Nous avons vu précédemment les conditions obligatoires pour que nos actions soient acceptées d’Allah. Nous allons maintenant nous attarder sur les conditions recommandées : celles qui donnent « un plus » et permettent de parfaire les bonnes actions.
La constance des actions.
La bonne action du musulman doit être « continue ». Cette qualité était aimée du Prophète (paix et salut sur lui) aussi minime soit l’action effectuée. Masrouq nous rapporte qu’on demanda à Aïcha quel était l’acte le plus cher au Prophète (paix et salut sur lui). Elle répondit : ‘L’acte permanent’ [Al Boukhari et Mouslim]. Elle disait également, que ‘pour lui, la meilleure pratique religieuse était celle qui était constante’ [Al Boukhari et Mouslim]. C’est la raison pour laquelle l’action permanente était l’une des caractéristiques majeures des actions des compagnons du Prophète (paix et salut sur lui). Ils ne fléchissaient pas face aux épreuves et aux difficultés de la vie et œuvraient sur le très long terme. Dieu les cite en disant : ‘Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. Certains d’entre eux ont atteint leur fin, et d’autres attendent encore ; et ils n’ont varié aucunement (dans leur engagement)’ [33;23]. Cette constance des œuvres était également demandée par le Prophète (paix et salut sur lui) dans ses invocations : ‘Ô ! Toi qui transforme les cœurs ! Raffermis (thabbit) mon cœur dans Ta religion’ [Al Tirmidhi, hassan]. En effet, la persévérance, la patience, la constance sont des forces primordiales pour nous aider à tenir sur le long chemin de l’adoration d’Allah. Car beaucoup ont commencé (dans l’adoration) et se sont par la suite lassés… Dieu nous a indiqué la bonne voie à suivre : ‘Adore ton Seigneur jusqu’à ce que te vienne la certitude (la mort)’ [15;99].
L’utilité des actions.
Il faut veiller à ce que nos actions soient utiles aux autres et qu’elles touchent un large public. L’action altruiste possède beaucoup de mérites car elle permet de tisser des nouveaux liens d’amitié, d’entretenir notre fraternité et d’effacer cet individualisme pour ne plus penser qu’à soi mais aussi à autrui. Il faut donc rechercher à accomplir les actions qui profitent aux autres. L’Islam nous incite à agir comme tel au quotidien. Dieu dit : ‘Vous êtes la meilleure communauté suscitée pour les hommes, vous ordonnez le convenable et interdisez le blâmable’ [3;110] en citant comme qualité primordiale l’incitation au bien et la réprobation du mal. Celle-ci est bel et bien un acte collectif. Ainsi les œuvres destinées au service des autres et pour le bien commun valent mieux que celles qui sont exclusivement individuelles. D’après Abou Hourayra, un des compagnons du Prophète (paix et salut sur lui) passa par un endroit où il y avait une petite source d’eau douce. Il trouva le lieu fort agréable et se demanda aussitôt : ‘Si je m’isolais du monde pour me livrer à la dévotion ? Mais d’abord je dois consulter le Prophète (paix et salut sur lui)’. Quand il fit part de sa volonté au Prophète (paix et salut sur lui), celui-ci répondit : ‘Non, ne le fais pas. Œuvrer pour la cause de Dieu vaut mieux pour chacun d’entre vous que de rester chez lui à faire la prière pendant 70 ans !’ [Al Tirmidhi, Al Hakim, auth. par Al Dhahabi]. De nos jours, soutenir les associations humanitaires, aider les veuves, les orphelins, secourir les pauvres, les nécessiteux etc. sont des parfaits exemples d’actes grandement méritoires et bénéfiques pour autrui. Profitons de l’arrivée du mois béni de Ramadan pour mettre en application cette parole du Prophète (paix et salut sur lui), promettant une énorme récompense à ceux qui offrent le repas de la rupture à un jeûneur, toujours dans cet esprit de partage et de fraternité : ‘Quiconque offre au jeûneur de quoi rompre son jeûne recevra une récompense équivalente à celle du jeûneur sans que celle-ci en soit diminué’ [Al Tirmidhi, Sahih].
Le contexte des actions.
La meilleure action varie selon le temps, le lieu, la situation et la personne. La bonne action doit être prise en compte dans son contexte. En effet, une action peut être prioritaire dans un lieu et secondaire dans un autre, importante pour l’un mais moins pour l’autre. Par exemple, la priorité de construire des mosquées sera forte dans un pays où vivent peu de musulmans afin de les aider à célébrer les rites ensemble dans un lieu commun, etc. Mais le degré de priorité baissera dans les pays musulmans où l’on peut déjà trouver une mosquée à chaque coin de rue. De même, pendant le mois de Ramadan, on doit se consacrer plus particulièrement au Coran, à méditer sur ses versets. C’est pendant ce mois que le Coran fut descendu : ‘Le mois de Ramadan est le mois au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement’ [2;185]. C’est le Prophète Mohammad (paix et salut sur lui) qui nous a enseigné ce principe de contextualisation des bonnes œuvres car, doté d’une grande clairvoyance, il adaptait ses réponses en fonction du contexte et de la personne lorsqu’on l’interrogeait pour savoir quelle était l’action la plus aimée auprès d’Allah. À l’un il (paix et salut sur lui) disait : ‘La prière faite à l’heure’ et à l’autre ‘la foi en Dieu’. De nos jours, nous pensons que le musulman doit accentuer ses priorités sur le bon comportement envers les autres, l’accomplissement des cinq piliers de l’islam et l’apprentissage de sa religion.