12:18 - Jeudi 21 novembre, 2024

- 19. Jumādā al-Ūlā 1446

Réconcilier les gens (Al islah)


Œuvrer à unir les musulmans est un acte qui est fortement encouragé dans notre religion. Cela figure parmi les œuvres les plus aimées par Allah dans la mesure où cela vise à dissiper la haine et l’animosité qui peut exister entre les Hommes. Allah l’Exalté dit dans le Noble Coran: « Craignez Allah et maintenez la concorde entre vous et obéissez à Allah et à son Prophète si vous êtes croyants«  [8;1]. Un jour alors que le Prophète, paix et salut sur lui, se trouvait parmi ses compagnons il leur dit : « Voulez-vous que je vous indique ce qui élève en degrés plus que le jeûne, la prière et l’aumône ?«  « Volontiers « ! dirent les compagnons. Il dit: « Le rétablissement de l’entente entre les gens, car la discorde entre les gens rase, mais ce ne sont pas les cheveux qu’elle rase, mais plutôt la religion«  [Abou Daoud et Al Tirmidhi].

A maintes reprises le Coran évoque le fait de réconcilier deux personnes, deux groupes qui s’opposent ou encore des époux. A ce sujet nous avons vu dans le précédent numéro que le mensonge en islam était considéré comme un grand péché et que le Prophète, paix et salut sur lui, avait mis en garde sa communauté contre ce type d’agissement. Malgré une proscription explicite, Oum Kalthoum a déclaré avoir entendu le Prophète, paix sur lui, dire : Le menteur n’est pas celui qui tient des propos inexacts pour réconcilier les gens [Al Boukhari].

Viens ensuite le fait d’établir la paix entre deux groupes de musulmans en conflit. Avant l’émigration du Messager vers Médine, les relations entre les tribus d’Aws et de Khazraj étaient délétères suite aux nombreux combats qui ont éclatés entre ces deux parties. Ceux-ci provoquèrent le veuvage des femmes, l’accroissement du nombre d’orphelins et la diminution de leurs ressources matérielles. Cette animosité inter-tribale permit de surcroit à leur ennemi de les prédominer en construisant de nombreuses forteresses comme celle de Khaibar notamment.  Après l’émigration à Médine, Allah l’Omnipotent, ouvrit le cœur des médinois à l’Islam et unifia leur cœurs : « Et rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères«  [3;103]. « Il a uni leurs cœurs par une affection réciproque, si tu avais dépensé tout ce que la terre contient, tu n’aurais pas uni leurs cœurs par une affection réciproque; mais Allah a suscité entre eux cette affection, il est Puissant et Juste«  [8;63].

L’islam promeut également l’harmonie au sein du couple en nous donnant un moyen pour l’atteindre : « Si vous craignez une rupture entre les deux conjoints vous dépêcherez auprès du couple deux arbitres l’un pris dans la famille de l’époux et l’autre de la famille de son épouse. Si l’un et l’autre (des deux arbitres) envisagent sincèrement la réconciliation, Allah rétablira l’entente dans le ménage. Allah est Omniscient et Informé« . [4;35].

Ce verset nous montre bien que l’une des conditions indispensable pour mener à bien un tel type de démarche c’est que les intermédiaires aient une bonne intention.

Tout cela souligne l’importance de réconcilier les gens et en ces termes cela constitue un ordre divin que de faire régner l’entente au sein de cette communauté. Allah, Exalté soit-il, nous décrit ceux qui s’y évertuent: « la plupart de leurs entretiens ne comportent rien de bon, sauf la parole de celui qui ordonne une aumône, ou un bien notoire, ou une réconciliation entre les hommes. Nous donnerons bientôt une récompense sans limites à celui qui agit ainsi avec le désir de plaire à Allah«  [4;114].

Soulignons enfin que, si œuvrer à la réconciliation est une très bonne chose, à l’inverse, semer la discorde entre les gens est considéré parmi les péchés capitaux. Satan a désespéré d’être adoré par les orants dans la péninsule arabique mais il n’a pas désespéré de semer la discorde, la zizanie et les conflits entre eux [Mouslim]. L’Envoyé de Dieu a dit :Ne vous détestez pas, ne vous enviez pas les uns les autres et ne fuyez pas les uns les autres et soyez des serviteurs de Dieu, frères. Il n’est pas permis à un musulman de fuir son frère (coreligionnaire) au delà de trois jours [Al Boukhari]. Et certes, « si vous vous réconciliez et que vous êtes pieux… donc Allah est, certes, Pardonneur et Miséricordieux«  [4;129].


Rubrique: L'éthique du musulman