20:08 - Lundi 30 décembre, 2024

- 28. Jumādā al-Ākhira 1446

Les bonnes pratiques


 عن ابي هريرة رضي الله عنه أن النبي – صلى الله عليه وسلم – قال:

 من حسن إسلام المرء تركه ما لا يعنيه

[رواه الترمذي , حديث حسن]

وعنه أيضاً أنه قال: من كان يؤمن بالله واليوم الآخر ، فليقل خيرا أو ليصمت ، ومن كان يؤمن بالله واليوم الآخر ، فليكرم جاره ، ومن كان يؤمن بالله واليوم الآخر ، فليكرم ضيفه

[رواه البخاري ومسلم]

وعنه أخيراً أن رجلا قال للنبي صلى الله عليه وسلم : أوصني ، قال : لا تغضب ، فردّد ، قال : لا تغضب

[رواه البخاري ]

Abou Houraïra rapporte que l’Envoyé de Dieu (paix et salut sur lui) a dit : Parmi les meilleures pratiques en Islam, est le fait pour la personne de délaisser ce qui ne le concerne pas’ [Al Tirmidhi ; Hassan-Sahih]

Il nous rapporte également du Prophète (paix et salut sur lui) : Que celui qui croit en Dieu et au Jour dernier dise du bien ou qu’il se taise. Que celui qui croit en Dieu et au Jour dernier traite son voisin avec générosité. Que celui qui croit en Dieu et au Jour dernier soit généreux avec son invité’ [Al-Boukhari & Mouslim]. 

Il rapporte enfin qu’un homme a demandé au Prophète (paix et salut sur lui) : ‘Conseille-moi !’ Le Prophète (paix et salut sur lui) lui dit : Ne te mets pas en colère !L’homme réitéra sa demande plusieurs fois, et le Prophète (paix et salut sur lui) de répéter : Ne te mets pas en colère !’ [Al Boukhari].

Ces trois hadiths viennent s’ajouter au hadith sur la fraternité vu précédemment pour former selon nombre de savants la base du bon comportement et de l’éthique en Islam. Nous conclurons donc ce sujet par les points développés dans ces hadiths avant de passer à d’autres thèmes présents dans le recueil des quarante hadiths de l’imam Al Nawawi.

La première exhortation du Prophète (paix et salut sur lui) nous enjoint à ne pas nous mêler de ce qui ne nous regarde pas, autrement dit, à ne pas se focaliser sur les affaires privées et défauts d’autrui, mais plutôt se concentrer sur notre propre cas. Il ne s’agit bien sûr pas de faire preuve d’égoïsme en fermant les yeux sur les problèmes des autres, ne pensant qu’à notre confort personnel, attitude condamnée par l’Islam. Ce qui est visé ici, est le fait de souligner les défauts d’autrui, de faire du commérage, de se prononcer sur des sujets ou de parler au nom d’un autre sans aucune légitimité, alors que l’on n’a même pas la capacité de se remettre en question soi-même. Le Prophète (paix et salut sur lui) nous dit d’ailleurs : ‘qu’il suffit à l’homme pour être mauvais d’ignorer ses propres défauts et de s’occuper de ce qui ne le regarde pas’ (Ibn Hibban).

Le deuxième hadith rejoint le premier en recommandant au croyant d’éviter les excès de paroles. Le calife bien guidé ‘Omar Ibn Abd Al-’Aziz a dit à ce sujet : ‘Celui qui considère que ses paroles constituent des œuvres, diminuera sa parole et ne l’utilisera que dans ce qui le concerne’. Le Prophète (paix et salut sur lui) nous dit également que : ‘le serviteur n’arrivera à la plénitude de la foi que lorsqu’il arrivera à contenir sa langue.’ [Al Tabarani]. Cette recommandation, d’apparence simple à appliquer, nécessite pourtant un effort soutenu pour y parvenir, et rares sont les croyants qui prennent pleinement conscience de l’importance d’observer scrupuleusement ce principe et ses effets bénéfiques. ‘Bienheureux sont certes les croyants – ceux qui sont humbles dans leurs prières – qui se détournent de toutes futilités’ [23;1-3]. À l’inverse, nous sommes trop nombreux à négliger cette prescription et à laisser libre cours à nos paroles, nous rendant coupables de médisance, de calomnie, perdant notre temps en polémiques stériles, autant de temps où l’on oublie Allah et Ses bienfaits. ‘Et dis à mes serviteurs d’exprimer les meilleures paroles, car le diable sème la discorde parmi eux’ [17;53].

Dans le même hadith, le Prophète (paix et salut sur lui) nous ordonne d’être bons envers les voisins et l’invité, de ne pas leur porter préjudice, et de patienter face à leurs manquements. Soulignons que la définition du voisin en Islam est très large. Le droit du voisinage s’étend ainsi à quarante maison de chaque côté, et englobe le musulman comme le non musulman, le proche comme l’étranger, et l’ami comme l’ennemi. À ce propos, Jibril n’a cessé de recommander la bienveillance envers les voisins, au point que le Prophète (paix et salut sur lui) a pensé qu’ils allaient hériter les uns des autres [Al Boukhari-Mouslim].

Enfin, le dernier hadith est une exhortation à la patience et à la maîtrise de soi. Si la négligence des deux premières recommandations est néfaste pour l’harmonie de la société, les effets de la colère sont eux dévastateurs. En effet, tout problème trouve sa source dans une colère non maitrisée, et le compagnon qui a reçu la réponse du Prophète (paix et salut sur lui) à ce sujet a dit par la suite : ‘J’ai réfléchi longuement à ce conseil, et j’ai trouvé que la colère rassemblait tout le mal’. Et il n’y a qu’à voir en effet l’état dans lequel se trouve la personne en colère, ainsi que les paroles et les actes insensés que cela implique pour se rendre compte à quel point cela est vrai. D’ailleurs, pour le Prophète (paix et salut sur lui)l’homme fort n’est pas celui qui terrasse les autres, mais c’est celui qui se maîtrise lors de sa colère [Al Boukhari & Mouslim]

Ces recommandations sont simples et découlent du bon sens, et certains penseront peut-être que cela ne sert à rien de les rappeler. Pourtant, au quotidien personne ne semble s’en souvenir, et il est devenu tout à fait banal de se mêler de ce qui ne nous regarde pas, de parler sur les autres, de se moquer d’eux, de proférer des paroles obscènes, de perturber la tranquillité du voisin, de se mettre en colère à la moindre contrariété. À l’heure où il n’y a que peu d’espoir de voir émerger une société réformatrice, où la morale est considérée comme chose du passé et où l’on prône le chacun pour soi, il est important que chacun prenne conscience de ses responsabilités et entame sa réforme personnelle, à contre-courant des valeurs actuelles, de méfiance, de légèreté et d’égoïsme. Allah nous dit dans Son Livre : ‘Vous êtes la meilleure communauté, qu’on ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Allah.’ [3;110]. Il est maintenant de notre devoir de fournir le maximum d’efforts afin d’être à la hauteur de cet éloge et de constituer réellement ‘la meilleure communauté’.


Rubrique: Leçons prophétiques