16:47 - Samedi 21 décembre, 2024

- 19. Jumādā al-Ākhira 1446

Les références du musulman


Allah le Très Généreux nous a donné un modèle à imiter, modèle incarné par les prophètes et leurs disciples : Vous avez certes un excellent modèle à suivre dans le Messager d’Allah [Mohammad]…[33;21] ; Vous avez certes un beau modèle à suivre en Abraham et ceux qui étaient avec lui… [60;4] ; et Allah a cité en exemple, à ceux qui croient, la femme de Pharaon… [66;11]. Il nous a montré la voie à suivre pour parvenir à Le satisfaire, en nous attachant au Coran et à la Sounnah prophétique. Ceci est confirmé, entre autres, par la parole du Prophète, que la salut et la paix soient sur lui : Je vous laisse deux choses, celui qui s’y attache ne s’égarera pas : le Livre d’Allah et ma tradition [Sounnah] [Al Hakim, Ibn Abd el Barr].

A propos du Coran, Allah le Magnifié dit : Suivez ce [Coran] qu’Allah a fait descendre sur vous et ne suivez d’autres que Lui. Mais vous vous souvenez peu [7;3] ; et suivez la meilleure révélation qu’Allah a fait descendre sur vous avant qu’un châtiment ne vous frappe soudainement sans que vous ne le pressentiez [39;55]. Par ces versets, le Très Haut ordonne à ses fidèles la suivie scrupuleuse et l’observation attentive des préceptes et des règles contenues dans le Coran. Ces versets ont une portée générale : le Coran oriente le croyant dans ses actes, inspire son caractère et le conseille dans ses choix, un exposé détaillé de toute chose, un guide et une miséricorde pour des gens de foi [12;111].

Comme nous l’avions déjà mentionné, la bonne compréhension du Coran obéit à des règles. Nous devons prendre garde de sortir un verset de son contexte, mais devons observer les versets qui le précèdent et ceux qui le suivent, le comparer aux versets qui traitent du même thème, pour comprendre parfaitement la position du Coran sur un sujet. Ibn Taymiya disait : La meilleure explication du Coran est celle tirée du Coran lui-même ; car ce qui a été résumé dans un passage a été détaillé ailleurs. Ce Coran est un Livre préservé, infalsifiable dans sa lettre, comme l’affirme le Très Majestueux : Nous fîmes descendre le Coran et en serons le gardien [15;10] ; le faux ne peut se mêler à lui, c’est une révélation d’un Sage, Glorifié [41;42]. La seule « falsification » qui peut l’atteindre, est celle des sots, des imposteurs et des ignorants qui l’interprètent selon ce qui leur passe par la tête, sans se référer à quoi que ce soit ; jusqu’à ce qu’un savant les contredisent et rétablisse la vérité, en diffusant l’interprétation juste.

La seconde source de référence à laquelle s’attache le croyant est la Sounnah du dernier Prophète car elle représente la traduction pratique du Coran, telle que nous devons la vivre dans notre quotidien et dans toutes les situations, si Allah nous le permet. Les versets révélés lient le Coran à l’action du Prophète : Nous avons fait descendre sur toi le Livre [ô Mohammad] afin que tu leur montres l’origine de leurs divergences [16;64] ; Nous fîmes descendre sur toi le Livre [ô Mohammad] afin que tu juges entre les gens selon ce qu’Allah t’a appris [4;105]. Et quand Allah le Très Haut dit : Mémorisez ce qui, dans vos foyers, est récité des versets d’Allah et de la sagesse [33;34] ou C’est Lui qui a envoyé à des gens sans Livre un Messager des leurs qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse, bien qu’ils étaient auparavant dans un égarement évident [62;2], les exégètes sont unanimes pour dire que la sagesse mentionnée ici, et dans d’autres passages, désigne la Sounnah. 

Cette dernière regroupe l’ensemble des dires, actes, approbations et désapprobations du Prophèteque la paix et le salut soient sur lui. La Sounnah d’aucun autre prophète n’a été conservée comme l’a été scrupuleusement celle de notre prophète Mohammad. Ceci n’est dû, après la volonté Divine, qu’aux soins conjugués des compagnons, tout d’abord, qui ont transmis tout ce qu’ils ont entendu et vu de lui, et des savants pieux des générations suivantes, ensuite, qui par l’étude méticuleuse des chaînes de transmission et de la tournure des hadiths, ont distingué ce qui était authentique de ce qui ne l’était pas. Ainsi devons-nous veiller, lorsque nous mémorisons un hadith ou que nous le rapportons, à mentionner, au moins, le recueil dans lequel il a été recensé et son degré d’authenticité, à défaut de connaître le compagnon qui le rapporte ou sa chaîne de transmission. Il faut bien comprendre que c’est seulement grâce à cette rigueur que la Sounnah nous est parvenue intacte. Abdallah Ibn Al Moubarak disait : La [connaissance de la] chaîne de transmission fait parti de la religion, et sans elle n’importe qui pourrait dire [au nom du prophète] ce qu’il veut.

Comme pour le Coran, et pour éviter de falsifier le sens du texte, par une mauvaise interprétation, il est bon de connaître le contexte dans lequel a été dit le hadith que l’on veut étudier, surtout si son sens est équivoque ou semble s’opposer à des principes fondamentaux de l’Islam. De la même manière, nous ne pouvons fonder nos vies, ou nos œuvres principales, sur un hadith faible ou contesté ; et il faut, disent nos savants, systématiquement avertir nos interlocuteurs de la faiblesse d’un hadith que l’on devrait citer. Mais en général, la Sounnah authentique s’auto-suffit, puisqu’elle réunit plusieurs dizaines de milliers de hadiths. Quel besoin y a-t-il donc de se référer aux hadiths faibles ?

La troisième et dernière source à laquelle nous devons nous référer est l’ijithad : l’interprétation et la déduction correctes des textes par les savants reconnus aptes à le faire : Et demandez aux gens du savoir quand vous ne savez pas [16;43]. En effet, tout un chacun ne peut se permettre de déduire des règles des textes qu’il lit : s’agit-il ici d’une obligation ou d’une simple recommandation ? Telle interdiction est-elle liée à un contexte particulier ou est-elle applicable en tout lieu et tout époque ? Tel texte est-il abrogé ou abrogeant ? Comment concilie-t-on deux textes d’apparence contradictoires ? S’agit-il ici d’une Sounnah ou d’un trait de caractère propre au Prophète, que la paix et le salut soient sur lui ? Toutes ces questions ne peuvent être éclaircies que par un savant moujtahid, c’est-à-dire, un homme pieux, versé dans la science, maitrisant les textes et connaissant parfaitement le contexte dans lequel il vit, ne redoutant le blâme de personne pour plaire à Allah, et reconnu apte, par les institutions religieuses crédibles, à déduire les règles des textes et à les expliquer.

Le Coran et la Sounnah sont donc nos repères, la source d’inspiration de notre pensée, l’abscisse et l’ordonnée entre lesquelles nous nous orientons. C’est dans ces sources pures que nous devons apprendre notre religion, en sollicitant l’ijtihad des savants. Et Allah sait mieux !


Rubrique: Bien comprendre l'Islam, La Sounnah du Prophète