Le besoin naturel de manger peut, s’il est excessif, avoir des conséquences désastreuses dans la vie du musulman. C’est, d’ailleurs, à cause de cela qu’Adam, que la paix soit sur lui, fut expulsé du paradis. C’est de l’excès alimentaire que procède l’appétit sexuel et le désir matériel excessifs ainsi que beaucoup de défauts qui proviennent de la fougue de la satiété.
Il est rapporté dans le hadith que le Prophète, que Dieu lui accorde la grâce et la paix, a dit : Le croyant mange pour satisfaire un seul estomac tandis que l’impie mange comme s’il en avait sept [Al Boukhari & Mouslim].
Il est dit dans un autre hadith : Jamais le fils d’Adam n’a rempli à raz-bord un plus mauvais récipient que son ventre. Pourtant quelques bouchées pourraient être suffisantes au fils d’Adam. S’il ne peut se contenter de cela, qu’il réserve alors un tiers de son estomac pour la nourriture, un tiers pour la boisson et un tiers [vide] pour qu’il puisse respirer [Al Tirmidhi & Ibn Majah, authentifié par Al Albani].
De son côté ‘Uqba al-Rassi rapporte ceci : Je suis entré chez al-Hasan [al Basri] alors qu’il mangeait. Il me dit : « Viens te joindre à moi ». Je répondis : « J’ai déjà mangé, je n’en peux plus ». Il dit alors : « Sobhan Allah ! Le musulman peut-il manger au point de n’en plus pouvoir ? ! ».
Attention cependant à ne pas suivre l’exemple de certains ascètes, qui ont à l’inverse, exagéré en matière de privation de nourriture et d’endurance à supporter la faim. Or, il reste que l’équité en matière de satisfaction des besoins alimentaires consiste à s’arrêter de manger alors que l’on a encore un petit peu faim. Car en fin de compte, la position idéale est celle décrite par la parole du Prophète, que Dieu lui accorde la grâce et la paix : Un tiers pour la nourriture, un tiers pour la boisson et un tiers [vide] pour pouvoir respirer.
Puisse Dieu nous pardonner nos excès !
