18:38 - Samedi 21 décembre, 2024

- 19. Jumādā al-Ākhira 1446

Le plus sublime des versets


اللَّهُ لاَ إِلَهَ إِلاَّ هُوَ الْحَيُّ الْقَيُّومُ لاَ تَأْخُذُهُ سِنَةٌ وَلاَ نَوْمٌ لَهُ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الأَرْضِ مَنْ ذَا الَّذِي يَشْفَعُ عِنْدَهُ إِلاَّ بِإِذْنِهِ يَعْلَمُ مَا بَيْنَ أَيْدِيهِمْ وَمَا خَلْفَهُمْ وَلاَ يُحِيطُونَ بِشَيْءٍ مِنْ عِلْمِهِ إِلاَّ بِمَا شَاءَ وَسِعَ كُرْسِيُّهُ السَّمَاوَاتِ وَالأَرْضَ وَلاَ يَئُودُهُ حِفْظُهُمَا وَهُوَ الْعَلِيُّ الْعَظِيمُ

Se décrivant Lui-même - gloire à Lui - Dieu dit dans Son Livre : Allah ! Point de divinité à part Lui, le Vivant (Al Hayy), Celui qui subsiste par Lui-même (Al Qayyoum). Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. À Lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission ? Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n’embrassent que ce qu’Il veut. La partie inférieure de Son Trône (al koursi) déborde les cieux et la terre dont la sauvegarde ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Très Haut, le Très Grand [2;255].

 

Le sens du verset

Dans ce verset dit ayat al koursi – et qui est, d’après le hadith de Oubay Ibn Ka’b, le plus sublime des versets du Coran [Mouslim] - le Seigneur commence par rappeler à Ses créatures Son unicité : ‘Allah ! Point de divinité à part Lui’. Al Hayy et al Qayyoum font parti de Ses plus beaux Noms et signifient respectivement Celui qui ne meurt jamais et Celui qui subsiste par Lui-même. Toutes Ses créatures sont indigentes et dépendent de Lui tandis que Lui, le Riche (Al Ghaniy), ne dépend de personne. ‘Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent’ nous enseigne que le Très Haut n’est jamais diminué par quoi que ce soit, de même qu’Il n’est jamais distrait ou surpris dans Sa création. Il est rapporté d’après Abou Moussa que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : Dieu, l’Exalté, ne dort pas et il ne Lui sied point de dormir. Il abaisse la Balance et l’élève. Il prend connaissance des actes de la nuit avant que le jour ne se lève, et des actes du jour avant que la nuit ne tombe. Son voile est lumière (ou de feu) ; s’Il l’ôte, la splendeur de Sa face brûlera certes l’ensemble de la création [Mouslim]. ‘À lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre’ signifie que tous les serviteurs – au sens large du terme, qu’ils soient croyants ou non – dans Son royaume Lui sont soumis, et indépendamment de leur volonté, comme il est dit dans un autre verset : Tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre se rendront (ndlr : au Jour Dernier) auprès du Tout Miséricordieux, en serviteurs [19;93]. Quant à Sa parole ‘Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission ?’, on peut en saisir le sens en faisant le rapprochement avec d’autres ayats traitant de l’intercession comme le verset : Et Ils n’intercèdent qu’en faveur de ceux qu’Il a agréés (tout en étant) pénétrés de Sa crainte [21;28]. Ainsi, au Jour des comptes, personne n’osera intercéder en faveur d’un tiers si ce n’est avec Sa permission - Exalté soit-Il. Ce passage est aussi illustré par le hadith de Anas dans lequel le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) tombera prosterné sous le Trône au Jour du Jugement et qu’alors il sera dit : Ô Mohammad, relève la tête, demande et on t’accordera, intercède et tu seras exaucé ! [Al Boukhari]. Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n’embrassent que ce qu’Il veut, est une preuve de l’omniscience divine : Son savoir englobe toute chose et Il connait le passé, le présent et le devenir des êtres. Ainsi nous ne pouvons appréhender la science de Dieu sauf ce qu’Il a laissé à notre portée et ce qu’Il nous a enseigné.

 

Le Trône et le « koursi »

Enfin, ‘Son « koursi » déborde les cieux et la terre dont la sauvegarde (des cieux et de la terre) ne Lui coûte aucune peine’. D’aucuns ont dit que le koursi et le ‘arch, terme cité dans plusieurs versets, désignaient la même entité. Le terme koursi est d’ailleurs souvent traduit en français par le trône. Cependant, Ibn Khathir explique que la position juste est de considérer que cela renvoie à deux objets bien distincts. Le Prophète (paix et salut sur lui) dit en effet : Les sept cieux et les sept terres par rapport à la partie basse du Trône (koursi) sont comme un anneau jeté dans un vaste désert. Et La taille du Trône par rapport à sa partie basse (koursi) est comme la dimension de ce désert par rapport à cet anneau [Ibn Mardaway d’après Abou Dharr Al Ghifari, Sahih]. Par ailleurs, qu’il s’agisse du koursi ou du Trône, nous devons y croire sans chercher à en découvrir l’essence. En effet, comment est-ce que l’homme qui n’arrive pas à appréhender les mystères de l’univers et qui n’a pas fini de comprendre les secrets de sa propre constitution, peut-il se permettre de tergiverser sur ces questions ?

 

Quand lire ce verset ?

Il est conseillé particulièrement de lire ce verset après chacune des prières obligatoires, au lever et au coucher du soleil, et le soir avant de s’endormir. En effet, le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : celui qui lit ayat al koursi après chacune des prières prescrites, rien, à part la mort, ne le sépare du paradis [Ibn Mardaway, Nassa’i, Ibn Hibban : Sahih]. De même, un long hadith rapporté par Al Boukhari, raconte qu’un diable ayant pris une forme humaine avait volé quelques biens. Voulant échapper à Abou Hourayra qui l’avait arrêté, il lui prodigua un conseil en échange de sa liberté : quand tu vas au lit, lis ayat al koursi jusqu’à la fin : tu bénéficieras de la protection divine et aucun diable ne t’approchera et ce jusqu’au matin. Le Messager (paix et salut sur lui) informa plus tard son compagnon qu’il s’agissait d’un démon et lui dit : Il a dit vrai bien qu’il soit un menteur.

 

Et Allah est plus Savant !


Rubrique: Exégèse du Coran