10:12 - Samedi 23 novembre, 2024

- 21. Jumādā al-Ūlā 1446

Quelques trésors d’Al Fatiha 1/3


Image1Allah le Très Haut dit : La louange est à Allah Seigneur de l’Univers, le Clément, le Miséricordieux, Souverain du Jour du Jugement… La sourate Al Fatiha qui pourrait se traduire littéralement par « Celle qui ouvre » revêt une importance toute particulière dans notre religion. Le Coran l’a appelée al sab’ al mathani [15; 87], c’est-à-dire les sept versets que l’on répète inlassablement dans nos prières quotidiennes, obligatoires et surérogatoires. La prière sans sa récitation est caduque [Al Boukhari, Mouslim]. Le Prophète (paix et salut sur lui) nous a fait savoir que cette sourate est ‘la plus importante du Coran’, la ‘meilleure’ [Al Boukhari], ‘qui n’a pas son équivalent dans les anciennes révélations [Al Tirmidhi : Sahih] et qu’elle constitue qui plus est, une guérison [Al Boukhari] pour l’esprit et pour l’âme et ‘une lumière’ [Mouslim] dans le cœur et la vie spirituelle. Cette sourate qui ouvre à la fois le Coran et la prière, est aussi une invocation splendide et « quasi-œcuménique » – car ses termes sont acceptables par les croyants, en Dieu, d’autres religions; elle a le pouvoir « d’ouvrir le cœur » de qui la prononce, s’adressant à Dieu avec sincérité, afin que celui-ci puisse recevoir la guidance.

L’importance de la Fatiha se reflète à travers le sens de ses versets. Si comme le reste des sourates du Coran – excepté Al Tawba -, la première sourate est introduite par la formule dite de basmallah (« Au Nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux »), la question de savoir si celle-ci constitue ou non un de ses versets ou s’il s’agit simplement d’un ajout des compagnons lors de l’écriture du Coran, reste ouverte. Ceci dit, le hadith d’Anas, disciple du Messager (paix et salut sur lui) est clair quant à la non nécessité de réciter cette formule à voix haute dans les prières de la nuit : J’ai prié derrière le Prophète, Abou Bakr et Omar, aucun d’eux ne récitait (à voix haute) « bismi-Llahi-Rahmani-Rahim » [Al Boukhari & Mouslim]. Quant au fait de réciter cette formule à voix basse, immédiatement après al isti’adha (a’oudhoubi-Llahi min al-chaytani-rajim), il n’y a pas de mal à cela ; cela est même souhaitable.

La formule « alhamdouli-Llah », « la louange est à Dieu », affirme l’existence de Dieu et le fait qu’Il mérite plus que quiconque d’être loué, du fait de Sa nature parfaite, de la perfection de Ses Noms, Attributs, Actes, Paroles, Jugements. En même temps, elle exprime la reconnaissance de qui la prononce et l’on sait que le Prophète (paix et salut sur lui), les pieux et les gens du Paradis utilisaient cette expression comme témoignage d’amour et de satisfaction pour leur Seigneur en de nombreuses occasions. Allah a la qualité d’être « Rabb al ’aalamin », Seigneur et Maître de tout ce qui existe, dans le monde connu et dans ce qui échappe à nos connaissances humaines, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Tout ce qui existe procède de Lui : Il crée, gère, administre et fait absolument ce qu’Il veut. Sa Seigneurie relève de Sa nature Divine et de Ses Attributs de perfection, tandis que la seigneurie des créatures est éphémère, imparfaite, obtenue par des moyens souvent illégitimes (violence, mensonges, triche) et ne relève pas d’une nature qui serait supérieure. C’est ce qu’exprime parfaitement la parole de Sayyidina Youssouf : Des souverains éparpillés méritent-ils qu’on leur voue un culte (de la personnalité) ou bien Dieu l’Unique, le Maître absolu ? [12;39].

Nous avons déjà expliqué, il y a quelques mois de cela, les Noms Al Rahman, Al Rahim et invitons nos lecteurs à consulter l’article correspondant. Rappelons simplement le fait qu’Il est ‘Le plus Miséricordieux des miséricordieux’ [12; 92] qu’Il est plus miséricordieux vis-à-vis de Ses serviteurs (dévoués) que ne l’est la maman affectueuse vis-à-vis de son nouveau-né, que Sa Miséricorde a devancé Sa colère et que toute manifestation de miséricorde dans ce monde, depuis sa création, dans le monde animal ou chez les hommes, ne procède que d’un seul pourcent de Sa miséricorde, tandis qu’Il en réserve les 99% restants pour les hôtes du Paradis – puissions-nous en être ! Et ne désespèrent de Sa Miséricorde que les égarés [15; 56]. [Les 3 hadiths qui précèdent sont recensés dans les deux Sahih].

Quant à Sa Parole « Ma(a)liki yawmi-ddin », Maître du Jour du Jugement, elle implique la croyance en ce Jour de la rétribution, où tous seront ramenés à la vie pour être jugés et durant lequel chacun recevra la part qu’il mérite, en fonction du chemin (spirituel) qu’il a emprunté et de la façon dont il l’aura suivi. Tous les prophètes et toutes les révélations ont évoqué cet évènement extraordinaire et terrifiant. Le Coran a redonné à cet élément du dogme une place centrale après que les hommes en aient contesté l’imminence. Ce Jour durera 50 000 ans et Il en est le Maître absolu. Le décor dans lequel nous avions vécu sur cette Terre sera anéanti, il ne restera rien que de la poussière à la surface du monde et Dieu dira : Je suis le Roi, où sont donc les rois de cette Terre ?! [Al Boukhari & Mouslim]. À qui donc la royauté en ce Jour ? À Dieu l’unique, le Maître absolu ! [40; 16]. Le fait qu’Il en soit le Maître sous-entend qu’Il décidera Seul de son début, de son lieu, de son déroulé et de sa fin. Le pouvoir temporaire qui avait été confié à l’humanité lui sera retiré et Dieu Seul commandera en ce Jour.


Rubrique: Exégèse du Coran