Allah le Très Haut a garanti l’inaltérabilité du Coran : « Nous avons révélé le Livre et Nous le protègerons » [15:10], cela afin qu’il demeure à travers le temps « un guide et une grâce pour les croyants » [7:203]. La Sunnah Prophétique en tant qu’explication du Coran fut également préservée, par la grâce d’Allah. En effet, si le Prophète (Paix et Salut sur lui) avait prédit que des gens mentiraient en son nom, il a également annoncé (Paix et Salut sur lui) que Dieu enverrait des « chevaliers du hadith » pour filtrer les faux hadiths et réfuter les falsificateurs. L’Imam Al Boukhari fut l’un de ces preux chevaliers qui mit sa vie au service de Dieu défendant la citadelle de l’Islam à la pointe de sa plume.
Muhammad Ibn Ismail naquit à Boukhara dans l’actuel Ouzbékistan en 194 H., dans une famille musulmane depuis trois générations. Muhammad fut éduqué par une mère veuve, courageuse et pieuse. Dès son jeune âge, Muhammad brillait par ses qualités intellectuelles exceptionnelles. Il commença à étudier le hadith à l’âge de onze ans et finit de mémoriser le Coran à seize ans. Il ne notait rien, retenant de tête tout ce que lui enseignaient ses maîtres. Il mémorisa ainsi près de trois cent mille ahadith( pluriel de hadith) avec leurs chaînes de transmission. On dit souvent à juste titre que le savoir commence par la mémorisation.
Al Boukhari était déterminé à assouvir sa soif de savoir. Il voyagea pour cela à travers le croissant fertile, séjourna à la Mecque, à Médine, en Syrie, en Égypte, en Irak, en Iran et recueilli le hadith de la bouche d’un millier de savants parmi lesquels était l’Imam Ahmad.
La grande œuvre qu’il laissa en héritage à toutes les générations de musulmans fut son condensé de hadith authentiques dans lequel l’Imam a inscrit 7275 hadith parfaitement authentiques sur 600 000 ahadith collectés. Avant d’inscrire un hadith dans le Sahih, Al Boukhari étudiait avec minutie la cohérence et de sa chaîne de rapporteurs et de son expression, puis accomplissait la prière de consultation.
Ce travail terminé fut présenté à l’Imam Ahmad et à d’autres savants qui l’agréèrent. Seuls quatre hadith faisaient l’objet d’une controverse. Ibn Hajjar démontrera plus tard leur authenticité. Le Sahih d’Al Boukhari est considéré par toutes les générations de savants comme le livre le plus authentique après le Coran.
L’Imam faisait preuve d’une grande rigueur dans ses enseignements, refusant de citer un hadith sans connaître les dates et lieux de naissance, de vie et de mort des compagnons et des successeurs rapporteurs. C’est cette rigueur méthodologique employée par les savants des premiers siècles de l’Hégire qui permit la préservation du message de l’Islam à travers le temps.
L’Imam dut supporter dans le sentier d’Allah les calomnies des jaloux et la pression des pouvoirs publics. Il fut traité d’innovateur et d’hérétique par les prédicateurs de son quartier puis les autorités l’interdire de prêcher. En effet, l’Imam honorait tant le savoir religieux qu’il refusa d’aller enseigner au palais, considérant qu’il incombait aux enfants des puissants de se déplacer eux-même jusqu’à la demeure de l’Imam si ils voulaient réellement acquérir ce savoir.
Le Cheikh vieillissant et n’ayant étanché sa soif spirituelle implorait sans cesse son Seigneur de le rappeler à Lui. Il fut exaucé à la fin du Ramadan 256 H. et fut enterré le jour de l’Aïd alors qu’il n’avait pas atteint soixante deux ans. Ses élèves se comptèrent par dizaine de milliers, les plus célèbres étant les grands mouhadith Mouslim et Al Tirmidhi.
Puisse Allah accordé sa satisfaction à l’Imam Al Boukhari qui a combattu toute sa vie les mensonges attribués à Allah et à Son Messager (Paix et Salut sur lui) et qui a facilité l’accès à la Sunnah pour des milliards de musulmans !