Allah le Très Haut dit : « Venez donc que je vous récite ce que votre Seigneur vous a rendu sacré :
1- N’adorez avec Allah rien ni personne,
2– Entretenez une excellente relation avec vos parents,
3- N’attentez en aucun cas à la vie de vos enfants par crainte de la pauvreté – Nous subvenons à vos besoins ainsi qu’aux leurs -,
4- N’approchez points les turpitudes apparentes ou dissimulées,
5- N’attentez pas à la vie qu’Allah a rendue sacrée faisant fi de toute justice,
Voilà donc ce à quoi Allah vous exhorte afin que vous raisonniez.
6- Et n’approchez l’héritage de l’orphelin que de la meilleure manière, jusqu’à ce qu’il atteigne la majorité,
7- Soyez honnêtes et justes dans la pesée – dans la mesure de vos capacités –
8- Soyez équitables dans vos propos, même lorsqu’il s’agit d’un proche,
9- Honorez votre engagement envers Allah,
Voilà donc ce à quoi Allah vous exhorte afin que vous vous souveniez.
10- Ceci est Mon droit chemin suivez-le et ne suivez pas les routes qui s’en écartent.
Voilà donc ce à quoi Allah vous exhorte afin que vous vous préserviez (soyez pieux) ».
Certains ont qualifié ce passage de la sourate al an’am des « dix commandements » du Coran. Ibn ‘Abbas commente quant à lui, d’après Al Hakim : « il s’agit de versets explicites qui composent la base fondamentale du Livre », « il s’agit des fondements de toute Loi révélée, de principes qui n’ont jamais été abrogés ».
Ces versets révélés à La Mecque invitent le Prophète (saws) à convoquer son peuple afin de mettre un terme à leurs tergiversions, leurs mensonges à l’endroit d’Allah et à leurs réflexions stériles. Nous invitons nos lecteurs à se reporter aux quinze versets qui précèdent le passage traduit plus haut (sourate 6, versets 136 à 150) pour se rendre compte de ces « règles » stupides inventées par les hommes et attribuées injustement au Seigneur, béni et Exalté soit-Il !
Aussi, le Prophète est-il chargé ici d’expliciter les valeurs et principes fondamentaux de l’Islam, en quelques minutes tout au plus, afin d’atteindre, tant qu’il le peut la conscience de ses interlocuteurs (« afin que vous raisonniez »), de graver ce discours dans leurs mémoires (« afin que vous vous souveniez »), et de permettre leur possible mise en pratique de ces prescriptions (« afin que vous vous préserviez »).
Ces principes fondamentaux quels sont-ils ? Premièrement le fait de reconnaître le droit exclusif d’Allah à être adoré et considéré comme seul et unique divinité. C’est là la justice même et cela relève du bon sens. Le monde tel qu’il est agencé et qu’il fonctionne, l’humain tel qu’il est composé au niveau biologique et psychologique, l’animal, le végétal, le balai des astres et celui des molécules, tout cela ne peut évidemment pas être le fruit du hasard – la science n’explique que le comment en faisant des hypothèses et n’expliquera jamais le pourquoi – ou d’un dieu-homme, d’un dieu-imparfait, d’un dieu multiple : « s’il y avait plusieurs divinités l’univers serait en dysharmonie ». Le fondement de l’éthique, du droit, de la foi, de la société, de la civilisation et de tout ce qui a trait à la foi monothéiste repose sur le principe de l’unité absolue et parfaite d’Allah, nulle divinité que Lui, sans père, ni mère, ni femme, ni enfant, ni semblable : « Dis : Il est Allah l’Unique, Allah le Transcendant, Il n’a pas été ni n’a enfanté, et Il n’a rien qui puisse Lui être comparé ». C’est là le premier et le plus grand principe, qui avait déjà été énoncé par Allah à Moïse au Sinaï, et reporté dans la Torah dans le livre de l’Exode : « Tu n’auras pas d’autres dieux face à Moi. (…) Tu ne te prosterneras pas devant d’autres dieux que moi, et tu ne les serviras point… ». Ce fondement est le cœur même du monothéisme islamique, on ne peut présenter l’éthique ou quelque sujet que ce soit sans évoquer cette question.
Ensuite Allah va aborder la place imminente des parents qui, par l’amour et l’attention qu’ils donnent à leurs enfants, qui du fait des dépenses de temps, d’argent, d’énergie qu’ils leur accordent, méritent en retour le meilleur comportement. Pas un bon comportement, mais bien le meilleur, le verset utilisant le superlatif.
Dans la version coranique des dix commandements, la piété filiale vient immédiatement après la reconnaissance de l’unicité d’Allah ; et on retrouve ce schéma dans de nombreux passages du Coran. La raison en est, que la reconnaissance envers Allah implique la reconnaissance envers les parents et vice versa. Les parents sont, dès lors qu’ils essaient de jouer convenablement leur rôle en suivant leur instinct parental – le canal principal au travers duquel l’enfant recevra la miséricorde, l’amour, la douceur, l’éducation, et les bienfaits provenant en réalité du Bon et Miséricordieux. C’est en tant que canal de la bonté d’Allah – et même s’ils ont fait des erreurs car qui n’en fait pas ? et même s’ils sont incroyants en Allah et hostiles à Sa religion – que nous leur devons dans tous les cas de la bonté : « Ton Seigneur a décrété : N’adorez que Lui ; et soyez bons envers vos parents. Si jamais ils venaient à atteindre un âge avancé alors que tu es vivant ; ne soupire pas d’agacement à cause d’eux, ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. Et par pitié ; écrase-toi donc devant eux ; et dis dans tes prières : Ô mon Seigneur, aie pitié d’eux qui se sont occupés de moi dans mon enfance ! ».
La reconnaissance ne peut être sélective. Être reconnaissant vis-à-vis de quiconque s’est montré bienfaisant envers nous est un devoir pour le croyant. La non-reconnaissance, l’ingratitude se traduit par le « koufr » qui est antinomique à la foi. Il s’agira donc d’être reconnaissants envers Allah puis envers nos parents.
A suivre incha Allah…