Les Thamouds vécurent peu de temps après les ‘Ad, sur la péninsule arabique. Comme leurs prédécesseurs, ils reçurent de nombreux bienfaits de la part d’Allah, et comme leurs prédécesseurs ils préfèrent l’insouciance et l’orgueil, à la reconnaissance et l’obéissance.
Ainsi, Allah dans Son immense miséricorde leur envoya Sâlih comme prophète pour les appeler à l’unicité, et les guider vers la vérité. Et aux Thamouds, leur frère Sâlih : O mon peuple adorez Dieu. Pour vous, pas d’autre divinité que lui… [7;73].
Seul un petit nombre de ses contemporains cru au message Divin et suivi les recommandations de Son Seigneur. Les autres, guidés par les notables parmi les Thamouds persistèrent dans leur idolâtrie, et se mirent à défier leur prophète : Et quant aux Thamouds, Nous les guidâmes; mais ils préférèrent l’aveuglement à la guidée… [41;18]
Son peuple avait pourtant une haute considération pour Sâlih : O Sâlih, tu étais auparavant un espoir pour nous [11;62], mais ici encore leur passion prit le dessus et les fit dévier de la vérité. Et cette considération se transforma en mépris et défiance : Tu n’es qu’un possédé ! [26;153], Tu n’es qu’un homme comme nous tous [26;154].
Là, les idolâtres crurent pouvoir réduire l’appel de Sâlih au silence en lui demandant de produire un miracle pour prouver la véracité de sa prophétie. Le prophète se mit donc à implorer son Seigneur qui fit sortir une chamelle du rocher même que les idolâtres avaient mentionné : Apporte donc un prodige, si tu es du nombre des véridiques [26;154]. Voici la chamelle de Dieu, un signe pour vous… [26;155].
Son peuple devait laisser la chamelle s’abreuver un jour sur deux, sans qu’eux puissent boire de la source le jour de la chamelle. Telle était l’épreuve que leur imposa Allah pour avoir demandé la venue d’un miracle. Un autre miracle résidait dans cette chamelle, dans le fait que son lait suffisait largement au besoin de tous. Quelques gens se mirent donc à croire, mais la majorité continua à s’enfler d’orgueil face à ce prodige.
Devant cette situation, les notables de Thamoud franchirent une nouvelle étape dans leur rébellion, et surpassèrent leurs prédécesseurs dans l’impiété, la désobéissance et la corruption. En effet, alors que les anciens s’en tenaient aux moqueries et aux provocations, les Thamouds dépassèrent toutes les limites en décidant de tuer la chamelle d’Allah, signe indiscutable de Sa grandeur, celle-là même qu’ils avaient réclamé comme preuve.
Après avoir commis cet acte infâme, que le diable leur enjoliva, ils continuèrent à défier Sâlih : Ô Sâlih, fais-nous venir ce dont tu nous menaces, si tu es du nombre des Envoyés [7;77]. Dans leur folie, ils planifièrent même de tuer Sâlih qui leur dit : Jouissez (de vos biens) dans vos demeures pendant trois jours (encore) [11;65], et à l’issue de cet ultimatum, Allah détruisit ce peuple pervers, à l’exception de ceux qui avaient cru et étaient pieux [41;18]. En vérité, les Thamouds n’ont pas cru en leur Seigneur. Que périssent les Thamouds ! [11;68]
Ce que nous retenons de ce récit :
1) Peu d’hommes ont été choisis pour transmettre le message Divin, Allah n’attribue cet honneur qu’aux meilleurs du point de vue moral et intellectuel, et Sâlih en faisait parti : Ô Sâlih ! Tu étais auparavant un espoir pour nous [11;62]
2) Ce sont souvent les notables, attachés à ce bas monde, et pour qui le message porté par les prophètes est une menace, qui se lèvent pour s’opposer à ces derniers. En effet, la vérité et l’équité apportées par l’islam, signifient souvent la fin des privilèges injustement acquis par une noblesse sans légitimité.
3) Le prophète , paix et salut sur lui, nous a enseigné de nous abstenir de demander des prodiges ou des miracles à Allah, car l’épreuve qui suivra n’en sera que plus grande: Ne demandez pas de signes, car le peuple de Sâlih l’a fait et la chamelle lui a été envoyée. Elle venait de ce col et y revenait, mais les Thamouds désobéirent au commandement de leur Seigneur et la tuèrent… [Ahmed, Sahih]. D’autant que l’univers, et nos propres personnes regorgent de signes de Dieu pour quiconque y prête attention.
