qui meurent littéralement de faim. […] Or, s’ils comprenaient mieux leur religion, s’ils connaissaient un tant soit peu la science des priorités, ils se hâteraient, de prime abord, de porter secours à leurs frères avant de songer à la jouissance spirituelle que leur procure la ‘omra. A bien y réfléchir, ils s’apercevraient que la satisfaction d’accomplir leur devoir d’assistance aux musulmans serait bien plus gratifiante et plus profonde qu’une jouissance passagère qui peut être empreinte, sans qu’ils ne s’en rendent compte, d’une certaine ostentation, d’une certaine vanité !

 

Extrait de La science des priorités


Rubrique: Spiritualité