18:01 - Samedi 21 décembre, 2024

- 19. Jumādā al-Ākhira 1446

Nos traces…


إنا نحن نحيي الموتى ونكتب ما قدموا وآثارهم وكل شيء أحصيناه في إمام مبين

Nous ressusciterons certes les morts, écrivons tout ce qu’ils ont mis de côté et conservons leurs traces. Toute chose est certes recensée dans un registre explicite.

Au jour du Jugement, Allah le Très Haut redonnera la vie à tous, sans exception. Nul autre que Lui n’a le pouvoir de redonner la vie après la mort. Chacun recevra le compte rendu de ses œuvres et trouvera ce qu’il aura préparé dans ce bas monde en vue de ce Jour. Toute chose, si minime soit-elle, aura été comptabilisée. Tout acte, bon ou mauvais, est tracé.

Les savants entendent deux interprétations au terme « traces » (athar). La première porte sur le cheminement : les pas, vers l’obéissance ou la désobéissance. Ainsi, chacun sera rétribué non seulement pour ses œuvres, mais aussi pour tout effort préliminaire à celles-ci. Jâbir nous rapporte : Comme les environs de la mosquée de Médine étaient inhabités, les Banou Salama [qui habitaient en périphérie de Médine] désirèrent s’y installer. Apprenant cela, le Prophète leur conseilla : Restez dans vos demeures, et vous serez récompensés pour chacun de vos pas vers la mosquée ! [Mouslim]

La deuxième opinion considère que les « traces » évoquent les répercussions des actes. Autrement dit, chacun sera rétribué en fonction de ses actions mais également des conséquences de ces dernières. En effet, celui qui initie en Islam une bonne pratique en sera récompensé et sera associé dans le mérite de toute personne qui suivra son exemple, sans que cela ne diminue rien de leur propre rétribution. À l’inverse, celui qui initie en Islam une mauvaise pratique en supporte le péché ainsi que celui de tous ceux qui agiront après lui selon cette pratique, cela, sans rien diminuer de leur propre péché [Mouslim]. De ce fait, l’impact des œuvres ne se limite pas aux faits eux-mêmes mais s’étend aux fruits qu’ils porteront sans limites dans le temps.

L’Islam nous apprend donc à avoir de l’ambition dans nos œuvres en cherchant celles qui profiteront au plus grand nombre, à travers les générations et les siècles. Dans cet esprit, le Prophète (paix et salut sur lui) nous a encouragés à nous engager dans trois types d’actes méritoires dont les avantages perdurent après la mort : léguer une science qui profite à l’humanité, laisser sur terre un enfant vertueux qui invoque en faveur de ses parents et une aumône dont le bénéfice perdure [Mouslim].

De l’autre côté, l’Islam met en garde les pécheurs et les criminels qui devront rendre des comptes de leurs viles actions mais aussi de tous ceux qui seraient tentés de les suivre dans la voie de la transgression. Ainsi, nous apprend le Prophète r, le premier fils d’Adam, Qabil qui assassina son frère Abil, portera une part de responsabilité dans chaque meurtre commis étant donné qu’il est l’initiateur de ce péché [Al Boukhari et Mouslim].

En vérité nous voyons que loin de s’opposer, les deux interprétations sont justes et se complètent l’une l’autre.

 


Rubrique: Exégèse du Coran