4:22 - Mercredi 18 décembre, 2024

- 16. Jumādā al-Ākhira 1446

Les miracles du Coran (2/2)


Le mois dernier, nous nous sommes proposés de présenter les principaux aspects du Livre de Dieu qui témoignent du miracle coranique (i’jaz al Qor’an). Nous nous sommes ainsi penchés, en premier lieu, sur le langage du Coran qui, au travers de son style, de sa métrique, de son agencement et de son discours, expose en toute clarté (bi lissanin ‘arabiyin moubin) le Message Divin sous une forme unique et inimitable. Puis, partant de cela, nous avons fait état du défi que Dieu lança aux Arabes, qui étaient passionnés par leur langue et par la poésie, afin qu’ils apportent une œuvre littéraire semblable au Coran ; défi qui ne fut jamais relevé malgré les subterfuges de toutes sortes destinés à endiguer le Message de Mohammad paix et bénédictions sur lui, et pour lesquels les notables mecquois ne manquaient pas d’ingéniosité.

Le prophète illettré

Nous savons que Mohammad paix et bénédictions sur lui, était illettré, ce qui était d’ailleurs courant en Arabie à cette époque, l’illettrisme étant la règle et ceux qui connaissaient l’écriture faisaient office d’exception. Cependant, ce qui peut être considéré comme un manque pour le commun des mortels, est une qualité pour le Messager de Dieu paix et bénédictions sur lui, car c’est une preuve que le Livre qu’il a « apporté » est une Révélation et non un livre forgé. Le Qor’an en a d’ailleurs fait un titre de noblesse en mentionnant Mohammed paix et bénédictions sur lui, comme ‘an-nabi al oummi’ : Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré (oummi) qu’ils trouvent mentionné chez eux dans la Thora et l’Évangile… [7;157]. Il s’agit là d’un autre aspect de l’i’jaz qui est rappelé à maintes reprises dans le Coran, en réponse notamment à ceux qui, pour expliquer les nombreuses informations données par le Prophète paix et bénédictions sur lui, sur les civilisations passées, sur l’histoire des prophètes ou encore sur l’invisibleaffirmèrent que Mohammad paix et bénédictions sur lui, n’était pas illettré et avait étudié à l’insu de ses compatriotes. Autrement dit, ils insinuaient qu’il s’était instruit auprès d’érudits des Écritures Saintes puis qu’il s’était appuyé sur ce savoir afin d’innover dans la religion de Dieu, ce qui est clairement démenti au travers de nombreux versets : Et avant cela, tu ne récitais aucun livre et tu n’en écrivais aucun de ta main droite. Sinon, ceux qui nient la vérité auraient eu des doutes [29;48]. Et Nous savons parfaitement ce qu’ils disent : ‘Ce n’est qu’un être humain qui lui enseigne (le Coran)’. Or, la langue de celui auquel ils font allusion est étrangère (non arabe) et celle-ci est une langue arabe bien claire [16;103]. Hier comme aujourd’hui, on comprend que l’illettrisme du Prophète paix et bénédictions sur lui, pose un problème aux détracteurs de l’Islam car s’ils acceptent cela il leur faut expliquer comment un homme appartenant à un peuple ne sachant ni lire ni écrire, qui n’était ni philosophe, ni historien, pas même poète et qui vivait dans une des régions les plus isolées du monde, loin des grandes capitales économiques et culturelles de l’époque, puisse du jour au lendemain réciter un Livre n’ayant nul pareil et qui allait bouleverser le cours de l’Histoire.

La révélation de l’invisible

Un autre aspect du miracle est contenu dans les prophéties révélées par le Coran et dans tout ce qui relève de l’invisible (ghayb) c’est-à-dire tout ce qui est caché et ne peut être connu de l’être humain comme le futur ou les pensées intimes d’une personne. L’exemple le plus évident est celui de la sourate les romains (30) qui prédit la victoire de ces derniers sur les perses quelques années après leur défaite. En effet, en 614 la ville de Jérusalem fut conquise par les Perses et seize ans plus tard en 630 les armées romaines menées par Héraclius furent comme annoncées par le Coran victorieuses des Perses : Alif-Lam-Mim. Les Romains ont été vaincus, dans le pays voisin, et après leur défaite ils seront les vainqueurs, dans quelques années. A Allah appartient le commandement, au début et à la fin, et ce jour-là les Croyants se réjouiront du secours d’Allah [30;1-5]. Il en est de même avec la prédiction de la victoire de l’Islam sur le polythéisme : C’est Lui qui a envoyé Son messager avec la guidée et la Religion de Vérité, pour la placer au-dessus de toute autre religion, en dépit de l’aversion des associateurs [mouchrikoun] [61;9], de la perdition d’Abou Lahab dans la sourate al massad [111], ou de l’annonce de la victoire proche à la Mecque (al fath) et l’entrée des musulmans en toute sécurité pour le pèlerinage [48;27], ou encore de la révélation des complots et des intentions des hypocrites (mounafiqoun). Toutes ces révélations et ces prophéties se sont confirmées ; d’autres, comme les grands signes de la fin des temps, attendent de se réaliser.

Le Coran et la science

On entend par cela le fait que le Livre comprend des informations sur la nature des choses, sur l’univers, etc., et que celles-ci ne contredisent pas l’expérience humaine, bien au contraire, elles se confirment et se confirmeront jusqu’à la fin des temps au fur et à mesure des découvertes scientifiques. Bien que le sujet ait été évoqué par les écoles classiques, il a surtout pris de l’ampleur avec l’essor de la science moderne au cours du XIXème et du XXème siècle. Nous consacrerons incha Allah un article plus complet sur le sujet car si l’absence de contradiction entre le Coran et la science est une réalité, nous verrons qu’il est nécessaire de rester prudent. Parmi les exemples probants, nous pouvons citer entre autres les versets traitant de la formation du fœtus confirmés quatorze siècles plus tard par l’embryologie moderne [22;5], de même que le rôle déterminant de l’eau dans la formation de la vie : Ceux qui ont mécru, n’ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte ? Ensuite Nous les avons séparés et fait de l’eau toute chose vivante [21;30].

En conclusion, d’autres aspects pourraient être évoqués, d’aucuns font l’unanimité des savants, d’autres sont enclins à des divergences d’opinions. Néanmoins l’aspect le plus important du miracle coranique reste qu’il n’existe pas de livre semblable au Coran et de guidée meilleure pour l’Humanité.

Et Allah sait mieux.


Rubrique: Les sciences coraniques