Allah Puissant et Majestueux dit dans Son Livre : Cramponnez-vous tous ensemble [djami’an] à la corde d’Allah et ne vous divisez pas ; rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous, lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui établit la concorde entre vos cœurs, et vous devîntes, par Son bienfait, des frères. Alors que vous étiez au bord d’un abîme de feu, c’est Lui qui vous en sauva. Ainsi Allah vous expose Ses signes afin que soyez bien-guidés [3;103]. Dans ce verset, Allah ordonne aux croyants de tenir fermement à leur religion, tous ensemble, et leur interdit de se diviser et de se séparer. Il dit aussi : Fais preuve de patience [en restant] avec ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir, désirant Sa Face. Et que tes yeux ne se détachent point d’eux, en cherchant les artifices de la vie sur Terre (…) [17;28], exhortant par là son Prophète, paix et salut sur lui, et chaque musulman, à fréquenter et à demeurer auprès des croyants, ayant pour particularité de se réunir autour de l’évocation d’Allah, que ce soit pour l’Office obligatoire [Salat], les invocations, la lecture du Coran, l’exhortation ou l’enseignement ; et à ne pas s’éloigner d’eux pour des motifs mondains.
C’est ainsi que vécurent le Prophète, qu’Allah lui accorde ses bénédictions et sa grâce, et ses compagnons, qu’Allah les agréé, liés les uns aux autres, s’aidant, se fortifiant, se conseillant, s’épaulant et s’aimant sincèrement les uns les autres : Mohammad est le Messager d’Allah, et ceux qui l’accompagnent sont fermes face aux négateurs, miséricordieux les uns envers les autres (…) [48;29]. Même après la mort du Prophète, paix et salut sur lui, les compagnons continuèrent d’œuvrer ensemble à l’élévation du Verbe Divin, à la propagation de Sa religion ; se mêlèrent aux gens pour les appeler à l’Islam, pour l’enseigner aux nouveaux convertis, et pour administrer les provinces musulmanes. Ils ne prirent pas de retraite après la mort de l’Envoyé : Mohammad n’est qu’un messager, des messagers avant lui sont passés. S’il mourait, donc, ou s’il était tué, feriez-vous demi-tour ? Quiconque fera demi-tour ne nuira en rien à Allah ; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants [3;144].
Quiconque observe et médite sur les enseignements et les prescriptions de l’Islam verra que cette religion encourage à une vie en société, et non à vivre esseulé loin de la communauté. On peut ainsi voir que la pratique en groupe des cinq prières, à la mosquée est au moins vingt-cinq fois supérieure à celle faite seul chez soi. Le pèlerinage comme la prière du Vendredi, sont des occasions de rassemblement et de rencontre. L’aumône prescrite [zakat] créé au sein de la société un lien de solidarité entre riches et pauvres, comble l’écart et apaisent les tensions qu’il peut y avoir parfois entre ces deux groupes d’une même société. Le jeûne du Ramadan prescrit à tous est également une occasion de réunir les musulmans dans l’adoration d’Allah.
L’Islam doit donc se vivre en groupe ; à l’instar des premiers musulmans dont la vie était organisée autour du Prophète, paix et salut sur lui, autour de la maison d’al Arqam, où il enseignait à la Mecque ; puis autour de sa mosquée à Médine.
Les compagnons travaillaient. Certains commerçaient sur les marchés, d’autres étaient bergers, ou agriculteurs. Mais tous se retrouvaient régulièrement, autour de l’évocation d’Allah, des leçons du Prophète, paix et salut sur lui, et de la célébration des prières. A chaque fois que l’Islam fut en danger, ils délaissaient familles et commerces et resserraient leurs rangs telle une demeure solide [61;3] pour défendre leur religion.
C’est de par cette union, dont le ciment était la foi en Allah et au Jour Dernier, entre des gens venant d’horizons différends, que l’Islam des premiers jours a pu surmonter des épreuves, que les cieux, la Terre et les montagnes, n’auraient supportés ! C’est leur union, autour d’une cause juste et agréée du Très Haut, qui fit leur force. Si les divergences et les différents qu’il pouvait y avoir parfois entre certains d’entre eux, avaient pris le dessus, au point qu’ils se disputent et s’isolent les uns des autres, alors cela aurait provoqué leur échec comme l’affirme le Coran : Obéissez à Allah et à Son messager ; et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force [8;46] ; et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et se sont mis à disputer, après que les preuves leur furent venues, et ceux-là auront un énorme châtiment [3;105].
Omar Ibn Al Khattab disait : Celui des vôtres qui désire résider au centre du Paradis, qu’il s’attache à la djama’a [au groupe], car le diable se tient prêt de celui qui s’isole et est plus éloigné de deux individus [Al Tirmidhi, authentifié par Al Albani]. Ces propos confirment le hadith que rapporte Mouadh, au nom du Prophète, paix et salut sur lui, dans lequel ce dernier dit : Le diable est pour l’homme ce que le loup est pour le troupeau ; il s’empare de la brebis qui s’éloigne et s’isole. Prenez garde aux chemins [qui s’éloignent] et attachez-vous à la djama’a, à l’ensemble des musulmans et à la mosquée [Ahmad & Tabarani]. Il dit encore : La Main d’Allah est avec la djama’a [Ahmad, Sahih], ce qui signifie qu’Allah soutient et protège le groupe de musulman uni en Lui et pour Lui.
Et Allah sait mieux…