D’après Ibn ‘Abbas, le Prophète - paix et salut sur lui - conseilla un homme en ces termes : Tire bénéfice de cinq choses avant cinq choses : ta vie avant ta mort, ta santé avant ta maladie, ton temps libre avant ton activité, ta jeunesse avant ta vieillesse, ta richesse avant ta pauvreté. [Al Hakim, Sahih]. Le Bien-Aimé d’Allah - paix et salut sur lui - attire ici notre attention sur l’importance des bienfaits d’Allah le Très-Haut, et en particulier sur l’importance du temps dans notre religion.
L’Imam Mohammad Al Ghazali nous dit au sujet du temps : Tout ce qui a été perdu peut être récupéré sauf le temps. Lorsqu’on le perd il n’y a aucun espoir de le retrouver. Voilà pourquoi le temps est le bien le plus précieux que l’homme possède. Ainsi, l’homme sensé se doit d’accueillir ses jours comme un homme privé d’une grande richesse ; il ne néglige pas le moindre instant et s’efforce de mettre chaque chose, quelle que soit son insignifiance, à la place qui lui convient.
Après avoir compris et médité ces paroles, qu’en est-il de notre rapport avec le temps ? Est-il notre allié dans les œuvres de bien ? Al Ghazali dit : Le vrai musulman apprécie hautement le temps parce qu’il est sa vie. L’Islam a réparti les actes d’adoration à travers la journée et les a répartis à des heures fixes. Ainsi nos prières canoniques rythment notre journée de façon bénéfique et ainsi le temps devient notre allié. Mais qu’en est-il lorsqu’on le laisse s’échapper à des futilités ou pire encore à des péchés ? L’Imam ajoute à ce sujet : Il est regrettable que les gens du commun soient insensibles à la perte de leur temps de façon inutile. Ils ajoutent à cela le crime de s’emparer du temps d’autrui pour le dilapider, car ils violent les isolements utiles des hommes d’action pour détourner leur attention vers des futilités.
Comment pouvons-nous alors utiliser notre temps libre dans le sentier d’Allah ? Al Ghazali nous oriente en nous disant ceci : Parmi l’exploitation du temps par l’Islam de la meilleure façon, il y a la recommandation de persévérer dans l’œuvre fût-elle minime, et la réprobation d’entreprendre un gros travail sans lendemain. Car, avec le temps, la continuité dans le travail le plus minime transforme ce qui est insignifiant en une action qui a le poids d’une montagne sans que l’auteur ne s’en rende compte. Mes chers lecteurs, pour que le temps soit notre allié vouons notre œuvre pour Allah le Très-Haut…
Extrait de l’Ethique du musulman par Mohammed Al Ghazali